Accueil > Investissement > [Info mind Fintech] Le néocourtier Shares lance son offre en marque blanche [Info mind Fintech] Le néocourtier Shares lance son offre en marque blanche Après l’ouverture aux conseillers en gestion de patrimoine fin 2024, l’application de trading Shares déploie désormais une offre d’investissement en marque blanche pour les institutions financières. Le spécialiste de l’épargne collective Eres a notamment fait appel à Shares Solutions pour créer son offre de PEA et de CTO. Par Caroline Soutarson. Publié le 07 octobre 2025 à 17h51 - Mis à jour le 08 octobre 2025 à 9h39 Ressources Le néocourtier français Shares lance une nouvelle offre : Shares Solutions, une infrastructure d’investissement en marque blanche ou grise pour les institutions financières. “Nous proposons une plateforme front-to-back qui a l’ambition d’être la plus complète en termes d’enveloppes et de produits d’investissement. Nous souhaitons connecter les produits avec les distributeurs”, présente son cofondateur et président Benjamin Chemla. Une perméabilité des offres Shares Solutions est basée sur les produits existants de la fintech, comme le plan d’épargne en actions (PEA), le compte-titres (CTO), les actions fractionnées, ETF, cryptoactifs, organismes de placements collectifs (OPC), etc. “Nous voulons aussi proposer du private equity d’ici le premier trimestre 2026, ainsi que des club deals immobiliers”, énumère le dirigeant. Les activités sont complémentaires, estime Benjamin Chemla : “à chaque fois que nous développons un produit pour l’offre en marque blanche, nous l’ajoutons à notre offre en direct, comme les comptes-titres pour les personnes morales, les ETF fractionnés dans les PEA et, bientôt, les produits structurés”. Shares se lance sur un marché de l’Investment-as-a-Service disputé La profondeur de l’offre en BtoB de Shares doit lui permettre de se différencier d’autres acteurs de l’Investment-as-a-Service tels que les Allemands Upvest et lemon.markets, l’Autrichien Bitpanda Technology Solutions ou encore les Américains Alpaca et DriveWealth. Alors qu’Upvest a récemment dévoilé pouvoir fournir des PEA (notamment à N26), Shares dispose d’une meilleure expertise sur les produits hexagonaux que son concurrent berlinois, qui opère dans toute l’Europe, Royaume-Uni compris. “Upvest ne fait ni de private equity ni de club deals”, souligne Benjamin Chemla, qui travaille sur ces produits. Selon sa feuille de route produit évoquée lors de sa Série C fin 2024, Upvest a plutôt les dérivés, les fonds ELTIF et les obligations en ligne de mire, ainsi que l’ISA au Royaume-Uni. Shares recourt par ailleurs à Upvest pour son offre d’ETF et d’actions européennes fractionnées, ainsi qu’à Alpaca pour les actions américaines. “Nous nous appuyons aussi sur Oddo Bhf pour les OPC et les produits structurés”, ajoute le dirigeant. Lire notre dossier : Comment les plateformes d’Investment-as-a-Service diffusent les nouvelles normes du trading L’offre s’appuie également sur la panoplie d’agréments du néocourtier, à savoir : celui d’entreprise d’investissement, autorisée pour la réception et la transmission d’ordres (RTO), la conservation et la tenue de compte, celui de conseiller en investissements financiers (CIF), ainsi que l’enregistrement en tant que prestataire de services sur actifs numériques (PSAN), encore valide pendant neuf mois. En raison de la péremption de cette autorisation, Shares a candidaté à l’agrément de prestataire de services sur cryptoactifs (PSCA ou CASP), agrément européen découlant du règlement sur les marchés de cryptoactifs (MiCA) et les régimes nationaux. “En tant qu’entreprise d’investissement, nous avons déjà la plupart des ressources exigées par l’agrément MiCA, qui est par conséquent plus facile à obtenir que pour une entreprise classique enregistrée PSAN”, commente Benjamin Chemla. La liste des CASP agréés au niveau européen AXA et Eres clients Parmi les premiers clients de Shares Solutions figure la société de gestion et spécialiste de l’épargne salariale et retraite Eres. L’acteur s’est appuyé sur la solution en marque blanche pour diversifier son offre et déployer des PEA et CTO. “Nous avons fourni une solution front-to-back dans l’ADN d’Eres, hébergée et éditée chez nous. Nous nous occupons de la technologie et Eres de la gestion, des services et de l’univers d’investissement, de la stratégie de placement, de la distribution, de la tarification…”, détaille Benjamin Chemla. Début 2025, Shares avait aussi annoncé collaborer avec AXA France dans le cadre de la refonte de l’expérience client de son offre d’épargne d’entreprise. “Nous avons plus de 40 projets dans notre pipe (venus de gérants d’actifs, banques, assureurs, CGP, acteurs de l’épargne…)”, assure le cofondateur. “Nous nous adressons principalement à des acteurs français ou à des sociétés étrangères qui visent le marché français. Nous pourrions par ailleurs accompagner nos clients dans d’autres pays de l’UE grâce au passeport de notre agrément”, prévoit Benjamin