Accueil > Adtechs & Martechs > L’état des lieux de l’achat programmatique en France L’état des lieux de l’achat programmatique en France Deux études mettent en exergue les principales tendances autour de la commercialisation de la publicité programmatique au premier semestre 2022. Le programmatique garanti poursuit sa hausse, mais le deuxième semestre s'annonce incertain pour les éditeurs médias. Par Jean-Michel De Marchi. Publié le 15 juillet 2022 à 16h31 - Mis à jour le 15 juillet 2022 à 17h48 Ressources La nouvelle édition de l’Observatoire de l’e-pub, publiée par le SRI mi-juillet, et le Baromètre du programmatique, publié au même moment par Alliance Digitale, permettent de dresser les grandes orientations prises par les acteurs de la publicité automatisée dans l’Hexagone. Si le social media et le search sont naturellement automatisés et préemptés par les plateformes, le display offre plus de liberté pour les stratégies des acheteurs et des vendeurs. Les points clés La publicité programmatique garantie représente plus de 10 % des revenus publicitaires en ligne des médias locaux #Les revenus programmatiques des éditeurs médias ont décliné tout au long du premier semestre #Le marché de la demande programmatique reste très concentré Le programmatique se stabilise à 65 % du display De façon générale, les données compilées par le cabinet Oliver Wyman pour l’Observatoire de l’e-pub du SRI indiquent que la commercialisation programmatique, considérée ici au sens large – la mise en relation automatisée des vendeurs et des acheteurs d’inventaires publicitaires sous toutes ses formes – concerne 65 % des investissements display du marché français (hors opérations spéciales et hors social media). Soit 533 millions d’euros pour le premier trimestre 2022. L’évolution des revenus programmatiques en France L’usage du programmatique se stabilise : au premier semestre 2019, avant la crise sanitaire, la proportion du programmatique avait dépassée pour la première fois les 50 % du display (soit 282 millions d’euros sur 550 millions d’euros), avec une progression de 21% en un an, puis atteint 61 % au premier semestre 2020 et déjà 65 % il y a un an au premier semestre 2021. La croissance de l’achat programmatique reste soutenue (+ 21 % en un an), mais légèrement moindre que l’achat non programmatique (+ 26 %), ce qui peut s’expliquer par la volonté de certains acteurs, notamment les éditeurs médias, de développer autant que possible une commercialisation directe. Obs e-pub : 5 graphiques pour comprendre l’évolution de la publicité en ligne en France au 1er semestre 2022 L’usage du programmatique a sans doute atteint un plateau sur le display : au-delà de faciliter l’achat et la vente publicitaire, l’utilisation ou non du programmatique constitue aussi un choix stratégique et commercial pour les régies ; certaines d’entre elles préférant valoriser une partie de leur offres et leurs tarifs en gré à gré et/ou leurs opérations spéciales, des commercialisations plus lucratives. Enfin en ajoutant au display le social media, dont l’achat et la vente sont par nature automatisés, le programmatique représente désormais 76 % du marché total display + social media. Un mode d’achat très installé pour le mobile et la vidéo Le format vidéo est largement acheté en programmatique. Sur un segment display vidéo estimé à 411 millions d’euros au premier semestre (+ 26 %) – lequel est tiré fortement par les formats vidéo natifs, en hausse de 49 % (40 millions d’euros) – la part du programmatique se stabilise a un niveau élevé, 78 %, soit 320 millions d’euros. A comparer avec les 58 % d’achat réalisé en programmatique pour le display classique (42 % en non programmatique), soit 187 millions d’euros. Concernant la répartition des investissements selon les terminaux, le mode programmatique s’inscrit dans la progression des investissements publicitaires vers le mobile, de plus en plus privilégié par les annonceurs ces dernières années. Selon l’Observatoire de l’e-pub, 70 % des investissements en search dont maintenant issus du mobile, soit 1,28 milliard d’euros sur les 1,85 milliard investis en publicité search au premier semestre 2022, en hausse de 4 points en un an. La proportion est de 95 % pour les investissements en social media (1,16 sur 1,21 milliard d’euros). Pour le display aussi, puisque le programmatique représente 59 % des investissements display classiques effectués sur mobile (107 millions d’euros sur 181), une