Les influenceurs peuvent-ils participer à la diffusion des bonnes informations sur la pandémie ?

Certains d’entre eux ont d’abord été pointés du doigt pour leurs pratiques non éthiques au début de la crise sanitaire en France, comme la promotion de masques de protection de contrefaçon ou de faux conseils médicaux. Les influenceurs peuvent cependant s’avérer utiles dans la lutte contre les fausses informations au sujet de la pandémie de COVID-19, et plus largement dans l’adoption des consignes de sécurité liées à la crise sanitaire.

Malgré l’audience record des prises de parole gouvernementales à ce sujet – 86,6 % des Français ont regardé l’allocution du Président de la République à la télévision lundi 16 mars, selon Médiamétrie – “les communications classiques (allocutions TV, publicités, SMS du gouvernement…) pour propager les bonnes pratiques et enrayer la pandémie du Covid-19 ne semblent pas avoir eu un impact assez puissant pour changer profondément les comportements”, observe Quentin Bordage, fondateur et PDG de Brand and celebrities, qui commercialise la plateforme d’influence Kolsquare. 

L’appel aux influenceurs pour lutter contre la désinformation et s’adresser plus directement à la population, et surtout aux 12-35 ans est aujourd’hui une évidence”

Quentin Bordage

Fondateur et PDG de Kolsquare

“En cette période de confinement, l’appel aux influenceurs pour lutter contre la désinformation et s’adresser plus directement à la population, et surtout aux 12-35 ans (30% de la population française) est aujourd’hui une évidence”, ajoute-il. Un grand nombre d’influenceurs se sont par ailleurs déjà emparés du sujet, quitte à modifier leurs ligne éditoriale, pour appeler notamment leurs abonnés à respecter le confinement. En particulier sur Instagram, où Kolsquare a recensé jusqu’à 12 000 posts comportant le hashtag #coronavirus lundi 16 mars. 

Des campagnes institutionnelles diffusées via les plateformes d’influence ?

Ainsi, au Royaume-Uni, le gouvernement a annoncé mi-mars l’attribution par son département du développement international (DFID) d’un financement de 500 000 livres à l’organisation humanitaire H2H Network pour une campagne de lutte contre la désinformation, qui s’appuiera notamment sur les influenceurs philippine @iamsuperbianca, bangladais @DrJahangirkabircmc et indonésien @KlikDokter. De même, l’Organisation Mondiale de la Santé a rejoint TikTok au début du mois pour informer sur la pandémie, en lançant notamment le hashtag #SafeHands sur lequel des influenceurs se filment en train de se laver les mains. 

En France, Kolsquare a de son côté ouvert sa plateforme jeudi 12 mars pour que les gouvernements français et étrangers, les institutions et le secteur public, les associations et les fondations, les entreprises d’utilité publique, les start-up de la santé ainsi que toutes les entreprises italiennes puissent utiliser ses services gratuitement. Pour faciliter l’identification des influenceurs intéressés pour participer à la diffusion des bonnes informations sur la pandémie, la société a également appelé jeudi 18 mars ces derniers à se rassembler sur le hashtag #OffronsNotreInfluence pour faciliter leur identification au sen de sa plateforme. Depuis quelques jours, le gouvernement français contacte ainsi des influenceurs via Kolsquare à cet effet.