Adblockers : Eyeo et Shine tentent de devenir plus respectables

Après Eyeo en septembre, avec son Acceptable Ads certification tool, c’est au tour de Shine, rebaptisé Rainbow, de vouloir réorienter son modèle économique pour prendre place au cœur du marché publicitaire

Eyeo, l’éditeur du bloqueur de publicités Adblock Plus, avait annoncé en septembre 2016 le lancement de la version bêta de sa propre place de marché publicitaire, baptisée Acceptable Ads Plateform. L’annonce a suscité de vives réactions dans le secteur de l’adtech, notamment parce qu’Eyeo a développé cette offre avec ComboTag, une société de technologies publicitaires créée en Israël en collaboration avec l’agence média Adler Chomsky, et qui apporte des inventaires aux adexchanges de Google et AppNexus. Lesquels n’ont pas attendu 24 heures avant de déclarer la rupture de leur collaboration avec ComboTag, comme le rapportait The Drum le 14 septembre.

Mais l’URL d’Acceptable Ads Platform ne fonctionne plus. A sa place, Eyeo communique désormais sur un produit nommé Acceptable Ads Certification Tool (consultable ici).

Des milliers d’éditeurs en test

Contacté par mind Media, un porte-parle d’Eyeo assure que “rien n’a vraiment changé à part le nom. Nous testons ce produit auprès de nombreux éditeurs et aurons plus d’informations à partager dans les prochains mois”. Sans dévoiler de noms, le président de ComboTag, Guy Tytunovitch, le confirme : “des milliers d’éditeurs, dont quelques-uns des plus grands d’entre eux, ont immédiatement rejoint la plateforme et des milliers continuent de l’intégrer”.

La principale activité de ComboTag, qui emploi 25 personnes, consiste à proposer aux agences et à leurs annonceurs de contrôler l’emplacement de leurs publicités à l’intérieur des sites des éditeurs, via un tag installé sur ces derniers, en échange d’un CPM majoré. La société, créée en novembre 2014, est rentable et a levé 750 000 euros depuis sa création.

Shine change de modèle économique

Eyeo n’est pas le seul adblocker a vouloir faire reposer une partie de son modèle économique sur les revenus de la publicité. La start-up israélienne Shine, qui propose aux opérateurs télécom de bloquer la publicité au niveau du réseau, a annoncé fin février se rebaptiser Rainbow et changer de modèle économique.

Selon un article publié par The Drum le 24 février, elle va proposer aux éditeurs une plateforme où ils pourront vérifier que leurs formats publicitaires pourront passer ses filtres. Rainbow vendra aussi des données aux agences et aux annonceurs relatives au comportement de ses utilisateurs vis-à-vis de leurs publicités.

Aymeric Marolleau