part identique à celle du premier semestre 2020. C’était 54 % au premier semestre 2019. Sur les six premiers mois de l’année 2022, les investissements en programmatique dans les formats display classiques sur mobile sont en progression de près de 24 %, en ligne avec ceux réalisés de façon non programmatique. Le dynamisme de ce levier contraste avec les investissements display sur ordinateur, où les investissements display programmatiques sont sables (58 millions d’euros investis sur 106 millions). Enfin sur le segment de l’audio en ligne, l’achat programmatique représentait 45 % du marché au premier semestre, selon l’Observatoire de l’e-pub, soit 12,8 millions d’euros sur un marché de 28,5 millions d’euros. La proportion est sable en un an. Le programmatique garanti poursuit sa hausse Comment les éditeurs médias historiques s’inscrivent-ils dans le marché programmatique ? Le Baromètre du programmatique, publié par Alliance Digitale et réalisé par la société d’analyse des flux publicitaires Adomik, montre un premier semestre contrasté pour les acteurs locaux. L’étude, qui porte sur les supports médias en dehors des walled gardens, du social media et des régies publicitaires des groupes TV, pointe certes un CPM en progression de 5 % en un un an au premier semestre 2022, mais avec forte baisse en juin – mais la baisse globale des investissements programmatiques atteint néanmoins 5 %. Rappelons que les revenus programmatiques des principaux éditeurs médias français avaient augmenté de 20 % en 2021, selon le baromètre précédent. Les revenus programmatiques des principaux éditeurs médias français ont augmenté de 20 % en 2021 Le volume d’inventaires achetés a baissé de 10 % au premier semestre. Le baromètre met en avant un contexte économique et politique de plus en plus négatif au fil de l’année ; les 5 % d’investissements programmatiques supplémentaires estimés en janvier 2022 se dégradant progressivement pour atteindre – 16 % en juin. Un chiffre inquiétant pour le deuxième semestre 2022 des éditeurs médias si les incertitudes politiques et les difficultés économiques se confirment. Sur le périmètre retenu, les éditeurs médias profitent de la progression des investissements programmatiques en vidéo mis en exergue par l’Observatoire de l’e-pub. La vidéo capte 27 % des investissements programmatiques auprès des éditeurs et plus de la majorité des investissements en programmatique garanti (57 %). Dans une moindre mesure, les investissements programmatiques en audio numérique sont toujours soutenus (+ 31% en un an après + 68 % en 2021), certes sur une taille de marché bien plus réduite. Concernant les terminaux, le web mobile se valorise mieux que le desktop, indique l’étude d’Adomik, qui souligne cependant que l’inventaire applicatif demeure sous-valorisé par rapport au web mobile. Enfin avec + 36 % d’impressions et + 26 % d’inventaires achetés lors du premier semestre 2022, le programmatique garanti continue de tirer le segment programmatique, tandis que les deals ID diminuent. Le programmatique garanti dépasse ainsi les 10 % d’investissements programmatiques auprès des éditeurs. Autre progression, les curated marketplaces représentent désormais 5 % des investissements en programmatique, selon Adomik -, alors que les private auctions fléchissent sous les 6 %, signe que les vendeurs – sur le périmètre étudié – souhaitent retrouver davantage de maîtrise de leur commercialisation publicitaire automatisée. Pourquoi le marché programmatique s’ouvre aux curated deals La demande programmatique demeure très concentrée Le marché des bidders, les gestionnaires des enchères programmatiques, reste très concentré. Sur les acteurs étudiés, Google capte plus de 62 % du marché (via DV360 avec 43 % et Google Ads avec 19 %), suivi par Criteo avec 9 %, Xandr avec 7 % et The Trade Desk avec 5 %. Selon Adomik, ces quatre acteurs technologiques travaillent sur 82 % des transactions. Concernant les principaux chemins d’accès à l’inventaire deséditeurs hors adservers et SSP primaires (supply path), Adomik place Prebid en première place, avec 21,9 % des transactions, en hausse de 2 points environ, suivi de TAM/Amazon avec 2,8 % (stable) et Open Bidding/Google avec 2,6 %, en baisse d’1,5 point. Ads.txt : la liste des relations techniques entre les éditeurs français et les vendeurs et revendeurs programmatiques Concernant les annonceurs les plus présents en programmatique sur le périmètre étudié, il s’agit de