Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Pixpay vise les 14 millions d’euros d’ARR d’ici fin 2025 Pixpay vise les 14 millions d’euros d’ARR d’ici fin 2025 Pixpay révèle avoir franchi les 10 millions d’euros de revenu annuel récurrent (ARR) et compter 240 000 abonnés payants. La néobanque pour ados rachetée par le Britannique GoHenry en 2022 pour 17,4 millions de livres, selon nos informations, en profite pour annoncer une refonte des offres, son lancement prochain en Allemagne et au Benelux, ainsi que le déploiement d’un coach d’éducation financière. Par Aude Fredouelle. Publié le 17 juin 2025 à 10h23 - Mis à jour le 17 juin 2025 à 10h23 Ressources Pixpay atteindra la rentabilité mensuelle d’ici la fin d’année. Une étape particulièrement importante pour cette néobanque pour ados, positionnée sur un segment réputé difficile – plusieurs de ses concurrents directs ont disparu, à l’image de Vybe et Xaalys, tandis que Kard, un temps en liquidation judiciaire, a été repris par un duos d’entrepreneurs fin 2024. Pixpay a, quant à elle, été rachetée par GoHenry en juillet 2022 – de quoi lui permettre d’opérer plus sereinement. Selon nos informations, le Britannique a déboursé 17,4 millions de livres pour la start-up puis a réinjecté 26,7 millions d’euros de capitaux frais fin 2024 (voir encadré). GoHenry a été racheté par l’Américain Acorns en avril 2023. Néobanques pour ados : le marché se resserre (octobre 2022) Pixpay a été rachetée pour 17,4 millions de livres Selon des documents consultés par mind Fintech, GoHenry a déboursé 17,4 millions de livres (environ 20 millions d’euros) pour racheter Pixpay en juillet 2022. Le Britannique a par ailleurs injecté 26,7 millions d’euros de capitaux frais dans sa nouvelle filiale en décembre 2024 pour financer sa croissance. “Des synergies ont été mises en place sur la partie opérationnelle, mais aussi pour les partenariats et le marketing, par exemple pour négocier ensemble les licences de Pokémon ou Spiderman pour les cartes bancaires, détaille Caroline Ménager, cofondatrice et CMO. Mais nous continuons à avancer de façon très agile et indépendante sur nos marchés européens, avec notre marque, nos produits et notre petite équipe de 42 collaborateurs”. Quant au rachat de GoHenry par l’Américain Acorns, en avril 2023, “cela n’a pas changé grand chose puisque Acorns a conservé la même stratégie.” Le groupe GoHenry, incluant Pixpay, a enregistré un chiffre d’affaires de 37,5 millions de livres en 2023 pour une perte nette de 51 millions de livres. Lors du rachat par Acorns, le groupe au complet revendiquait près de 6 millions d’abonnés dans cinq pays (Royaume-Uni, États-Unis, France, Italie et Espagne). En octobre 2024, le cofondateur et CEO de Pixpay Benoît Grassin a quitté la direction de la société. Il a été remplacé par Cécile Marret, ex-CFO puis chief revenue officer de GoHenry. Pixpay revendique un ARR (revenu annuel récurrent) de 10 millions d’euros en juin 2025 et cible les 14 millions d’ici la fin de l’année. La société revendique un chiffre d’affaires en croissance de 55 % en 2024, sans toutefois le communiquer. Il est toutefois composé quasiment exclusivement des abonnements : l’interchange est faible, puisque les ados dépensent peu. En moyenne, ils reçoivent 100 euros par mois sur leur compte Pixpay, et réalisent 7 dépenses de 12 euros, apprend à mind Fintech Caroline Ménager, cofondatrice et CMO. Pixpay touche aussi des commissions d’apporteur d’affaires en redirigeant une partie de ses clients devenus majeurs vers cinq banques partenaires (Société Générale, BNP Paribas, La Banque Postale, N26 et Hélios). Si deux tiers des ados “churnent” avant 18 ans, un tiers ne change de banque qu’après. Entre 5 et 10 % de la base d’abonnés