Accueil > Services bancaires > Quatre anciens de Revolut lancent la néobanque crypto-fiat Deblock en France Quatre anciens de Revolut lancent la néobanque crypto-fiat Deblock en France Après avoir obtenu l’agrément d’établissement de monnaie électronique et l’enregistrement PSAN, la néobanque crypto-fiat Deblock ouvre ses portes dans l’Hexagone. Développée par quatre anciens salariés de Revolut, Deblock fournit un wallet crypto auto-hébergé en plus de services bancaires classiques. La fintech vise 200 000 utilisateurs d’ici un an. Par Caroline Soutarson. Publié le 09 avril 2024 à 8h06 - Mis à jour le 09 avril 2024 à 17h22 Ressources Créée en 2022 à Londres par quatre anciens collaborateurs de Revolut : le CEO Jean Meyer (ex-responsable crypto du challenger), le CTO Mario Eguiluz Alebicto (ex-tech lead crypto, aussi passé par Ledger en tant que head of engineering – transactional services), la COO Adriana Restrepo (ex-COO) et le CFO Aaron Beck (ex-responsable des paiements et des partenariats bancaires), la néobanque crypto-fiat Deblock a néanmoins choisi la France pour se lancer le 9 avril. Le nouvel entrant souhaite se démarquer du challenger aux 40 millions de clients – et des autres néobanques généralistes – avec la mise à disposition d’un wallet crypto auto-hébergé (non-custodial), comme le permettent MetaMask et Ledger. “Nous proposons un portefeuille auto-géré, ce qui veut dire que l’utilisateur qui ouvre un wallet sur Deblock gère ses clefs et que Deblock n’a pas accès aux fonds. Toutefois, en cas de perte du mot de passe ou de vol du portable, l’utilisateur peut retrouver son mot de passe grâce à une preuve d’identité”, détaille Claire Balva, VP Stratégie de Deblock (cofondatrice de Blockchain Partner et ex-directrice blockchain & crypto de KPMG). Faciliter l’utilisation des crypto comme moyen de paiement À ce wallet s’ajoutent des services plus classiques de néobanque tels qu’un compte multi-devise, un Iban français, des virements instantanés, une carte Visa personnalisable, du cashback, etc. Objectif : faciliter l’utilisation des cryptoactifs comme moyen de paiement au quotidien. Dans ce cadre, les clients de Deblock doivent convertir leurs cryptoactifs en euros avant d’utiliser leur carte de paiement Visa chez les commerçants. Le cantonnement des fonds en euros s’effectue chez “plusieurs institutions financières européennes de premier plan”, déclaire Claire Balva. Par ailleurs, en tant que sous-participant SEPA, la fintech s’appuie sur Numeral pour la connectivité bancaire et ses opérations de paiement. Notre benchmark des fonctionnalités innovantes des applications mobiles bancaires en France Pour accéder à ces services, Deblock propose deux types d’abonnement : un gratuit (Standard) et un payant (Premium), à 14,99 euros par mois. Claire Balva met en avant une spécificité de Deblock assez inédite dans le secteur des néobanques : les utilisateurs qui domicilieront leurs revenus sur Deblock auront accès au compte Premium gratuitement. Un choix intéressant à l’heure où les néobanques et challengers souhaitent devenir la banque principale de leurs clients pour répondre à l’enjeu de la rentabilité. À côté des abonnements, Deblock compte aussi sur les revenus issus des transactions crypto “et notamment les frais de vente, car peu de néobanques permettent de sortir les cryptoactifs de leurs utilisateurs en monnaie fiat”, indique Claire Balva. Deblock a noué des partenariats avec plusieurs fournisseurs de liquidité : Coinbase, Kraken, 0x, 1inch, Wintermute et KeyRock, selon la politique d’exécution des ordres de la plateforme. Les offres des acteurs de la banque numérique Deblock vise 200 000 clients d’ici un an Pour offrir cette combinaison de services sur le marché français, Deblock a obtenu avec son entité française un enregistrement de prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) en juin 2023, puis un agrément d’établissement de monnaie électronique (EME) auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) cinq mois plus tard. “En 2024, notre focus est le développement de Deblock en France : nous visons les 200 000 utilisateurs d’ici un an. Nous ciblons des utilisateurs déjà familiers de la crypto et, plus généralement, des profils jeunes (25-45 ans), sensibilisés au numérique, à la tech ou aux jeux vidéo. Par ailleurs, nous porterons une attention particulière à la Polynésie. C’est un marché qui a des réglementations spécifiques que nous avons la possibilité d’aller chercher avec nos agréments, ce qui n’est pas le cas de certains de nos concurrents comme Revolut”, assure Claire Balva. Selon les calculs de mind Fintech à partir des données de recensement de l’Insee, quelque 87 000 adultes de 25 à 45 ans vivaient en Polynésie française en 2022. À noter qu’une néobanque, Be-Bunk, a elle aussi décidé d’adresser ce territoire depuis l’été 2022 mais n’y propose pas d’offre crypto. Be-bunk se pose en alternative numérique aux réseaux bancaires traditionnels ultramarins Pour l’instant, Deblock n’a passeporté sa licence d’EME dans aucun autre pays. Mais cela ne saurait tarder. La société a par ailleurs déposé une demande d’agrément PSAN auprès de l’AMF, étape intermédiaire en termes d’exigences entre l’enregistrement PSAN et le futur agrément européen de CASP (crypto-asset services provider). “À partir de 2025, l’objectif sera d’obtenir les agréments au niveau européen, notamment MiCA [qui entrera en application fin 2024, Ndlr] sur les sujets crypto, et d’aller se développer plus largement dans d’autres pays. Nous n’avons pas encore établi d’ordre de priorité mais nous viserons probablement l’Espagne, l’Italie et, plus globalement, les marchés où le taux d’adoption des cryptoactifs est important mais où il y a peu de solutions bancaires numériques”, prévoit Claire Balva. Quant au Royaume-Uni, le marché n’est pas encore sur la feuille de route, affirme la VP Stratégie. La liste des PSAN agréés et enregistrés auprès de l’AMF 12 millions d’euros en pré-amorçage Pour mener à bien ces chantiers réglementaires, ainsi que le développement de son produit, Deblock peut s’appuyer sur sa levée de fonds de 12 millions d’euros en pré-amorçage auprès de Headline, Hoxton Ventures, 20VC, Kraken Ventures, Kima Ventures, Motier Ventures, Expa Capital et business angels tels que Thomas France (cofondateur de Ledger) et Jonathan Levin (cofondateur de Chainalysis). “Une grosse partie de cette levée est dédiée au marketing”, précisait en juin 2023 Jean Meyer dans une vidéo du média CoinAcademy. La société compte 35 collaborateurs. Avec les cofondateurs, une dizaine d’entre eux sont passés chez Revolut avant, d’après nos recherches sur LinkedIn. Les business angels, chevilles ouvrières de l’investissement en amorçage Caroline Soutarson cryptoactiflevée de fondsnéobanquePSANrégulationwallet Besoin d’informations complémentaires ? 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