Accueil > Services bancaires > Open banking > Jean-François Guillaumin : “Contis va renforcer l’offre de Solarisbank dans l’émission de cartes” Jean-François Guillaumin : “Contis va renforcer l’offre de Solarisbank dans l’émission de cartes” La plateforme allemande de Banking-as-a-Service Solarisbank a annoncé au début du mois de juillet 2021 son lancement commercial et l’ouverture de bureaux en France, Espagne et Italie. La fintech berlinoise a officialisé au passage son rapprochement avec le spécialiste des paiements Contis. La nouvelle entité, valorisée à 1,4 milliard d’euros, se prépare à une possible entrée en Bourse à partir du troisième trimestre de 2022. Jean-François Guillaumin, directeur général France, fait le point sur le développement de la plateforme de Banking-as-a-Service dans l’Hexagone et à l’international. Par Aude Fredouelle. Publié le 18 mars 2022 à 10h59 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h51 Ressources En septembre 2021, vous nous indiquiez vouloir déployer en France toute la gamme de services déjà proposée en Allemagne. Qu’en est-il aujourd’hui ? Nous avons toujours la même intention : apporter au marché local tous les produits que l’on propose en Allemagne. Le cœur de l’offre est déjà disponible en France, avec le KYC et l’onboarding, la banque digitale, les cartes de paiement (éventuellement des cartes prépayées) et le paiement (flux en back-office des comptes, comptes de compensation…). Nous progressons aussi beaucoup dans le domaine du crédit, sous deux formes. D’abord, nous proposons d’agir en tant que “banque fronteuse”, c’est-à-dire que nous nous occupons de la partie réglementée de l’émission d’un prêt. C’est ce que l’on fait déjà en France avec notre partenaire Mansa, pour le compte duquel on acquiert des créances en gérant le scoring et le KYC. Les créances sont revendues ensuite immédiatement à un fonds. Nous sommes la brique réglementée du montage dans le crédit. C’est quelque chose que nous serons amenés à développer, plusieurs projets sont en discussion. La deuxième offre de crédit se rapproche du Buy Now Pay Later [paiement fractionné, NDLR] avec le produit “SplitPay”, qui fonctionne très bien en Allemagne et dont le lancement est prévu en France au premier semestre 2022. La solution est financée sur notre bilan. Notre panorama 2021 des plateformes de BaaS en France : Le Banking-as-a-Service gagne la finance embarquée C’est la principale évolution à venir, mais nous avons évidemment d’autres produits en cours de déploiement en Allemagne. Nous envisageons de les amener en France à moyen ou long terme, mais pas avant la fin de l’année. C’est par exemple le cas d’une de découvert et de facilité de caisse et du Trading-as-a-Service. Ce dernier produit permet de mettre en place une plateforme de trading d’actions en marque blanche. En parallèle, nous intensifions nos partenariats avec nos clients actuels en France : Vivid, CanB et Hélios. Nous adaptons nos offres à leurs besoins et nous développons quelques fonctionnalités supplémentaires que nous présenterons au fil de l’eau. Qu’en est-il des cryptoactifs, avec notamment une offre d’infrastructure de banque dépositaire pour les traders en cryptoactifs ? Il y a une grande appétence de la part du marché. Nous regardons le sujet, mais pour l’instant il n’y a pas de calendrier de déploiement pour la France.“ Proposez-vous des IBAN français, italien et espagnol, comme cela avait été annoncé en 2021 ? Nous finalisons les derniers tests en ce moment pour les IBAN français, mais ce n’est pas encore lancé officiellement. Les IBAN italiens et espagnols viennent d’être mis en route. L’objectif est de proposer le plus d’IBAN possibles en Europe pour éviter les discriminations à l’IBAN. En juillet 2021, Solarisbank et Contis ont annoncé leur rapprochement. Quelle est la stratégie derrière cette opération ? Le rapprochement avec Contis va permettre d’étoffer notre gamme. La société est un acteur assez complet. Sa puissance dans l’émission et le processing des cartes pourra notamment améliorer notre positionnement sur le marché français. Contis détient une licence d’émetteur de monnaie électronique en Lituanie et au Royaume-Uni. La société présente donc une grande complémentarité verticale avec Solarisbank qui permet d’avoir, en plus de