ont plus de 18 ans. “L’apport d’affaires fonctionne bien mais pourrait être encore plus efficace si le parcours était plus intégré, note Caroline Ménager. Aujourd’hui, ce n’est qu’une redirection à la fin d’un questionnaire pour évaluer les besoins de l’ado.” 600 000 utilisateurs et 240 000 abonnés payants La néobanque compte 600 000 utilisateurs (à la fois des parents et leurs enfants) et 240 000 abonnés payants à l’une des ses trois formules : l’offre historique à 2,99 euros (augmentée d’un euro le 18 juin, voir plus bas), celle à 5,99 euros (lancée en juillet 2023) et celle à 9,99 euros (lancée en mai 2024). La majorité des clients sont encore sur l’offre la moins chère, mais Pixpay veut faire de celle à 5,99 euros son cœur d’activité. “En créant deux nouvelles offres premium, nous avons augmenté le revenu par utilisateur, et nous allons continuer sur cette voie. 55 % de nos nouveaux clients prennent la seconde ou troisième formule”, indique ainsi Caroline Ménager. L’entreprise, qui revendique un coût d’acquisition client stable, à environ 30 euros, et un revenu par client “en forte augmentation”, assure vouloir “dépasser le million d’utilisateurs dans un futur proche”. Des chiffres toutefois bien loin des objectifs annoncés par Pixpay à ses débuts – en 2020, elle indiquait cibler 2 millions d’ados clients payants d’ici 2023, puis, après le rachat par GoHenry en 2022, 2 millions d’utilisateurs d’ici 2025 ou 2026. “Je continue de penser que c’est un marché qui a un potentiel énorme, et le taux d’équipement en carte de paiement des ados est en train d’exploser – il atteint déjà 40 %, assure Caroline Ménager. Mais nous avons préféré à une acquisition clients à tout va une stratégie de montée en valeur, avec le lancement des offres premium. C’est ce qui nous permet d’atteindre un modèle rentable tout en affichant des ambitions plus modestes sur la croissance de la base. Il faut aussi souligner que depuis notre lancement, plusieurs acteurs traditionnels se sont réveillés sur un segment autrefois laissé à l’abandon.” BoursoBank, par exemple, se montre proactive avec son offre Freedom (ex-Kador), et Revolut a lancé <18 en 2020. Un agent conversationnel pour l’éducation financière Pixpay refond ses offres. Light, Smart et One deviennent Start, Classic et Premium, et l’offre de base passe à 3,99 euros au lieu de 2,99 euros. “Nous avons voulu y ajouter quelques fonctionnalités d’éducation financière qui n’étaient pas disponibles auparavant (cagnotte et une méthode d’épargne, mais avec un plafond à 20 euros), car notre objectif est de contribuer à l’éducation financière. Nous souhaitons faire découvrir nos capacités plutôt que d’interdire complètement l’accès à ce volet dans l’application”, explique la CMO. En parallèle, la néobanque “va plus loin dans l’éducation financière en déployant, pour les deux autres plans, un coach d’éducation financière sous la forme d’un chat qui s’ouvre régulièrement dans l’application et dont l’objectif est d’aider l’adolescent à prendre du recul par rapport à ses dépenses, selon la méthode japonaise de kakeibo.” Concrètement, ce chatbot basé sur un grand modèle de langage (LLM) demande à l’utilisateur s’il veut économiser, s’il a des projets personnels, etc. Et en fin de mois, il lui pose des questions pour analyser ses dépenses : étaient-elles essentielles ou des dépenses plaisir, les regrettent-ils ?