Accueil > Services bancaires > Apple prend de l’autonomie pour sa solution de BNPL Apple prend de l’autonomie pour sa solution de BNPL La Big Tech américaine Apple a confirmé l'intégration prochaine à Apple Pay d'une solution de paiement fractionné (BNPL). Mais contrairement à sa carte de crédit, Apple a décidé de s'appuyer a minima sur un partenaire bancaire. Cette nouvelle offre devrait favoriser l'adoption d'Apple Pay, mais aussi profiter aux commerçants. Par Caroline Soutarson avec Antoine Duroyon. Publié le 09 juin 2022 à 18h20 - Mis à jour le 13 juin 2022 à 10h50 Ressources Dans le cadre de la présentation d’iOS 16, la nouvelle version du système d’exploitation de l’iPhone, Apple a confirmé l’ajout d’une fonctionnalité de paiement fractionné (BNPL) à sa solution de paiement Apple Pay. Les utilisateurs américains auront la possibilité de diviser une dépense en quatre paiements égaux répartis sur six semaines, sans taux d’intérêt ni frais. La solution baptisée Apple Pay Later sera disponible en ligne et in-app. Elle devrait contribuer à augmenter significativement l’adoption d’Apple Pay, solution proposée par 85 % des commerçants américains mais dont l’usage reste timoré. “Scinder les dépenses en quatre paiements pourrait – et devrait – conduire davantage de possesseurs d’iPhone à adopter et/ou utiliser Apple Pay plus fréquemment. Et lorsqu’ils utiliseront Apple Pay plus régulièrement, les utilisateurs Apple Pay Later qualifiés deviendront de bons candidats pour une ligne de crédit plus large qu’ils pourront obtenir grâce à l’Apple Card“, souligne Ron Shevlin, responsable de la recherche chez Cornerstone Advisors. Les commerçants bénéficieront eux aussi de cette extension de la gamme de services. “En supposant qu’Apple Pay Later fonctionne comme les autres fournisseurs de BNPL, seul le premier paiement est prélevé sur la carte, les paiements suivants étant prélevés sur le compte courant. Cela signifie que les commerçants paient une commission d’interchange moins élevée sur la transaction BNPL“, note Tony DeSanctis, directeur senior chez Cornerstone Advisors. Si la Big Tech s’appuyait jusque-là sur Goldman Sachs pour certains de ses services bancaires, comme l’émission de l’Apple Card, c’est une filiale dédiée qui sera en charge de la souscription et du scoring. Apple Financing LLC dispose des autorisations réglementaires nécessaires, a fait savoir le fabricant de l’iPhone. Ce dernier travaille aussi sur son propre moteur de gestion des cartes en vue de remplacer CoreCard, selon Bloomberg. Goldman Sachs servira toutefois d’intermédiaire pour l’accès au réseau de Mastercard. Rachat de Credit Kudos C’est un pas de plus dans l’avancée des Big Tech sur le terrain des services financiers. Un mouvement que mind Fintech suit au travers de sa base de données compilant les initiatives des Big Tech en la matière. Grâce à ce montage, Apple récupèrera une partie des frais d’interchange, ainsi que les données transactionnelles. En revanche, c’est la Big Tech qui subira sur son propre bilan les éventuels défauts de remboursement. Elle pourra toutefois compter sur de confortables liquidités de 189 milliards de dollars à fin septembre 2021, selon les comptes annuels de l’entreprise. Cette nouvelle offre s’appuie sur le rachat, en mars 2022, de la solution de credit scoring britannique Credit Kudos. Un outil qui trouve pleinement sa place dans l’accompagnement du paiement fractionné et la réduction de la fraude et des impayés. Son moteur décisionnel prendra en compte l’historique de consommation des clients d’Apple, et notamment leurs comportements d’achat et de paiement sur iTunes ou l’App Store. Crédit long en vue Malgré un contexte économique et réglementaire qui se durcit, le BNPL est un segment extrêmement dynamique. Selon une étude d’Accenture, le nombre d’utilisateurs du BNPL aux États-Unis a progressé de plus de 300 % par an depuis 2018 pour atteindre 45 millions d’utilisateurs actifs en 2021. Ces derniers ont dépensé plus de 20,8 milliards de dollars, soit l’équivalent de 2,4 % des ventes de détail en ligne aux États-Unis. Au fil du temps, les attentes des consommateurs se modifient, avec notamment le souhait de pouvoir bénéficier, toujours au moment du paiement, de solutions de financement pour des montants et des durées de remboursement plus importants. Afin d’y répondre, outre l’Apple Card précédemment mentionnée, Apple pourrait aussi proposer, selon l’agence Bloomberg, une offre de crédit long baptisée Apple Pay Monthly Installments. À la différence du BNPL, elle s’appuierait sur des partenaires financiers, dont Goldman Sachs. Caroline Soutarson avec Antoine Duroyon BNPLGAFAMpaiement fractionnépartenariat Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Le wallet d’Apple devient un garant d’identité Score de crédit open banking : Apple rachète Credit Kudos SoftPOS : Apple transforme l’iPhone en terminal de paiement Paiement mobile, assurance, cloud… Les GAFAM poursuivent sur leur lancée dans l’industrie financière