Accueil > Médias & Audiovisuel > Pourquoi le fournisseur de solutions OTT Alpha Networks rachète Kinow Pourquoi le fournisseur de solutions OTT Alpha Networks rachète Kinow Le groupe belge, qui développe originellement des solutions back-end d’agrégation et de gestion du contenu à destination des opérateurs télécoms et acteurs de l’audiovisuel pour leurs offres de replay et d’OTT, cherche à émerger auprès de plus petits acteurs. Par Paul Roy. Publié le 09 mars 2022 à 18h44 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 18h05 Ressources Pour accompagner la transformation des usages, plusieurs fournisseurs de solutions technologiques à destination des acteurs traditionnels de l’audiovisuel et des télécoms – à l’image de Red Bee Media, ou Cognacq Jay Images – se sont progressivement positionnés sur le marché OTT. En témoigne le récent rachat de l’éditeur de plateforme OTT clé en main Kinow par Alpha Networks, une société belge fondée il y a treize ans, et originellement positionnée sur le développement de l’infrastructure technologique des offres replay et OTT des opérateurs. “Nous avons observé beaucoup de freins techniques à l’élaboration de solutions pour la diffusion TV, notamment chez les petits opérateurs, et nous nous sommes vite focalisés sur le back-end. C’est-à-dire l’ensemble des dispositifs qui permettent à un opérateur comme Bouygues d’aller chercher les contenus chez les différents partenaires, les agréger, les gérer et les envoyer sur sa plateforme”, explique Guillaume Devezeaux, CEO d’Alpha Networks. Panorama des solutions technologiques pour développer une offre vidéo en OTT La société compte alors les opérateurs Bouygues, Orange en Belgique, ou encore la chaîne de télévision Bein Sport parmi ses clients. Viser une nouvelle catégorie d’acteurs Il y a quatre ans, Alpha Networks a franchi un cap supplémentaire en rachetant Hubee, acteur spécialisé dans l’édition de plateformes et interfaces utilisateurs pour la vidéo à la demande. Cette société française réalisait environ 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires au moment du rachat. L’acquisition lui a permis de se positionner auprès de médias (Hubee était à l’époque choisi pour la gestion de la TVOD de TF1), en proposant une solution plus étoffée sur le front-end, mais toujours pas de s’adresser aux petits acteurs. “Nous avons rapidement constaté que le marché est séparé en deux parties : ceux qui sont en capacité d’investir 5 000 à 10 000 euros par mois pour leur offre OTT, et les autres, que nous avions du mal à toucher, notamment en raison de notre culture d’entreprise”, explique Guillaume Devezeaux, CEO d’Alpha Networks. Julien Vin-Ramarony (VOD Factory) : “Nous comptons plusieurs dizaines de milliers d’abonnés à chacun de nos services” C’est donc avant tout pour cibler cette typologie d’entreprises que le groupe s’est intéressé à Kinow. “Nous avons la même vision technologique, qu’ils ont appliquée à un autre segment d’acteurs”, constate Guillaume Devezeaux. La société française développe une solution clé en main pour lancer une offre OTT (encodage et distribution, personnalisation de l’interface, paiement, etc.), qui a séduit des détenteurs de droits (Mediawan, LaCinetek…), mais aussi des sociétés qui ne sont pas issues du secteur de l’audiovisuel (Académie des Césars, Décathlon, etc.). Guillaume Devezeaux souligne également une convergence technologique entre les deux sociétés : “Kinow propose un système de paiement et une interface beaucoup plus “user friendly” qui se combinera avec notre capacité à agréger les contenus”. La façon dont Kinow sera intégré à l’offre, et éventuellement son rebranding, sont toujours en cours de réflexion. Atteindre les 10,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 Le rachat s’inscrit également dans la stratégie financière du groupe. Alpha Networks a connu une forte baisse du chiffre d’affaires en 2019 (- 23 %) – notamment liée à la baisse importante du revenu d’un client argentin et à la fin des prestations pour Liquid Telecom / Econet, opérateur africain en faillite -, ce qui a donné lieu à une restructuration des dépenses (passage de certaines dépenses d’investissement en dépenses d’exploitation), et la transition d’une stratégie de services à celle d’une offre de produits (voir ses résultats financiers). Après deux exercices déficitaires en 2018 et 2019 – entièrement couverts par les actionnaires du groupe -, Alpha Networks enregistre depuis 2020 un EBITDA positif et une croissance constante, selon Guillaume Devezeaux. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires d’Alpha Networks – 9,6 millions d’euros en 2021 en prenant en compte le rachat de Kinow – est largement porté par sa solution d’agrégation de contenus pour les opérateurs, Tucano (58 % de son revenu). Le reste de l’activité se concentre sur les frais de personnalisation (20 %), et de stockage et de traitement (5 %). L’acquisition de Kinow permet au groupe – qui compte aujourd’hui 141 employés contre 124 en amont du rachat – de porter à 17 % la part du revenu généré via ses solutions de plateformes OTT (produits Bee et Kinow), auparavant marginal, et qu’il identifie comme le relai de croissance principal. La diversification de son activité devrait ainsi permettre à Alpha Networks de franchir un cap supplémentaire en atteignant les 10,6 millions d’euros en 2022, soit 10,4 % de croissance. En vue d’élargir son spectre technologique, Alpha Networks a également fait l’acquisition mi-février 2022 de la société française Veygo, qui développe un player VOD. Et l’enjeu pour Alpha Networks n’est plus seulement de se positionner sur le replay et la SVOD, qui représentent la majorité des projets dans lesquels il est impliqué, mais aussi d’accompagner les nouvelles transformations du marché, dont la vidéo monétisée par la publicité. “Nous sommes aujourd’hui en discussion pour établir des partenariats FAST. C’est un marché très concurrentiel, et nous voulons proposer ce type d’option aux tiers 2 et 3 du marché”, indique Guillaume Devezeaux. Essentiel : les nouveaux enjeux du marché de la vidéo Si elle a pour objectif de devenir “leader SaaS de l’OTT” sur le marché européen, Alpha Networks vise aussi un renforcement sur le marché sud-américain, et au Moyen-Orient – où elle est déjà implantée. Le marché asiatique “dans lequel la vidéo en OTT est souvent mixée à d’autres services (e-commerce, informations)”, selon Guillaume Devezeaux, est pour le moment exclu. Paul Roy OTTStreaming vidéoSVODTransformation de l'audiovisuel Besoin d’informations complémentaires ? 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