Renault, Orange, Volkswagen, Amazon, puis Google, ayant chacun entre 2,3 % et 1,6 % de part d’investissements ; Retail et e-commerce, automobile, puis finances étant les trois typologies d’annonceurs les plus actifs. Jean-Michel De Marchi Achat programmatiqueAdtechAlliance DigitaleDonnées personnellesEtudesHeader biddingPublicité programmatique Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire L'évolution des revenus programmatiques en France Les achats programmatiques ont reculé de 5 % sur les principaux médias français au premier semestre 2022 La DSP de Google très largement utilisée par les agences en France pour l’open web Pourquoi le marché programmatique s’ouvre aux curated deals Analyses Les revenus publicitaires numériques du groupe Figaro en hausse de 14 % en 2021 Analyses Les revenus programmatiques des principaux éditeurs médias français ont augmenté de 20 % en 2021 Les revenus programmatiques des éditeurs médias français en hausse de 37 % au premier semestre 2021 Analyses Les acteurs de l’e-retail media veulent accélérer la plateformisation de leurs offres Les start-up françaises des médias, de la publicité et de la culture ont levé 112 millions d'euros au T2 2022 Analyses Dossiers Fichiers ads.txt (2/2) : quels sont les 430 prestataires qui ont accès à l’inventaire publicitaire d’au moins un éditeur français ? Analyses Dossiers Fichiers ads.txt (1/2) : les éditeurs français ont augmenté de 72 % le nombre de leurs vendeurs et revendeurs programmatiques depuis 2019 L’IAB France et la MMA fusionnent pour devenir Alliance digitale Confidentiels [Info mind Media] Mediarithmics recrute Sylvain Gimenez comme directeur marketing Lagardère Publicité News a installé la DMP d'1plusX Orange Advertising choisit mediarithmics Confidentiels gratuit [Info mind Media] Reworld Media a installé la DMP de Permutive Analyses Après-cookies tiers : TripleLift et 1plusX organisent leurs synergies Entretiens Anthony Katsur (IAB Tech Lab) : "Les solutions de résolution de l'identité ne doivent pas simplement remplacer le cookie tiers" Retail media : Gamned! lance une offre data et média avec l’alliance data Valiuz Google propose d’ouvrir le placement publicitaire sur YouTube à des concurrents Publicis Media utilise l’outil de visualisation des flux programmatiques de Manadge Les principaux acheteurs en programmatique (SRI) L'index des Observatoires e-pub SRI-Udecam Ads.txt : la liste des relations établies entre les éditeurs français et les vendeurs et revendeurs programmatiques essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 Intégrer la transition écologique dans les performances des médias et de la publicité Les enjeux réglementaires de la publicité en ligne en 2023 2023 : la transformation du marché publicitaire analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction ENQUÊTE - La régie publicitaire du Monde a réduit ses effectifs de 8 % INFO MIND MEDIA - Le CESP va lancer sa certification Retail Data Trust Agence79 officialise la consolidation du budget média numérique de Carrefour Publicis et Omnicom, champions de la croissance au premier semestre 2024 INFO MIND MEDIA - Une levée de fonds d’environ 750 000 euros en vue pour le nouveau média The Big Whale Google reconnu coupable de monopole dans la recherche en ligne : ce qu'il faut retenir 24 lobbys enjoignent Bruxelles d’harmoniser le RGPD Outbrain acquiert Teads sur une valorisation d’1 milliard de dollars : les détails de l’opération Fin des cookies tiers : derrière l’annonce de Google, la méfiance du marché INFO MIND MEDIA - Marketing des abonnements : TBS Group rachète OwnPage data Les baromètres, panoramas et chiffres sur l'évolution du marché IA générative : quels éditeurs français bloquent les robots d’OpenAI et Google, lesquels ont adopté le protocole TDMRep ? Le panorama des sociétés spécialisées dans les technologies de l’e-retail media La liste des outils utilisés par les équipes éditoriales, marketing et techniques des éditeurs français Digital Ad Trust : quels sites ont été labellisés, pour quelles vagues et sur quel périmètre ? Panorama des offres AVOD alternatives Le détail des aides à la presse, année par année Ads.txt : la liste des relations établies entre les éditeurs français et les vendeurs et revendeurs programmatiques Les indicateurs financiers des grands groupes de communication Les levées de fonds des start-up des médias, du marketing et de la culture en France Les principales solutions de paywall dynamique