Accueil > Médias & Audiovisuel > SVOD : deux nouvelles plateformes bientôt déployées en France alors que le marché devient plus incertain SVOD : deux nouvelles plateformes bientôt déployées en France alors que le marché devient plus incertain Les groupes américains Paramount et NBCUniversal s'apprêtent chacun à lancer leur service dans l'Hexagone. Le marché de la vidéo payante devient de plus en plus fragmenté. Par Charlène Salomé avec Jean-Michel De Marchi. Publié le 18 octobre 2022 à 15h31 - Mis à jour le 19 octobre 2022 à 14h12 Ressources Deux services de vidéos en ligne sur abonnement supplémentaires seront lancés pour les utilisateurs français d’ici fin 2023. Paramount+, le service de streaming du studio Paramount Global sera lancé en France le 1er décembre au tarif de 7,99 euros par mois (ou 79,90 euros par an), a annoncé le groupe mardi 18 octobre. Le service, qui est supervisé dans le monde par Marco Nobili, executive VP & international general manager de Paramount+ (sa fiche LinkedIn), sera disponible sur ses supports et sur les télévisions connectées d’Apple, Amazon, Google, Roku et Samsung. Via un partenariat avec le groupe Canal+, les abonnés de Canal+ Séries pourront accéder à Paramount+ de façon gratuite. La veille, lundi 16 octobre, c’est le groupe NBCUniversal, détenu par Comcast, qui a annoncé le déploiement de son service Universal+ d’ici la fin de l’année. Il proposera les séries et films de Dreamworks, 13e Rue, Dreamworks, Syfy. Son tarif n’a pas été dévoilé. Comment les acteurs français de la SVOD généralistes se positionnent face aux grandes plateformes américaines Un secteur encombré Ces deux lancements – opérés là encore par des acteurs américains – s’ajoutent aux offres généralistes payantes existantes dans l’Hexagone, comme Netflix, Disney+, Amazon Prime Video, Apple, Canal+ ou encore Salto, et aux dizaines d’offres thématiques. D’autres services sont annoncés, notamment celui du nouveau groupe Warner Bros-Discovery, pour 2024, qui doit remplacer HBO Max. En France comme à l’international, le marché de la SVOD devient de plus en plus concurrentiel et sa croissance ralentit. Le secteur affichait par exemple en France une progression de 16 % du chiffre d’affaires global au première semestre 2022, contre + 24 % un an plus tôt, selon le CNC. C’est plus généralement l’ensemble du secteur de la vidéo en ligne qui est sous tension. Netflix a ainsi perdu des abonnés, pour la première fois et pendant deux trimestres consécutifs entre janvier et juin (1,15 million en moins sur 222 millions). La progression des tarifs est une possibilité, comme l’ont déjà fait ces deux dernières années Netflix et Disney, mais cette politique a ses limites. Le contexte économique difficile conduit les utilisateurs à faire des choix pour leur budget dédié aux médias et au divertissement, les incitant parfois à ne pas s’abonner ou à se désabonner de certains services. Les services de SVOD tentent de limiter les désabonnements 5,5 % de foyers abonnés en moins au streaming vidéo au Royaume-Uni Après des taux de croissance importants ces trois dernières années, les principales sociétés du streaming vidéo ont plus de mal à développer leurs activités, en 2021 d’abord, et surtout depuis le début 2022, et ce dans la plupart de leurs marchés. Dernier exemple en date, au Royaume-Uni. Selon une récente étude de Kantar Worldpanel basée sur un sondage auprès de la population, relayée par The Guardian, un peu plus de 16 millions de foyers britanniques étaient abonnés à au moins un service de vidéo à la demande par abonnement en septembre ; c’est 940 000 de moins qu’en janvier. Soit une baisse de 5,5 % du nombre de foyers abonnés en huit mois. Un signe positif est certes survenu mardi 18 octobre avec le rebond des résultats des Netflix au troisième trimestre, avec 2,4 millions de nouveaux clients et des revenus supérieurs aux attentes. Netflix en nette hausse au deuxième trimestre 2022 Netflix a publié mardi 18 octobre des résultats trimestriels meilleurs qu’attendus avec 2,4 millions de nouveaux abonnés entre juillet et septembre 2022. C’est le double de ses prévisions affichées il y a trois mois. L’amélioration est notable par rapport au premier semestre durant lequel la société avait perdu 1,15 million de clients, dont 940 000 au deuxième trimestre. L’entreprise, qui compte désormais 223 millions d’abonnés, a généré 7,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur la période, pour un bénéfice net d’1,4 milliard de dollars, en hausse sur les prévisions. Ses résultats sont pénalisés par un dollar fort, mais les investisseurs se montrent rassurés : après avoir perdu près de 60 % depuis janvier, le titre a regagné 14 % en Bourse mardi soir dans les échanges après clôture. “Si nous sommes très optimistes sur notre activité publicitaire, nous n’attendons pas de contribution significative au dernier trimestre. La hausse des abonnés sera progressive”, a néanmoins indiqué à ses actionnaires la direction de la société. Netflix vise ainsi 4,5 millions d’abonnés supplémentaires au dernier trimestre, contre 8,3 millions constatés à la même période en 2021. Les prochains résultats trimestriels de Disney+, publiés le 8 novembre, seront riches d’enseignements pour le secteur, mais le contexte restera quoiqu’il arrive incertain pour les prochains mois et années. Ce qui favorise de nouveaux modèles, notamment l’hybridation des offres : Netflix et Disney vont compléter leurs formules payantes par des offres avec publicité à un tarif moins élevé dans plusieurs pays, dont la France, tandis qu’Apple y réfléchit pour Apple TV et sonde les agences. L’offre freemium de Netflix, la première disponible, sera affichée à 5,99 euros par mois en France et à des montants proches dans une douzaine d’autres pays début novembre. Le modèle hybride va-t-il relancer fortement les souscriptions nettes et de façon durable ? L’enjeu est d’attirer de nouveaux utilisateurs et d’éviter que l’offre ne soit souscrite par les clients actuels pour ne pas développer son résultat opérationnel. Charlène Salomé avec Jean-Michel De Marchi Abonnements numériquesStreaming vidéoSVODTransformation de l'audiovisuel Besoin d’informations complémentaires ? 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