Accueil > Services bancaires > Paiements > Wero mise sur Revolut et l’interopérabilité pour élargir son réseau Wero mise sur Revolut et l’interopérabilité pour élargir son réseau Wero, le wallet paneuropéen d'EPI, travaille à l'élargissement de son réseau. Longtemps opposée aux travaux d'interopérabilité, la société a finalement annoncé avoir entamé des discussions avec d'autres wallets européens en vue de créer une solution commune d'acceptation. En parallèle, elle est parvenue à signer un accord avec Revolut pour proposer wero à ses clients européens. Par Aude Fredouelle et Caroline Soutarson. Publié le 26 mai 2025 à 17h13 - Mis à jour le 03 juin 2025 à 16h20 Ressources Un nouveau membre de choix pour Wero, le wallet paneuropéen d’EPI Company. La société a confirmé ce 3 juin que le challenger britannique Revolut va devenir membre du programme – une information déjà révélée le 26 mai par Finanz-Szene – et proposer Wero à ses clients français, allemands et belges à partir de juillet 2025. Le challenger ne devient toutefois pas actionnaire de la société EPI, qui ne devrait, selon nos informations, rouvrir son capital qu’à l’occasion de lancements de nouveaux marchés. Wero, disponible en Allemagne, en France et en Belgique, va prochainement être déployé aux Pays-Bas et au Luxembourg. Le wallet ne propose pour l’instant que le paiement entre particuliers, mais doit être élargi aux paiements e-commerce “à partir de septembre-octobre [2025] en Allemagne, d’ici la fin de l’année en Belgique et en 2026 en France”, précise à mind Fintech Ludovic Francesconi, responsable du développement et de la stratégie d’EPI. Les paiements en magasin ainsi que la gestion des abonnements et des programmes de fidélisation suivront, à partir de 2026. Wero revendique plus de 40 millions d’utilisateurs depuis son lancement en 2024, notamment grâce à la migration depuis des solutions historiques, comme Paylib en France, “dont la migration s’est finie fin mars”, précise Ludovic Francesconi. Avec ses 5 millions de clients en France (et un objectif de 10 millions fin 2026), mais aussi ses 2 millions en Allemagne et son million aux Pays-Bas, Revolut permettra au wallet d’EPI de toucher une cible importante (lire notre article sur les ambitions de Revolut en Europe de l’Ouest et ses investissements en France). “Le partenariat pourra aller plus loin, au fur et à mesure de l’ouverture de nouveaux pays, mais aussi en termes de cas d’usage”, affirme David Tirado, partner commercial executive de Revolut. EPI s’ouvre à l’interopérabilité Le 22 avril dernier, EPI marquait une inflexion notable dans sa stratégie en publiant un appel auprès des autres wallets européens afin de coopérer et de travailler à leur interopérabilité. Jusque-là, Martina Weimert, CEO, s’était plutôt montrée très critique à l’égard de la vision portée par l’Empsa, association qui regroupe treize solutions de paiement européennes et prône l’interopérabilité entre solutions domestiques plutôt que la création d’une nouvelle solution et marque via EPI. “L’Empsa a été créée il y a des années et n’a presque pas avancé, je n’y crois absolument pas alors que l’interopérabilité devait être soit-disant simple, indiquait-elle à mind Fintech en octobre 2023 (…). C’est un chantier titanesque pour faire quelques transactions entre solutions nationales qui ne sont pas compatibles. Admettons même qu’on parvienne à mettre en place de l’interopérabilité avec toutes ces solutions existantes, on n’aurait toujours pas de solution pour les marchés qui n’ont pas de solution nationale.” Christian Pirkner (Empsa) : “EPI arrivera bien trop tard sur le marché européen du paiement” Plutôt qu’une interopérabilité complète – Martina Weimert soutenant encore, dans Les Echos, qu‘”atteindre l’interopérabilité au sens d’un alignement des solutions sur un plan technique, business, règles, responsabilités, serait extrêmement compliqué”, EPI mise donc sur “un chemin à trouver du côté de l’acceptation” – qui permettrait ainsi à un commerçant d’accepter n’importe quelle solution de paiement européenne. EPI assure être “prêt à coopérer étroitement avec tous les réseaux locaux représentatifs de paiement numérique en Europe afin de mettre en place une interopérabilité efficace, fondée sur une solution commune d’acceptation commerçant, partagée entre ces solutions européennes, permettant un fonctionnement transfrontalier et une large couverture à l’échelle européenne”. La souveraineté européenne pourrait ainsi être atteinte “en permettant à toutes ces initiatives de continuer à se concentrer sur leur déploiement et leur montée en échelle”. “Nous travaillons avec Bizum en Espagne, Way/Sibs au Portugal, ou encore Bancomat Pay en Italie. Toutes les solutions volontaires peuvent nous rejoindre, dès maintenant ou plus tard, appelle à nouveau Ludovic Francesconi. L’objectif est de trouver une solution, ensemble, à la fois simple, économique et rapide à mettre place.” BoursoBank manque à l’appel En France, Wero est disponible dans la quasi-totalité des banques (BPCE, BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Crédit Mutuel Arkéa, Société Générale, Banque Postale) – ainsi que dans leurs filiales de banque en ligne, comme Hello Bank!, Monabanq et Fortuneo. Mais, outre l’absence des challengers comme Revolut et N26, celle de BoursoBank (7,2 millions de clients fin 2024) se fait particulièrement sentir. La banque en ligne n’a toujours pas rejoint le réseau. Il faut dire qu’elle tire une partie de ses revenus de l’interchange en tant que banque émettrice, et n’a, en revanche, pas d’activité de banque acquéreur auprès de marchands. Elle a donc moins intérêt que ses consœurs à pousser le wallet basé sur le virement instantané, qui s’affranchit de Visa et Mastercard. Accéder à notre indicateur sur le nombre des clients des néobanques et banques en ligne en France Quant aux challengers, la participation de Revolut au projet pourrait aider ses concurrents à se décider. “Nous discutons avec tout le monde, à des stades plus ou moins avancés, y compris avec N26 et bunq. Ce dernier s’appuie notamment sur iDEAL aux Pays-Bas, dont nous entamerons la migration l’an prochain”, rappelle Ludovic Francesconi. Aude Fredouelle et Caroline Soutarson instant paymentpaiement entre particulierspartenariatwallet Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind