Accueil > Services bancaires > Paiements > EPI rachète Payconiq et iDEAL EPI rachète Payconiq et iDEAL Le projet de création d’une solution de paiement paneuropéenne se précise. EPI rachète la solution néerlandaise iDEAL et son fournisseur technologique Payconiq, accueille quatre nouveaux actionnaires à son capital et annonce le lancement de sa solution P2P en pilote fin 2023 en Allemagne et en France. Par Aude Fredouelle avec Aymeric Marolleau. Publié le 25 avril 2023 à 16h25 - Mis à jour le 20 septembre 2023 à 12h52 Ressources Nouvelle étape dans le développement d’EPI, initiative paneuropéenne de paiement. La société créée mi-2020 en Belgique annonce le rachat du schéma de paiement par virement Currence, qui exploite la solution iDEAL aux Pays-Bas, ainsi que de Payconiq, fournisseur de solutions de paiement basé au Luxembourg, fondé par ING puis soutenu par plusieurs autres banques (lire notre étude de cas datant de 2018 à ce sujet). Depuis novembre 2021, Payconiq avait retiré son application des stores aux Pays-Bas pour devenir le fournisseur technologique d’iDEAL, rappelle le site d’information Paperjam, mais aussi de la solution de paiement Payconiq. L’accord avec les actionnaires respectifs de Currence iDEAL et Payconiq reste soumis à l’approbation des autorités compétentes en matière de concurrence, souligne EPI. Deux leaders sur leurs marchés respectifs Des acquisitions de choix pour le futur lancement d’EPI. iDEAL, conçu par ABN Amro, ING, Postbank et Rabobank et lancé en 2005, revendiquait en 2023 représenter 70 % des paiements en ligne au Pays-Bas. La solution gère plus de 1,2 milliard de paiements par an. Avec ces acquisitions, “EPI tirera ainsi parti de la solide expérience opérationnelle, du savoir-faire et de la connaissance du marché local de ces deux entreprises pour construire une solution innovante, basée sur un nouveau schéma de paiement et une nouvelle plateforme de paiement instantané unifiée pour l’Europe”, commente ainsi Martina Weimert, CEO. EPI doit en effet capitaliser sur les forces de chacun pour bâtir ses futurs produits. Les produits actuels ont vocation à disparaître au profit de la future plateforme commune, mais iDEAL et Payconiq pourront apporter à EPI leur savoir-faire, des briques techniques, des licences, des logiciels… Quatre nouveaux actionnaires Autre annonce notable : quatre nouveaux actionnaires viennent s’ajouter aux douze existants (Crédit Mutuel, BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Deutsche Bank, DSGV, ING, KBC, La Banque Postale, Nexi, Société Générale et Worldline). Belfius et DZ Bank sont en effet entrés au capital d’EPI fin 2022 et ABN Amro et Rabobank plus récemment. Lancement commercial en 2024 La feuille de route d’EPI se précise : d’ici la fin de l’année 2023, un pilote pour le paiement instantané peer-to-peer sera lancé en Allemagne et en France, et un lancement commercial aura lieu en 2024 en Belgique, France et Allemagne, “trois pays qui représentent plus de la moitié des paiements de détail hors espèces dans la zone euro”, rappelle EPI. Le service sera étendu aux autres pays européens ultérieurement. Initialement, EPI misait sur un lancement de son système de paiement en 2022. La marque sera la même dans tous les pays et EPI lancera une application indépendante – le service pourra aussi être intégré au sein des applications de ses membres, de manière standardisée. EPI remplacera donc le cas échéant, les marques des initiatives de place existantes – comme Payconiq, mais aussi Paylib en France. En France, rappelle en effet EPI, la mise en place de cette solution P2P s’appuiera sur le service Paylib entre amis – autrement dit, les utilisateurs de Paylib seront migrés vers la future plateforme EPI. Paylib revendique 30 millions d’inscrits à son service de paiement entre particuliers, contre 15 millions en 2020. Début 2023, la solution P2P était utilisée chaque mois par 9 millions de personnes. 1,5 milliard d’euros ont été échangés en 2022, en hausse de 150 %. Et sur le seul mois de décembre 2022, 240 millions d’euros ont même été échangés. “Le futur usage et la réussite d’EPI en France passent dès aujourd’hui par le développement de Paylib”, assure Vincent Duval, CEO de Paylib. Paylib affiche un bilan positif à l’aube de sa disparition au profit d’EPI Services à valeur ajoutée “Dans un premier temps, il s’agit d’un portefeuille numérique de personne à personne – sous une marque unique au niveau européen – pour tous les usages de paiement du quotidien, qui sera enrichi par d’autres services innovants pour améliorer l’expérience des clients. La cible sera également étendue aux paiements de particulier à professionnel, aux achats en ligne, puis aux paiements en point de vente”, rappelle EPI. L’initiative a abandonné en mars 2022 son ambition initiale de création d’un scheme carte censé concurrencer Visa et Mastercard en Europe, notamment suite au départ de onze banques espagnoles et de Commerzbank. La société se concentre désormais sur un wallet et capitalise sur l’utilisation du virement instantané (SCT Inst), sur lequel EPI souhaite créer des services à valeur ajoutée. Le futur business model de la société se reposera sur ces éléments, probablement facturés en grande partie aux commerçants. EPI ne peut en effet pas s’appuyer sur les interchanges, comme le font Visa et Mastercard sur la carte, puisque les commissions d’interchange ne peuvent être appliquées aux virements. Crédits Article : Aude Fredouelle Dataviz : Aymeric Marolleau Aude Fredouelle avec Aymeric Marolleau acquisitionpaiement entre particulierswallet Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Paylib affiche un bilan positif à l’aube de sa disparition au profit d’EPI L’initiation de virement dans le commerce, encore loin de concurrencer la carte