Chemla. La fintech opère par ailleurs à l’étranger avec son offre en BtoC. Pour rappel, après s’être lancé en BtoC au Royaume-Uni (2022) en tant qu’agent lié – marché depuis abandonné -, Shares s’est ensuite attaqué à la Belgique et à la Pologne (printemps 2023) avant d’ouvrir ses portes en France (novembre 2023). L’application est par ailleurs disponible dans 12 autres pays intra-UE. Shares mise sur le marché polonais Présent en Pologne depuis avril 2023 avec un bureau dédié, Shares croit en ce marché. “Nous avons beaucoup recruté depuis mai 2025, en conformité, opérations et produits financiers complexes. Nous y comptons désormais une trentaine de salariés (support, opérations, back office) sur 120 au total”, indique Benjamin Chemla. Le dirigeant explique à mind Fintech que les Polonais sont non seulement appétents à ses produits – “le pays dispose d’un PIB correct, mais les banques traditionnelles sont très en retard dans la digitalisation de leurs offres par rapport à la France”, analyse-t-il -, mais aussi pertinents pour les recrutements. “Plusieurs succursales de fintech ont posé leurs valises là-bas, il y a donc des talents expérimentés, notamment sur les réglementations harmonisées à l’échelle européenne”, affirme Benjamin Chemla. La Pologne attire en effet les fintech. Revolut y a revendiqué plus de 5 millions d’utilisateurs en septembre 2025 (à titre de comparaison, le challenger en compte 6 millions en France). Le même mois, le néocourtier Trade Republic a annoncé y déployer sa solution d’investissement, faisant de la Pologne son premier marché lancé hors zone euro. La solution française de paiements internationaux Keewe y a également étendu ses activités début 2025. L’assureur Acheel prévoit de suivre le mouvement cette année. Il a obtenu, en février 2025, l’autorisation d’y exercer en libre prestation de services. Avant l’entrée en application de MiCA, la Pologne à également attiré bon nombre d’acteurs crypto en délivrant des centaines d’autorisations d’opérer à des prestataires de services, parmi lesquels l’Américain Robinhood et Shares. Révision du modèle économique Ce déploiement intervient moins d’un an après l’élargissement de l’offre aux conseillers en gestion de patrimoine (CGP), Shares Pro, et près de deux ans après le déploiement de la solution de trading en BtoC dans l’Hexagone. Selon Benjamin Chemla, le BtoB constitue une voie vers un modèle économique plus stable : “chez les grands comptes, les cycles de vente sont longs, mais nous nous y retrouvons à l’atterrissage, grâce aux stocks et à la récurrence des revenus. Dans la distribution intermédiée, les cycles s’effectuent plutôt à moyen terme tandis qu’ils sont courts dans le BtoC, dépendants des investissements en marketing. Nous avons réduit ces coûts et davantage misé sur la croissance organique, avec moins de pics de téléchargements, au profit du BtoB. Les encours en BtoC progressent néanmoins, grâce notamment à un tiers des utilisateurs qui recourent à l’investissement programmé”. Shares revendique 70 000 CTO en direct (contre 50 000 en novembre 2024), dont “plusieurs milliers appartenant à des entreprises et donc une augmentation de l’encours moyen par utilisateur, qui s’élève à plusieurs milliers d’euros”. À terme, “nos produits BtoB (Shares Pro et Shares Solutions) représenteront largement plus de la moitié de notre activité et apporteront des revenus dans les mêmes proportions. Nos marges sont plus importantes sur Shares Pro, grâce à des encours mieux rémunérés que dans l’épargne d’entreprise par exemple, qui nécessite d’importants volumes”, distingue Benjamin Chemla. 500 CGPI clients de Shares Pro Moins d’un an après son lancement, Shares Pro réunit 500 conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI), selon le dirigeant. Le néocourtier avait notamment mis la main sur l’activité de PER compte-titres d’Inter Invest et noué un partenariat avec la société pour qu’elle commercialise son offre auprès de son réseau de CGP. “Plus d’une centaine de CGP utilisent Shares via Inter Invest”, se réjouit Benjamin Chemla. Le nombre de clients de Shares Pro devrait augmenter significativement en 2026. “Nous annoncerons dans les prochains mois les noms de cinq grands consolidateurs du secteur qui nous ont rejoints. Nous souhaitons équiper un tiers du marché d’ici fin 2026, ambitionne le cofondateur. Nous avons aussi envie de nous attaquer au marché suisse, qui compte de nombreux gestionnaires de fortune.” Grâce aux fintech, les CGP réinventent la gestion privée Caroline Soutarson investissementnéocourtiertrading Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Trade Republic lance son premier marché hors zone euro Investment-as-a-Service : Upvest déploie le PEA Ramify dévoile son PEA MiCA : la société de gestion CoinShares a décroché l'agrément CASP Investment-as-a-Service : Alpaca rachète WealthKernel pour cibler l’Europe Ramify veut devenir société de gestion pour cibler les CGP Dossier Grâce aux fintech, les CGP réinventent la gestion privée