Comment Artur’In veut automatiser la communication numérique des petites entreprises

La crise sanitaire a autant souligné le besoin des réseaux présents sur différents territoires de communiquer en local (grande distribution, services…), que celui des petites entreprises d’affirmer leur présence numérique. Selon une étude réalisée par IFOP pour Mastercard et menée auprès de 400 TPE (entre 1 et 8 salariés) en décembre 2022, 67 % d’entre-elles utilisent aujourd’hui les réseaux sociaux ; 67 % possèdent un site internet ; et la création d’un site et de comptes sur les réseaux sociaux sont la priorité de celles qui envisagent un projet de digitalisation de leur activité. “Pendant la crise, on a senti un vrai besoin d’accompagnement, et nous avons doublé notre offre de formation”, constate la cofondatrice et directrice marketing d’Artur’In, une société française créée en 2016, qui propose une solution clé en main pour gérer et automatiser tous les aspects de la présence en ligne d’une petite entreprise. 

“Artur’In permet à la fois de gérer la présence en ligne sur Google et Facebook, la création de contenus, de newsletters pour la fidélisation client, mais aussi les campagnes SMS ou la génération d’avis”, détaille Melissa Serfaty. La solution s’appuie sur un algorithme de NLP (Natural language processing, notamment utilisé dans le domaine du ciblage contextuel) pour la génération automatique de contenus (vidéo, image, texte).

Se focaliser sur les petites entreprises

Alors que la plupart des solutions de marketing local (Geolid, Visiperf, etc.) – après s’être d’abord adressées aux TPE / PME -, se sont progressivement positionnées pour répondre à la problématique de publicité multilocale des réseaux d’enseignes, Artur’In cible en priorité les petites entreprises. 

Selon la cofondatrice, l’avantage d’Artur’In réside dans sa capacité à embarquer plusieurs outils en un seul quand d’autres solutions s’attachent à répondre à un besoin en particulier – Sendingblue pour l’édition de newsletter, Hootsuite pour la gestion des réseaux sociaux, etc. Des dispositifs qui requièrent des compétences en création de contenus que les petites structures n’ont pas nécessairement en interne. “Le constat était global : un agent immobilier, un expert comptable n’a pas ou peu d’expertises sur le marketing en ligne. Artur’In ambitionne de devenir leur responsable marketing”, explique Melissa Serfaty. 

Aujourd’hui, les réseaux d’enseignes ne représentent que 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise – avec des références telles que April, FNAIM ou Era Immobilier. Artur’In revendique 3 000 clients (contre 1 200 en 2018), utilisant sa solution commercialisée à un prix de 189 à 299 euros par mois. “On s’ouvre à la franchise et aux réseaux d’enseignes mais il peut y avoir un enjeu de contrôle de la marque à l’échelle locale”, explique Melissa Serfaty. Cette stratégie requiert une importante force de frappe commerciale : une trentaine de commerciaux sont mobilisés pour la vente de l’outil auprès des petites entreprises. Ils sont également chargé d’entretenir le lien commercial en contactant les clients tous les deux ou trois mois.

Développer de nouveaux canaux

Côté mesure de l’efficacité et objectifs, Artur’In met en avant, dans sa plateforme, des indicateurs de notoriété (nombre d’avis, la note moyenne des avis Google et Facebook, etc.) ; de visibilité (croissance de la communauté, nombre de personnes touchées par les publications, etc.) ; d’engagement (le nombre clic, d’interactions, etc.) ; et de leads (personnes les plus engagées, personnes qui ont rempli un formulaire avec leurs coordonnées, etc.).

“Lorsque l’on fait de la publicité sur Google et Facebook on peut mesurer le taux de transformation, avec lequel on chiffre le développement de la marque. C’est parfois plus compliqué de lier ces indicateurs directement à l’activité de la société”, concède Melissa Serfaty. Comme pour d’autres solutions de communication digitale locale, des partenariats business sont actifs avec Google – sur la visibilité et le SEO – et Facebook. 

Avec les 42 millions d’euros levés début juin, Artur’In entend investir dans le développement technique de la plateforme (optimisation des contenus vidéo, meilleure création de texte, réponse automatique aux commentaires), renforcer les possibilités de publicité ultra-locale (notamment sur Waze et Google Maps), et se développer dans de nouveaux territoires. La société est déjà implantée aux États-Unis. “C’est un marché plus avancé dans la digitalisation que le marché français. C’est un bon moyen de se challenger au quotidien car ils sont plus proactifs dans leurs demandes”, constate Melissa Serfaty. 

En ce qui concerne les canaux de communication, Artur’In réfléchit à créer des ponts vers la presse quotidienne régionale, mais aussi le DOOH. “Tout ce qui apporte de la présence et de la visibilité locale sera intéressant”, conclut Melissa Serfaty.