… “Cela les aidera à mieux gérer leur budget et favorisera une consommation plus responsable.” Outre ce coach budgétaire et toutes les méthodes d’épargne (arrondi à l’euro supérieur, par exemple), le second plan donne accès à un catalogue de cartes plus vaste et permet d’ajouter d’autres d’adultes que les parents sur l’application, ainsi qu’aux retraits sans frais en zone euro. Premium ouvre à encore davantage de designs de cartes et au cashback, à un service client prioritaire et aux retraits sans frais hors zone euro.Le programme de cashback, initialement lancé en 2020 dans l’offre à 2,99 euros et opéré par Paylead, et dont Pixpay reversait la totalité des commissions à ses clients, a cependant été abandonné à la demande du partenaire. “Nous leur demandions beaucoup de marchands assez spécifiques alors que nous sommes un petit client par rapport aux banques traditionnelles”, note Caroline Ménager. Pixpay offre désormais 1 % de cashback sur les transactions en magasin des clients de son offre premium à 9,99 euros. “Nous allons aussi mettre en place un système de bonus versé par Pixpay sur l’épargne”, révèle la CMO. Actuellement, la néobanque propose au parent de s’en charger en leur versant un taux d’intérêt pédagogique sur les montants épargnés par son enfant. Pixpay a par ailleurs ouvert début 2025 pour les enfants à partir de 8 ans. Kard avait ouvert à partir de 6 ans en avril 2023 et assurait un mois plus tard que 10 % des nouveaux utilisateurs avaient moins de 10 ans. Money Walkie propose aussi son offre à partir de 6 ans. GoHenry, de son côté, est disponible à partir de 6 ans outre-Manche. “Nous avons déjà une très bonne traction sur le segment des 8 – 10 ans, sans même avoir communiqué sur le sujet”, se félicite Caroline Ménager. Après avoir ouvert son capital à BPCE, Money Walkie cherche une valorisation de 14,4 millions sur Sowefund Un plan famille n’est “pas exclu”, mais “nous n’avons pas envie de complexifier à outrance notre offre”, poursuit-elle. Pixpay devrait en tout cas “enrichir ses offres autour de la famille” en proposant, peut-être en 2026, des produits d’investissement aux parents pour leurs enfants – à l’image de ce que proposent déjà GoHenry ou l’Américain Greenlight, par exemple. International : Allemagne et Benelux en ligne de mire Pixpay s’est lancée en Espagne en novembre 2021 puis en Italie en février 2023. Sa base de clients est toutefois toujours à 80 % située en France – et pour environ 10 % dans chacun des autres pays. “Nous allons continuer à investir dans le développement en France et en Italie, mais en Espagne, le marché est plus compliqué, explique Caroline Ménager. La sensibilité prix y est plus forte et il y a un sujet de pouvoir d’achat. La dynamique n’y est pas très positive donc nous avons diminué l’acquisition. Par contre, l’Italie est un pays plus mature sur lequel nous n’observons pas vraiment de sensibilité prix, et les coûts d’acquisition et de rétention sont similaires à la France.” Pixpay veut désormais se lancer en Allemagne et au Benelux, a priori en 2026. Pixpay abandonne Treezor au profit d’IDT et Modulr Selon nos informations, Pixpay a abandonné la plateforme de Banking-as-a-Service Treezor (groupe Société Générale). La néobanque est en train de migrer ses clients sur l’agrément d’IDT Financial Services, basé à Gibraltar, tandis que les comptes, IBAN et l’accès au réseau SEPA sont fournis par le Néerlandais Modulr, comme sa maison-mère GoHenry. La carte Pixpay Visa est désormais émise par FinanceMalta (Transact Payments Malta Limited).“Nous migrons pour plusieurs raisons, confirme Caroline Ménager. D’abord, pour des effets de synergies avec GoHenry. Ensuite, parce que Treezor offrait un contrat unique alors que nous souhaitons désormais nous brancher en direct à chacune des briques partenaires pour remonter dans la chaîne de valeurs et pouvoir travailler en direct et obtenir des réponses plus personnalisées à nos demandes.” Aude Fredouelle acquisitionbanque de détailchallengerlevée de fondsnéobanque Besoin d’informations complémentaires ? 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