Accueil > Adtechs & Martechs > Bilan du marché programmatique en 2024 : 4 tendances à suivre Bilan du marché programmatique en 2024 : 4 tendances à suivre Le marché du programmatique poursuit sa tendance baissière sur le display, avec une chute des CPM de 9 %. De l’autre côté, la vidéo instream - hors SVOD, BVOD, AVOD - et l’audio programmatique affichent de bonnes performances. La curation programmatique se confirme comme une tendance majeure de l’année et le display essaie de renouveler ses formats. Décryptage des principales tendances du Baromètre du programmatique 2024 d’Alliance Digitale. Par Chiara De Martino. Publié le 05 février 2025 à 16h09 - Mis à jour le 07 février 2025 à 18h48 Ressources Points clés : Les investissements programmatiques sur le display chutent de 4 % malgré une hausse des impressions de 6,4 % La vidéo instream et l’audio programmatique progressent de 8 % et 29 % Le DOOH programmatique affiche une croissance de 23,5 % par rapport à 2023 Le Baromètre du programmatique, publié mardi 4 février par Alliance Digitale, témoigne une fois de plus d’une tendance baissière en valeur dans les investissements programmatiques sur le display (- 4 %), avec une chute des CPM qui se poursuit depuis 2021 et s’accentue (- 9 % contre – 4 % en 2023),. Cela s’accompagne par une hausse des impressions de 6,4 %, témoignant d’une perte de la valeur des inventaires display. “Quand on observe le ranking des annonceurs display, on voit qu’il s’agit davantage d’annonceurs à la performance. Cela crée une tension sur les CPM, parce que les annonceurs vont essayer d’acheter au plus bas pour optimiser les taux de transformations et les ROI de leurs campagnes à la performance”, détaille Franck Lewkowicz, country manager France de PubMatic. Il s’agit d’une tendance contraire à celle du format vidéo instream, sur lequel on observe davantage de branding, des investissements en hausse de 8,5 % et des CPM qui restent plutôt stables à – 0,4 %. Il faut toutefois prendre en compte que le Baromètre du programmatique “représente environ 10% seulement de l’investissement total vidéo, et notamment celui des éditeurs traditionnels”, note en marge Arthur Millet, directeur général d’Alliance Digitale (voir la méthodologie de l’étude). Cependant, même la montée de la vidéo instream n’échappe pas à une chute des investissements publicitaires au deuxième semestre, après un premier semestre plutôt dynamique. D’après Gaëtan Mathieu, directeur marketing EMEA d’Equativ et représentant de la SSP au sein d’Alliance Digitale, “on paye la morosité française d’un contexte politique qui n’est pas encourageant”. “L’instabilité n’est pas favorable à la confiance et la publicité a besoin de confiance”, résume-t-il. De son côté, le DOOH programmatique, présent pour la première fois dans le Baromètre, affiche une forte croissance à + 23,5 %. L’audio programmatique continue également sa montée à + 29 %, avec cependant un léger recul des CPM à – 3 % (+ 8 % en 2023). 1) La curation, une tendance qui se poursuit Si les plateformes de curation représentent encore une petite partie de l’achat programmatique, elles continuent néanmoins leur progression. Par rapport à 2023, la part d’investissements sur les plateformes de curation a progressé de 23 %, une tendance confirmée par Franck Lewkowicz. “La curation permet aux acheteurs d’avoir un accès direct aux inventaires et de répondre à des enjeux à la fois de transparence et de productivité”, détaille-t-il. En donnant aux vendeurs la possibilité d’avoir “une parfaite maîtrise des environnements de diffusion et de choisir les sites sur lesquels les campagnes vont être diffusées au niveau de la supply, et de pouvoir potentiellement intégrer du ciblage et de la data toujours directement au niveau supply”. Un constat qui fait écho chez Equativ. “Pendant très longtemps, l’aspect ciblage a été monopolisé par les DSP”, estime Gaëtan Mathieu. Aujourd’hui, “la curation redonne de la force et de la valeur aux acteurs SSP et éditeurs, en facilitant la lecture des inventaires par les acheteurs”. Une tendance qui contribue à rééquilibrer le marché du programmatique “au plus proche des éditeurs”, estime-t-il. Avec l’IAB Tech Lab qui a mis en avant les enjeux de la curation dans sa roadmap 2025, la curation programmatique se confirme comme un sujet à suivre au long cours. 