Accueil > Services bancaires > Trade Republic sort un PEA pour son million de clients français Trade Republic sort un PEA pour son million de clients français Le challenger allemand Trade Republic continue d’étoffer son offre en France avec le déploiement d’un IBAN local, du compte courant et d’un PEA. La fintech revendique 8 millions d’utilisateurs en Europe, dont un million dans l’Hexagone. Par Caroline Soutarson. Publié le 09 janvier 2025 à 16h20 - Mis à jour le 09 janvier 2025 à 16h24 Ressources Initialement lancée comme une application d’investissement, la fintech berlinoise Trade Republic étoffe son offre de produits bancaires depuis l’obtention de sa licence d’établissement de crédit en décembre 2023. À l’occasion de son sixième anniversaire, le challenger dévoile notamment, pour le marché hexagonal, l’arrivée de l’IBAN français et des “premiers comptes courants rémunérés au taux de la BCE, sans conditions d’utilisation”, indique à mind Fintech Vincent Grard, country manager France de Trade Republic. Le compte courant vient donc “remplacer le compte espèces du compte-titres rémunéré [sorti en janvier 2023, en plein remontée des taux, Ndlr], jusque-là associé à une carte de paiement [Visa, déployée depuis moins d’un an, Ndlr]”, souligne Vincent Grard. Le passage de l’un à l’autre permet notamment de pallier certains manquements, “comme les mandats de prélèvement, le dépôt de salaire, les virements, etc.”, ajoute le responsable France. À noter que le compte espèces, une fois la migration effectuée, ne formera plus qu’un avec le compte courant – habituellement, ce sont deux comptes séparés. De ce fait, “il n’y a aucun moment où l’argent ne travaille pas. Soit il est investi sur les marchés financiers, soit il est rémunéré au taux de la BCE”, résume Vincent Grard. Une offre de compte rémunéré mieux-disante que celle de Sumeria Au printemps 2024, Sumeria (ex-Lydia) a été le premier acteur français à proposer des comptes courants rémunérés. Toutefois, les caractéristiques de la nouvelle offre de Trade Republic s’avèrent plus intéressantes pour les clients. La néobanque française multiplie en effet les conditions : pour bénéficier d’un taux d’intérêt de 2 %, les détenteurs d’un compte courant Sumeria doivent effectuer au moins 15 paiements par carte par mois, pour des montants supérieurs à 50 centimes, est-il précisé dans ses conditions générales. Le plafond du montant rémunéré s’élève à 5 000 euros, sauf pour les clients détenteurs d’une Carte Noire (facturée 9,90 euros par mois), pour lesquels il s’établit à 100 000 euros. De son côté, Trade Republic promet de suivre l’évolution du taux de la facilité de dépôt de la Banque centrale européenne, qui s’élève à 3 % depuis le 18 décembre 2024. Trade Republic assure également ne rien demander en retour aux utilisateurs du compte. “Nous ne prélevons pas de frais de tenue de compte et ne proposons pas d’abonnement. Tous nos utilisateurs disposent de la même offre”, affirme Vincent Grard. Il n’y a pas non plus de plafond au montant pouvant être rémunéré (il s’élevait à 50 000 euros avec le compte espèces). Trois ans de travail pour lancer le PEA Malgré l’élargissement de son activité vers les services bancaires, Trade Republic n’en oublie pas son segment historique, l’investissement. Dans ce cadre, l’acteur présente enfin son plan d’épargne en actions (PEA), enveloppe d’investissement sur laquelle la fintech travaille depuis trois ans. Pour y arriver, la société a notamment dû ouvrir une succursale en France (ce qui lui a aussi permis de proposer l’IBAN local). Comme pour le reste des produits, Trade Republic a repensé ce produit phare pour se différencier par les frais des acteurs traditionnels et courtiers en ligne. De ce fait, le challenger y associe les mêmes frais que pour son compte-titres (CTO) : 1 euro par ordre ponctuel et gratuit pour les ordres automatisés via les plans d’investissement programmés. “Comme pour les plans liés aux comptes-titres, nous agrégeons l’ensemble des ordres, ce qui nous permet de les proposer gratuitement”, précise Vincent Grard. Cette formule tarifaire rend l’offre de Trade Republic particulièrement compétitive par rapport à celles des acteurs bancaires et des courtiers en ligne, selon les données de Lettre de l’observatoire de l’épargne n°52 publiée par l’Autorité des marchés financiers en avril 2023. L’ajout du PEA donne également un atout à Trade Republic par rapport aux autres néocourtiers européens présents en France qui ne proposent pas de PEA, tels que l’Autrichien Bitpanda, l’Allemand Scalable Capital, le Néerlandais Bux ou encore le Britannique Lightyear. Seul le néocourtier français Shares entend “construire une application sur-mesure pour le marché français, en introduisant notamment un PEA qui permettra de nous différencier par rapport aux autres plateformes”, déclarait à mind Fintech début 2024 Benjamin Chemla, président de Shares. Le néocourtier Shares ouvre sa plateforme technologique aux CGP Seule ombre au tableau concernant le PEA de Trade Republic : contrairement au CTO, il ne permet pour l’instant pas d’investir dans des actions fractionnées – l’une des innovations phares des néocourtiers. Un problème également soulevé par le néocourtier français Shares. “La loi française ne permet actuellement pas de faire du fractionnement d’actions dans le PEA. Toutefois, cette situation n’est que temporaire. La loi Attractivité de juin 2024, article 13, invite le gouvernement à légiférer sur le sujet, par voie d’ordonnance, dans l’année suivant sa promulgation. Cela devrait donc être effectué d’ici juin 2025”, explique le responsable du marché hexagonal. 8 millions de clients en Europe L’introduction simultanée de l’IBAN français, du compte courant rémunéré et du PEA devrait permettre à Trade Republic de poursuivre sa croissance dans l’Hexagone, son deuxième marché après l’Allemagne. L’acteur compte un million de clients en France, sur huit millions au total dans ses 17 marchés au sein de l’Union européenne. La fintech revendique 100 milliards d’euros d’actifs sous gestion dans la zone, contre 35 milliards un an auparavant (elle dénombrait alors 4 millions de clients). Comme le prouve le PEA, l’heure est à “la localisation de nos marchés clés : Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas et Autriche”, en plus du marché domestique, indique Vincent Grard. “Nos clients à l’international représentent plus d’un tiers du nombre total de clients”, ajoute-t-il. Des succursales ont notamment été ouvertes en Espagne et en Italie, qui devraient par conséquent voir arriver “les comptes courants dans les prochaines semaines”, prévoit le responsable France. Concernant les résultats financiers, Vincent Grard affirme que l’entreprise a de nouveau été rentable en 2024. “Notre résultat net est positif et ce, malgré nos investissements massifs dans le marketing et le développement. Nous y arrivons grâce à une structure de coûts très efficace – Trade Republic a construit son propre core banking system – et deux sources principales de revenus : les ordres à un euro et une partie des frais de gestion sur les ETF.” Caroline Soutarson challengerIBANtrading Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Après les cartes de paiement, Trade Republic déploie ses comptes courants Le néocourtier Shares ouvre sa plateforme technologique aux CGP Scalable Capital cherche à obtenir une licence bancaire Les actions et ETF arrivent chez N26 en France Entretien Eric Demuth (Bitpanda) : “Nous sortirons un assistant financier virtuel basé sur l’IA d’ici fin 2024” Le compte rémunéré de N26 arrive à son tour en France