Accueil > Services bancaires > OnlyOne s’attaque à l’empreinte carbone via le ticket de caisse OnlyOne s’attaque à l’empreinte carbone via le ticket de caisse Le compte à impact positif OnlyOne, qui dispose d’une fonctionnalité de calcul de l’empreinte carbone des dépenses, ajoute de la granularité à son offre grâce au scan du ticket de caisse qu’il déploiera en mars prochain. Par Caroline Soutarson. Publié le 28 janvier 2022 à 11h36 - Mis à jour le 03 mars 2022 à 14h11 Ressources Lancée en avril 2021, la néobanque verte OnlyOne améliore son offre à impact en proposant à ses utilisateurs de scanner leurs tickets de caisse pour connaître le détail de l’empreinte carbone de leurs produits alimentaires, “comme Yuka mais sur l’empreinte environnementale”, fait le parallèle Benoît Ané, data scientist chez OnlyOne. Le lancement de la fonctionnalité, encore en test, est prévu pour mars. Le détail du ticket de caisse Depuis ses débuts, l’un des fleurons d’OnlyOne est son “éco-coach”, codéveloppé en partie avec le calculateur d’empreinte carbone Greenly. L’éco-coach calcule les émissions de CO2 liées aux dépenses de l’utilisateur et lui donne des alternatives pour réduire son empreinte carbone. Toutefois, dans sa forme initiale, l’algorithme se base seulement sur le libellé bancaire et donc sur les émissions de CO2 liées à l’enseigne, comme un supermarché ou un voyagiste par exemple. Greenly, dont le calcul est l’activité principal, fait remarquer dans sa FAQ que “l’estimation peut être moins précise pour les secteurs où les transactions bancaires regroupent des catégories de produits hétérogènes, typiquement l’alimentation, selon qu’on consomme de la viande ou des végétaux”. Pour faire face à cette limite, OnlyOne a entrepris de développer en interne une technologie de scan du ticket de caisse. “Grâce à de l’OCRisation [reconnaissance optique de caractères, ndlr], nous pouvons, à partir d’une photo du ticket, détecter […] la zone d’intérêt, le gros rectangle au centre, et recueillir le texte”, décrit à mind Fintech Benoît Ané. Une fois les libellés des produits alimentaires obtenus, il s’agit de les comparer aux bases de données nationales de l’ADEME qui répertorie, par catégories, les émissions de CO2 associées. La classification, bien que détaillée, ne permet pas de différencier deux mêmes types de produit. “Par exemple, il y a une catégorie pour de la pâte à tartiner. Le fait qu’elle soit bio ou pas peut avoir un impact [et donc deux catégories différentes, ndlr]. Mais entre deux marques non bio, la distinction est faible [et elles sont donc recensées sous la même étiquette, ndlr]”, estime Benoît Ané. Une friction dans le parcours utilisateur Ce projet de scan du ticket de caisse a démarré en juin 2021. Depuis, l’algorithme a été entraîné “sur une base de 600 tickets de caisse […] et détecte, dans 9 cas sur 10, l’ensemble des items et les classe dans la bonne catégorie”, assure Benoît Ané. Les erreurs qui persistent proviennent “de fautes d’orthographe, et dans ce cas, nous donnons la possibilité à l’utilisateur de la rectifier, ou bien si le ticket est froissé, mouillé ou tâché”. Le service est actuellement en beta-test auprès d’utilisateurs de la néobanque. Il devrait être déployé auprès des 5 500 personnes inscrites sur l’application à partir de mars, sans engendrer de surcoût pour celles-ci. Le scan a également été prévu pour répondre à la future législation concernant la dématérialisation du ticket de caisse (la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit qu’à partir du 1er janvier 2023, l’impression du ticket de caisse ne soit plus systématique) et peut donc scanner un document PDF. En attendant la généralisation de la pratique, le scan systématique du ticket peut engendrer une friction dans l’expérience des utilisateurs. Si dans un premier temps, le service devrait être utilisé par les clients les plus écologiquement actifs, “nous préparons une seconde version de notre éco-coach avec des recommandations plus personnalisées et de la gamification, comme donner pour objectif de ne pas dépasser un certain seuil d’émissions de CO2 dans ses dépenses d’alimentation”, confie à mind Fintech le président d’OnlyOne Kamel Naït-Outaleb. Sont également envisagés l’ajout d’enseignes éthiques de supermarché à la marketplace de services de la néobanque (qui compte jusque-là plutôt des acteurs financiers) et/ou un service de cashback sur les produits bio. Commercialiser la solution Le scan de ticket de caisse connaît plusieurs développements possibles. Tout d’abord, dans l’exhaustivité des catégories répertoriées : “nous avons commencé avec l’alimentaire, qui représente environ 80 % des achats par carte. La prochaine étape est de développer la fonctionnalité pour aller chercher l’habillement, les meubles, l’high tech…”, liste le président d’OnlyOne. Benoît Ané fait néanmoins remarquer que la granularité est moindre pour le non alimentaire. “L’ensemble des ordinateurs a la même empreinte carbone”, explicite-t-il. Par la suite, le service pourrait aussi être commercialisé en BtoBtoC. Kamel Naït-Outaleb déclare avoir eu “quelques demandes de démos sur le fonctionnement du scan de ticket de caisse. Notre technologie peut notamment intéresser les services de paiement, banques et retailers”. Caroline Soutarson datafinance durablenéobanque Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Applis mobiles bancaires : le trading et les crypto gagnent du terrain Tribune gratuit Fintech vertes : ces acteurs BtoC qui proposent des alternatives aux produits financiers traditionnels Les néobanques vertes se lancent en France Comment Carbon 4 Finance calcule les impacts environnementaux des portefeuilles d’investissement