l’offre d’établissement de crédit, une offre liée à l’émission de monnaie électronique. À cela s’ajoutent un savoir-faire technologique grâce à des centres IT de grande qualité en Inde et au Royaume-Uni et une présence sur le marché britannique. Contis disposait aussi d’un nombre plus important de clients – 200, contre entre 50 et 70 pour Solarisbank au moment du rapprochement [parmi lesquels American Express, Samsung, Otto, Vivid Money, Trade Republic, Penta, Coinbase ou encore Bitwala, NDLR] -, et apporte donc une belle complémentarité [Contis revendiquait en janvier 2022 plus de 2 millions de comptes ouverts et 9,9 milliards d’euros de transactions gérées par an, NDLR]. Le rapprochement nous permet de presque doubler notre taille et d’étendre notre présence en Europe et au Royaume-Uni. La nouvelle entité compte environ 700 salariés, 850 partenaires et clients, plus de 5 millions de clients finaux (comptes ouverts), et a enregistré 100 millions d’euros de revenus nets cumulés en 2021 [Solarisbank avait de son côté enregistré un revenu net de 35 millions d’euros en 2020, NDLR]. Comment seront organisées les synergies ? Les deux marques vont coexister et les équipes sont en train d’être intégrées. Comme les deux sociétés sont très complémentaires, une fusion complète n’est pas prévue. Nous avons commencé à travailler ensemble sur des appels d’offres avec des propositions communes. Où en est la construction d’une équipe en France ? Nous avons ouvert un bureau et nous sommes quatre collaborateurs à Paris. Mais au total, près d’une douzaine de collaborateurs travaillent sur le périmètre de la succursale française, même s’ils ne sont pas nécessairement basés en France. Nous recrutons dans de nombreux domaines, principalement dans les fonctions commerciales, et nous devrions être environ 18 avant la fin de l’année. Il y a aussi des collaborateurs présents physiquement en France mais non dédiés à ce seul marché. Vous avez évoqué vos trois clients déployés en France – Vivid, Hélios et CanB -, déjà en production fin 2021. En avez-vous signé d’autres ? Nous avons signé d’autres fintech, avec une solution de type compte et carte ou bien dans le crédit, mais elles ne sont pas encore en production et je ne peux pas communiquer leurs noms. Comment vous différenciez-vous de vos concurrents ? D’abord, bien sûr, le fait d’être un établissement de crédit avec une branche crédit que les autres n’ont pas nous distingue. Ensuite, nous sommes très présents à l’international, même si certaines autres plateformes développent aussi cet aspect. L’alliance avec Contis nous renforce d’autant plus sur ce point et nous continuons de creuser notre différence. Enfin, nous ne nous adressons pas qu’aux fintech. De plus en plus, les banques ou les corporates s’intéressent à nos solutions, et nous avons déjà l’expérience de cette diversification et des grands comptes grâce à nos clients corporates en Allemagne : Samsung, le groupe Otto (retail), BP, American Express… En France, avez-vous déjà signé des acteurs de ce type ? Les cycles de vente sont bien plus longs que pour les fintech, des discussions sont en cours. Avez-vous prévu d’autres lancements en Europe ? Oui, au moins deux ou trois autres pays sont inscrits sur la feuille de route. Solarisbank a annoncé en février 2022 le recrutement de Chloé Mayenobe, directrice générale adjointe de Natixis Payments depuis septembre 2018, en tant que chief growth officer et general representative. Elle rejoindra également le conseil d’administration au second semestre. Aura-t-elle un rôle particulier en France ? Nous sommes ravis d’avoir un tel renforcement, notamment dans le domaine commercial, au niveau du conseil d’administration, et en plus avec un profil particulièrement impressionnant. La portée du poste de Chloé Mayenobe a une vocation paneuropéenne, mais la France est un fer de lance dans les objectifs de croissance de Solarisbank. Aude Fredouelle banking-as-a-servicenéobanque Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Le Crédit Agricole rachète la SFPMEI pour contrer Treezor et Société Générale BaaS : Jumo lève 120 millions de dollars HSBC se lance dans le Banking-as-a-Service manager.one et la Banque Wormser Frères lancent une offre de Banking-as-a-Service Temenos se positionne sur le Banking-as-a-Service