2) La vidéo instream s’ouvre à l’open auction De 2023 à 2024, en ce qui concerne le format vidéo (hors AVOD, BVOD et SVOD), le Baromètre observe une progression de 6,6 % de l’open auction, qui témoigne, selon Gaëtan Mathieu (Equativ), “d’une montée des inventaires vidéo disponibles en open auction”. Une tendance intéressante à son avis, “alors que les inventaires vidéo étaient plutôt verrouillés auparavant et pas toujours faciles d’accès”. Aujourd’hui, ces inventaires – très rémunérateurs et très premium – s’ouvrent progressivement. “On constate un intérêt croissant des agences pour la vidéo, et si on veut aller chercher de nouveaux investissements, il faut se concentrer là-dessus”, insiste encore Gaëtan Mathieu. De son côté, la part du deal programmatique diminue de 3,9 % en 2024, principalement en raison d’un recul au deuxième semestre, qui amène à une réduction de 1,2 % des investissements globaux entre 2023 et 2024. Si le deal programmatique devrait sûrement rester le principal moyen d’achat, l’open auction pour la vidéo devrait continuer de progresser dans les prochaines années, sur “les secteurs qui sont puissants à la TV – comme le luxe et la grande consommation”, analyse Arthur Millet (Alliance Digitale). 3) Le programmatique diversifie ses canaux “Aujourd’hui le programmatique est utilisé pour commercialiser le DOOH, la CTV et l’audio. Cela permet d’élargir et de diversifier la nature des annonceurs, sans servir uniquement aux enjeux de performance”, souligne Pierre Harand, co-président et associé de Fifty-Five. Une dynamique qu’il n’hésite pas à qualifier de “bonne nouvelle” pour le marché du programmatique, puisqu’elle permet d’en élargir la palette. Il s’agit donc d’une digitalisation des canaux traditionnels de la publicité qui pourrait premiumiser le programmatique, avec une montée en puissance des annonceurs poursuivant un objectif de branding, et qui emploient très peu les formats traditionnels du display. On observe, par exemple, cette tendance chez les Big Six, qui représentent moins d’un quart des investissements programmatiques en display, mais plus de la moitié des investissements programmatiques audio en 2024. L’audio programmatique poursuit sa croissance (+ 29 %), malgré un léger recul du CPM moyen (- 3,16 %). Les investissements audio progressent chez les éditeurs dans tous les secteurs : divertissement (+ 26 %) ; médias d’information (+ 33 %) ; services (+ 30 %) ; lifestyle (+ 135 %). En audio, Stellantis se positionne largement en tête des investissements avec 9 % de part de voix, suivi par Les Mousquetaires (4,6 %), Ikea (4,4 %) et le gouvernement (3,9 %). Le marché continue donc d’aller vers l’audio même si, pour l’instant, “ses capacités de ciblage et de reciblage ne sont pas encore très performantes”, continue d’analyser Pierre Harand (Fifty-five). 4) Le display en voie de premiumisation Dans le display, les grands formats et la vidéo outstream et native montent respectivement de 9 % et 24 %, alors que les moyens formats baissent (- 13 %), tout comme le native (- 11 %). D’après Gaëtan Mathieu d’Equativ, “il faut penser à l’enrichissement des formats”, avec l’objectif de “sublimer le display et lui redonner de la valeur”. A son avis, “le format display classique a atteint son potentiel presque maximum”. Même constat de la part d’Arthur Millet d’Alliance Digitale, selon qui “on observe que les formats plutôt branding ont mieux résisté ou même augmenté”. D’après Pierre Harand, l’IA générative pourrait avoir un rôle à jouer dans cette prémiumisation. Pour lui, l’IA peut permettre de réaliser “des créas moins chères et en plus grand nombre, en améliorant la performance des campagnes”. Avec la possibilité de “pouvoir vraiment personnaliser de façon très fine chaque impression publicitaire, alors qu’aujourd’hui “on a deux, trois variations de la même créa, proposées à tout le monde”. Pour le co-président et associé de Fifty-five, ces technologies sont déjà à disposition, il reste à voir dans combien de temps le marché va s’en emparer. Méthodologie : Le périmètre du Baromètre prend en compte 80 régies et 1 500 sites. Pour la partie SSP display, audio et vidéo, cette étude a été réalisée en partenariat avec Adomik, qui s’appuie sur l’analyse des données de 22 SSP du marché et plusieurs milliers de sites éditeurs et applications. Sont toujours exclus les walled gardens (Youtube, Meta, Amazon…) et les régies des chaînes TV. Pour la première fois, le Baromètre intègre également les chiffres du DOOH programmatique en France, grâce à la collaboration des principales SSP DOOH du marché (Broadsign, Hivestack et VIOOH). Chiara De Martino Alliance DigitaleAudio programmatiqueDisplayPublicité programmatiqueVidéo programmatique Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Baromètre du programmatique : la baisse du display se confirme L’IAB Tech Lab trace sa roadmap 2025 Programmatique TV : Amazon Ads lance une solution pilotée par l’IA, Brand+ Dossiers L'année 2025, vue par les acteurs du monde de l'adtech Dossiers Audio digital : comment les régies radio répondent à la demande des annonceurs Observatoire e-pub : un marché de la publicité en ligne dynamique, mais toujours plus concentré Analyses 5 tendances du marché programmatique en France en 2023 essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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