Accueil > Investissement > Eric Demuth (Bitpanda) : “Nous sortirons un assistant financier virtuel basé sur l’IA d’ici fin 2024” Eric Demuth (Bitpanda) : “Nous sortirons un assistant financier virtuel basé sur l’IA d’ici fin 2024” À l’occasion de l’annonce du partenariat entre le néocourtier multiactif autrichien Bitpanda et le tennisman Stanislas Wawrinka à Paris, le cofondateur et CEO de la plateforme Eric Demuth s’est confié à mind Fintech sur l’avenir de l’entreprise. Par Caroline Soutarson. Publié le 12 juin 2024 à 14h30 - Mis à jour le 27 janvier 2025 à 17h50 Ressources Bitpanda est un engin aux stratégies multiples : tourné vers les cryptoactifs, mais pas seulement (actions, métaux précieux, matières premières, etc.), qui cible le mass-market en direct et en BtoBtoC, et depuis peu les personnes fortunées. Jusqu’à il y a un an, vous visiez aussi les investisseurs professionnels. Quelle est votre vision à moyen terme ? Où emmenez-vous cette entreprise ? C’est toujours compliqué de répondre à ce genre de questions, car la réponse évolue rapidement au gré des changements dans l’industrie, et même au-delà. Notre but est d’aller sur toujours plus de marchés et de devenir le lieu où tout le monde souhaiterait investir. Pas seulement dans des cryptoactifs, bien que nous soyons la plateforme en Europe qui en propose le plus (413 différents), mais aussi dans les actions, les matières premières, [ainsi que les métaux précieux et les ETF, Ndlr]. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur une approche locale pour nos marchés les plus importants, parmi lesquels la France, avec l’ajout d’options de paiement dédiées et de partenariats avec des banques, par exemple. Cette vision nous paraît indispensable pour convaincre les utilisateurs de nous rejoindre, car l’investissement financier est un sujet local, qui répond souvent à des législations qui le sont aussi. Contrairement à d’autres néocourtiers européens (Scalable Capital, Bux, Shares, Freetrade…), vous avez pourtant choisi de vous lancer dans toute l’Europe. Cela ne facilite pas l’approche par pays. Nous distinguons notre stratégie marketing, qui en effet s’étend à toute l’Europe, de nos investissements dans le produit et dans ses adaptations aux préférences locales, surtout dans nos marchés cœurs. En attendant Robinhood, les néocourtiers européens affinent leurs stratégies Vous avez parlé d’options de paiement. Bitpanda a aussi sorti sa carte de débit en 2021, un compte rémunéré en 2023, en plus des services d’investissement… Prévoyez-vous de devenir une néobanque, comme a pu l’annoncer votre concurrent Trade Republic fin 2023 ? Non, ce n’est pas prévu. Nous ne voulons pas être une banque, nous souhaitons vraiment nous concentrer sur les services liés à l’investissement et au trading. Quel était l’intérêt de lancer la Bitpanda Card dans ce cas ? Notre carte est très intéressante. Co-construite avec Visa [et émise par l’établissement de monnaie électronique Contis, détenu par Solaris, Ndlr], elle permet d’associer des actifs dans lesquels on a investi et de payer avec. Elle a toute sa place dans notre philosophie qui consiste à dire que tout ce qu’on possède est dépensable. Ce n’est pas un produit majeur, mais il est utile. Début mai, Bitpanda a annoncé s’étendre au Moyen-Orient avec l’ouverture d’un bureau à Dubaï, via sa nouvelle filiale Bitpanda MENA dirigée par Walid Benothman. Qu’est-ce qui a motivé votre expansion dans cette région plutôt qu’une autre ? Aux Émirats arabes unis, nous nous focaliserons davantage sur notre offre d’infrastructure [à côté de son offre retail, la société a développé Bitpanda Technology Solutions, une offre d’Investment-as-a-Service en BtoBtoC, Ndlr], que nous fournirons à des banques et fintech, comme nous le faisons en France avec Lydia, par exemple. Il y a une forte demande à ce sujet dans cette région, donc c’est le segment que nous privilégions. La plateforme sera toutefois aussi accessible aux particuliers en direct. À