Accueil > Services bancaires > Paiements > BNPL : Crédit Agricole Consumer Finance rachète Pledg BNPL : Crédit Agricole Consumer Finance rachète Pledg La filiale du groupe Crédit Agricole dédiée au crédit à la consommation veut s’appuyer sur la technologie du spécialiste du paiement fractionné Pledg pour renforcer son offre de BNPL en ligne et en magasin. La start-up, qui avait levé 15 millions d’euros en 2021, n’a pas rencontré le même succès que des concurrents comme Alma ou Klarna. Par Aude Fredouelle. Publié le 15 février 2024 à 12h16 - Mis à jour le 15 février 2024 à 17h33 Ressources Crédit Agricole Consumer Finance, filiale du Crédit Agricole détenant notamment la marque Sofinco, a dévoilé ce jeudi 15 février la signature d’un contrat d’acquisition à 100 % du spécialiste du paiement fractionné (BNPL) Pledg. Le montant de l’opération n’est pas communiqué. Objectif : “s’appuyer sur les investissements technologiques réalisés par Pledg pour renforcer l’offre de Sofinco sur le paiement fractionné et plus largement soutenir les ambitions de Sofinco pour être le leader du financement en point de vente et e-commerce en France”. Sofinco n’apparaît en effet pas autant à la pointe sur le sujet du paiement fractionné en trois ou quatre fois que certains de ses concurrents historiques, à l’image de Floa, racheté en 2021 par BNP Paribas pour environ 250 millions d’euros, qui se targue depuis plusieurs années d’avoir développé des parcours de BNPL extrêmement fluides. La marque de CACF est davantage positionnée sur des crédits renouvelables de plus longue durée, auprès de marchands grands comptes – un segment aussi occupé par Younited, par exemple. Cette acquisition doit lui permettre d’intégrer un “savoir-faire dans l’exploitation des données partenaires et une maturité sur l’utilisation des différents outils (scoring propriétaire, open-banking…)”. CACF et Pledg sont toutes deux clientes d’Algoan, spécialiste du credit scoring, et Pledg fait appel à la plateforme d’open banking Powens pour récupérer les données bancaires. Des compétences d’autant plus importantes que le marché du BNPL s’apprête à vivre un bouleversement, puisque la nouvelle directive européenne sur le crédit à la consommation régulera ces solutions comme du crédit classique, obligeant les acteurs à effectuer une analyse de solvabilité, à faire signer un contrat, et à adapter les parcours de paiement. Révision de la directive sur le crédit : les acteurs du BNPL se préparent à rentrer dans le cadre L’annonce de l’acquisition intervient alors que les fintech comme Pledg doivent composer avec un contexte de marché compliqué et un accès aux financements bien plus restreint – tant pour renforcer ses fonds propres en equity que pour alimenter les services de paiement fractionné. La société avait levé 15 millions d’euros en equity en mars 2021 auprès des fonds Portag3 Ventures et Aquiline Capital Partners (USA) ainsi que Smart Lenders Asset Management, Financière Arbevel et ODDO BHF, investisseur historique de la société. Elle avait aussi recueilli 65 millions d’euros via un fonds commun de titrisation pour financer les créances de ses clients marchands. Elle revendiquait alors 300 clients, dont une vingtaine de grands marchands comme Decathlon et Odalys Vacances. Alma loin devant Depuis, la société lancée en 2016 ne semble pas avoir rencontré la croissance espérée. Pledg, qui compte 23 collaborateurs (comme en mars 2021), ne revendique plus que 200 commerçants partenaires (Sofinco en compte 7 000) et affiche une production de 220 millions d’euros en 2023. Des résultats bien loin de ceux des acteurs historiques comme Floa et Oney, bien sûr, mais aussi de ceux d’Alma, principal concurrent chez les nouveaux entrants Français, dont le CEO Louis Chatriot, interrogé par mind Fintech, évoque une production dix fois plus élevée que Pledg en 2023. Alma, qui compte plus de 300 collaborateurs, revendique aussi plus de 15 000 partenaires commerçants en Europe. En août 2022, la start-up a levé 115 millions d’euros en equity, faisant entrer Tencent, GR Capital et Roosh Ventures à son capital. Un montant auquel s’est ajouté 395 millions d’euros en dette (dont 300 millions d’euros apportés par BNP Paribas). En 2022, Alma a traité pour 1,5 milliard d’euros de paiements fractionnés en un an, soit deux à trois fois plus qu’en 2021, rapportait l’Agefi en avril 2023. Elle a notamment signé avec la SNCF et les matelas Emma début 2023. Et avec l’arrivée du géant suédois du BNPL Klarna sur le marché français en juin 2021, l’environnement concurrentiel s’est encore tendu davantage. Contrat en marque blanche avec La Banque Postale En quête de nouveaux relais de croissance, Pledg a signé début 2022 un contrat avec La Banque Postale Consumer Finance, désireuse de s’appuyer sur sa technologie en marque blanche pour lancer le produit de BNPL Django. Ce dernier a finalement vu le jour en mars 2022. Reste à savoir si l’acquisition de CACF poussera La Banque Postale à changer de prestataire technique. Selon nos informations, Django enregistrerait par ailleurs des résultats commerciaux très mitigés. Selon nos informations, l’acquisition de Pledg par CACF a d’ailleurs été poussée et pilotée par Franck Oniga, ex-président du directoire de La Banque Postale Consumer Finance qui avait fait le choix de Pledg pour Django. Il a été nommé directeur général de Sofinco en janvier 2024. Aude Fredouelle acquisitionBNPLcrédit en lignepaiement fractionnérégulation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind