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Accueil > Adtechs & Martechs > Piano rachète la plateforme d’analyse et de mesure des audiences AT Internet

Piano rachète la plateforme d’analyse et de mesure des audiences AT Internet

Après le rachat de la DMP Cxense en 2019, la société américaine spécialisée dans l'optimisation des stratégies d'offres payantes et l'expérience client poursuit sa croissance externe dans le but de proposer une plateforme complète aux éditeurs, et de s’étendre à de nouveaux marchés. 

Par Paul Roy. Publié le 02 mars 2021 à 15h00 - Mis à jour le 20 juillet 2021 à 14h37
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Le groupe américain Piano, qui édite une plateforme SaaS d’analyse des comportements internautes pour optimiser les stratégies d’acquisition d’audience et de clients, a annoncé mardi 2 mars l’acquisition de la société française AT internet. Créée en 1996, elle est spécialisée dans la mesure et d’analyse de l’audience web pour les médias et les entreprises.

Le montant de l’acquisition par Piano de 100 % des parts d’AT Internet n’est pas précisé, mais l’opération a été réalisée via un échange d’actions et un financement d’Updata Partners, Rittenhouse Ventures et Sixth Street Partners, les investisseurs historiques de Piano. Mathieu Llorens, l’actuel CEO d’AT Internet (sa fiche LinkedIn), restera dirigeant de la société et prendra une “participation importante” dans le capital de Piano, “à hauteur des autres investisseurs privés” .

AT Internet compte aujourd’hui 215 salariés, et sa filiale française – qui représente la majorité de ses revenus – enregistrait 17,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019 (stable depuis 2015) d’après ses comptes sociaux. Selon Mathieu Llorens, son ARR (revenu annuel récurrent, un indicateur régulièrement utilisé pour évaluer l’activité d’une entreprise SaaS) est en hausse de 35 % sur 2020. “Notre modèle dépendant du volume d’audiences sur les sites (ndlr en forte hausse en 2020), la crise sanitaire n’a pas eu d’impact négatif sur notre activité”, explique-t-il.

Ses clients sont pour moitié éditeurs, mais la solution est aussi utilisée par des acteurs de l’e-commerce, des sites institutionnels ou encore des banques et assurances. Ils se concentrent à 90 % sur les marchés européens – principalement France, Allemagne (Deutsche Telekom, Sports 1…) et Royaume-Uni (BBC, UKTV…) -, et quelques-uns sont implantés aux États-Unis et en Asie. Sur le marché français, AT Internet revendique travailler avec 80 % des 100 premiers sites ACPM.

Panorama des principaux fournisseurs de DMP coté éditeurs en France

Franchir un cap supplémentaire

La société française a lancé à l’automne 2020 Analytics Suite Delta, une nouvelle solution développée depuis trois ans, qui repose sur un nouveau modèle de données et se veut plus large dans les indicateurs utilisés (consulter son descriptif). Le but en cherchant un investisseur était de financer sa mise sur le marché à grande échelle. “L’évolution de la réglementation sur les données va complètement dans notre sens. C’est le bon moment pour être beaucoup plus ambitieux au niveau commercial”, constate Mathieu Llorens.

Piano compte beaucoup de clients aux États-Unis, un marché compliqué à appréhender pour AT Internet et les sociétés françaises en général. “Cela nécessite de gros investissements, et souvent des partenariats avec des cabinets de conseil sur place”, ajoute Mathieu Llorens.

Côté synergies opérationnelles, les solutions d’AT Internet – qui seront aussi commercialisées seules – seront intégrées à la plateforme Piano d’ici l’automne 2021 dans une offre commune. “Il y a une série de modules qui doivent être indépendants les uns des autres. Le marché n’attend pas nécessairement des solutions intégrées et complètes. Nous continuerons de développer des partenariats avec d’autres sociétés, même sur les briques concurrentes de Piano”, justifie Mathieu Llorens. Il ajoute que des recrutements de commerciaux dédiés à la partie analytique sont effectués ou prévus sur les marchés où AT Internet n’est pas présent – et inversement sur la partie plateforme Piano.

Piano veut renforcer la synergie entre analytics et expérience client

De son côté, Piano a toujours affiché de grandes ambitions sur le marché européen – le siège est situé aux États-Unis mais une grande partie des effectifs est implantée en Europe (R&D, développement commercial) -, et cherche à étendre ses solutions au-delà de l’écosystème éditeurs, notamment auprès de sociétés qu’AT Internet a dans son portefeuille.

Pour rappel, le groupe a déjà racheté la DMP Cxense en 2019, et la plateforme de personnalisation du contenu ukrainienne Newzmate en 2017, dans le but de proposer une suite complète de solutions marketing à destination des éditeurs. “Historiquement, les outils d’analytics et d’expérience client fonctionnaient séparément. L’offre intégrée de Piano et d’AT Internet sera donc l’occasion parfaite pour tous nos clients d’améliorer la compréhension de leurs audiences et de leur proposer des expériences personnalisées”, déclare Trevor Kaufman, le CEO de Piano, dans le communiqué.

Comment les éditeurs veulent maximiser le revenu par utilisateur avec les paywalls dynamiques

Dans les mois à venir, Mathieu Llorens affirme qu’AT Internet veut renforcer sa solution sur la vidéo (avec l’émergence de la SVOD), et mieux accompagner la transition du modèle économique des éditeurs de la publicité aux offres payantes. Le principal chantier sera toutefois de s’adapter aux recommandations de la CNIL sur les cookies. “Nous bénéficions d’une exemption de consentement (ndlr finalité limitée à la stricte mesure d’audience), mais lorsque le site obtient un consentement nous pouvons permettre une mesure enrichie. Le but sera de tirer le meilleur profit de l’analytics tout en restant parfaitement conforme à ce que dit la CNIL”, conclut Mathieu Llorens.

Paul Roy
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