l’heure actuelle, nous sommes engagés dans le processus d’obtention de licences pour exercer nos activités là-bas. Toutes géographies confondues, quel segment de clientèle priorisez-vous ? Le retail est la clientèle sur laquelle nous nous concentrons. La partie BtoB est additionnelle. Elle existe, car l’infrastructure de notre produit initial est solide et que nous avons investi sur l’offre ces trois dernières années. Mais au bout du compte, ce n’est pas l’un ou l’autre, car tous les investissements que nous réalisons pour notre produit en BtoC servent à terme celui en marque blanche. En termes de chiffre d’affaires, quel segment domine l’autre (l’entreprise a annoncé avoir renoué avec la rentabilité au titre de l’exercice 2023, avec des revenus nets de 147,6 millions d’euros et un bénéfice avant impôt de 13,6 millions d’euros) ? Le retail est devant de très loin. Notre activité en BtoBtoC a réellement démarré il y a un peu plus d’un an [l’offre a été annoncé mi-2021, les premiers clients en 2022, Ndlr]. Sur le BtoB, les cycles de vente peuvent parfois se compter en années. Nous avons des banques dans notre pipeline que nous allons annoncer progressivement, mais il faut du temps. C’est un investissement sur la durée. Néanmoins, si on isole le produit en marque blanche, il est déjà rentable actuellement. Je pense qu’il faudra encore plusieurs années avant que les revenus du BtoBtoC ne dépassent ceux du BtoC. Néanmoins, cette diversification nous aide à maintenir une certaine stabilité et à croître quelles que soient les conditions de marché. Nous pouvons supporter des marchés baissiers plus longs et nous pouvons augmenter notre rentabilité de manière significative dans les marchés haussiers. Comme la plupart des fintech actuellement, vous aviez indiqué il y a un an regarder de près l’intelligence artificielle via une entité dédiée Bitpanda.ai. Où en êtes-vous aujourd’hui ? L’un des cofondateurs de Bitpanda, Christian Trummer, mène les opérations dans ce domaine où nous avons franchi de grandes étapes. À ce rythme, nous pourrons réaliser des tests en interne à l’été 2024 pour notre premier produit basé sur l’intelligence artificielle. Puis, nous sortirons un assistant financier virtuel basé sur l’IA d’ici fin 2024. Il sera gratuit et disponible 24/24 et 7 jours sur 7. Nos clients pourront lui poser n’importe quelle question, même les plus stupides que personne n’oserait poser à un humain. Ce sera un très bon outil pour parfaire son éducation financière afin que chacun trouve la stratégie d’investissement qui lui convient. [L’éducation financière est un enjeu dont s’est saisi Bitpanda en 2019 avec le lancement de son service d’e-learning Bitpanda Academy, Ndlr] Nous explorons par ailleurs différentes autres manières d’intégrer l’IA dans nos produits afin d’améliorer l’expérience de nos utilisateurs. Vers une utilisation responsable de l’intelligence artificielle dans la finance En mars 2024, Bitpanda a lancé un fonds d’investissement dédié au secteur crypto avec la société de capital-risque Leadblock Partners (Bitpanda, Kiln, Tesseract…). Qu’attendez-vous de cette nouvelle activité ? Leadblock Bitpanda Ventures (LBV) nous permet de tirer parti de notre expertise et de notre réseau pour soutenir les start-up crypto en early-stage. Nous nous attendons à ce que LBV soit le moteur d’une croissance et d’innovations significatives dans le secteur des actifs numériques. Et, indirectement, nos clients bénéficieront des innovations que ces start-up apporteront au marché. Caroline Soutarson carte bancairecourtagecryptoactifintelligence artificielleinvestissementnéocourtiertrading Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Plum lance les ETF en France Bitpanda renoue avec la rentabilité Lydia s’appuie sur la rémunération des dépôts pour installer sa néobanque Dossier En attendant Robinhood, les néocourtiers européens affinent leurs stratégies Bitpanda veut cibler des clients fortunés ABN Amro acquiert le néocourtier Bux