Accueil > Services bancaires > Paiements > [Info mind Fintech] Lydia lancera son wallet dans la zone euro au deuxième semestre [Info mind Fintech] Lydia lancera son wallet dans la zone euro au deuxième semestre Scindée de l’activité de néobanque de Sumeria, Lydia développe ses propres ambitions. L’application, qui avait abandonné en 2023 ses velléités d’expansion internationale, va se relancer commercialement dans la zone euro. Son wallet permettra d’envoyer des paiements vers d’autres comptes Lydia, mais aussi directement vers des comptes bancaires ou des cartes. Par Aude Fredouelle. Publié le 10 mars 2025 à 13h12 - Mis à jour le 10 mars 2025 à 15h25 Ressources En mai 2024, Lydia opère un pivot stratégique retentissant : l’application historique devient Sumeria, se concentrant sur l’activité de néobanque, tandis qu’une nouvelle application Lydia apparaît sur les stores. La promesse de cette dernière : revenir aux origines de la société en n’y proposant que le paiement entre particuliers et les cagnottes. Si Sumeria a affiché clairement ses ambitions – l’activité de néobanque revendiquait notamment 1,8 million de cartes activées en février 2025 -, la société est restée plutôt discrète sur l’avenir de Lydia. Dans le même temps, son concurrent Wero, soutenu par des banques européennes, dont sept françaises, a été lancé en juillet 2024 avec un premier service de paiement peer-to-peer. Selon nos informations, Lydia va pourtant conduire deux grandes transformations. D’abord, elle va s’ouvrir à toute la zone euro au deuxième semestre 2025 et viser commercialement les utilisateurs étrangers. L’application est déjà disponible sur les stores de plusieurs pays européens, mais sans aucune action commerciale ou promotion. Lydia avait évoqué dès 2017 des ambitions internationales, réitérées lors de l’entrée à son capital de Tencent en 2020, puis au moment de sa levée de 100 millions de dollars (Série C) fin 2021. Après plusieurs tentatives, tous les projets d’expansion avaient finalement été abandonnés en même temps que l’idée de super-app, en 2023. Comment Lydia a fait sa mue en 2023 Ouverture du wallet Ensuite, le wallet va s’ouvrir davantage, comme nous l’explique Cyril Chiche, cofondateur et CEO de Lydia. “Nous avons déjà multiplié les points d’entrée (“pay in”) [pour abonder le wallet, Ndlr] : on peut payer avec une carte, avec Apple Pay, bientôt avec Google Pay, avec l’initiation de paiement en open banking… Mais jusqu’ici, nous n’avions que le wallet en moyen de paiement “out” [l’envoi d’argent n’est possible que vers un compte Lydia, Ndlr]. Mais il sera bientôt possible de réaliser un virement direct vers un compte en banque ou une carte : chacun décidera comment et où il veut envoyer et recevoir l’argent. L’objectif est de proposer un hub “any-to-any” (banque, moyen de paiement, pays).” Une manière de se différencier de Wero, qui restreint les virements de compte à compte aux banques membres du service. “Je ne crois pas que le sens de l’histoire soit des flux bloqués des deux côtés sur le même canal. Avec Lydia, il sera possible d’envoyer de l’argent de manière instantanée avec une carte ou un X Pay sur un compte en banque ou une carte en Irlande, par exemple”, ajoute le CEO. Les frais, qui seront probablement liés à des paliers de montants, ne sont pas encore complètement déterminés. Un service de paiement pour les marchands à venir “Et bien sûr, cela pourra être utilisé par des marchands aussi”, glisse Cyril Chiche – une façon d’annoncer un produit de paiement en ligne ou en magasin (sans toutefois préciser l’horizon de lancement), tandis que Wero compte également lancer le sien en 2025. Lydia avait d’ailleurs déjà introduit, dès 2014, un service de paiement mobile via QR code pour les indépendants, avant de s’attaquer à de grandes enseignes comme Franprix, mi-2017. Mais à l’époque, le paiement par QR code restait peu utilisé, et Lydia avait fini par abandonner cette activité, faute de succès. Des années plus tard, Wero mise justement sur cette technologie, comme nous l’expliquait sa CEO Martina Weimert en octobre 2023 : “en Belgique, le QR code est très répandu, et nous assistons à son expansion ailleurs, même en France, où les gens ont appris à l’utiliser depuis le Covid. C’est aussi plus facile à scanner, car il s’est amélioré technologiquement. En ligne, c’est aussi plus simple que de rentrer un numéro de carte : je finalise mon achat sur la boutique en ligne, je clique sur Wero, un QR code s’affiche, je flashe sur le téléphone et je finalise la transaction depuis ce terminal.” À terme, une scission de Lydia et de Sumeria ? “En autonomisant Lydia de l’activité de néobanque de Sumeria, nous donnons une trajectoire à chacune pour exploiter son potentiel, assure Cyril Chiche. Nous avions presque arrêté les développements au profit des services bancaires depuis 2018. Nous avons de nouveau une équipe dédiée à ce sujet.” Le CEO n’exclut pas, à plus long terme, de séparer les deux activités en entités distinctes. Actuellement, sur les 250 salariés de Lydia/Sumeria, une dizaine sont dédiés au développement du front de Lydia. Lancée en avril 2024, la nouvelle application Lydia compte 1,6 million d’utilisateurs – dont une partie possédait déjà un compte sur l’ancienne application et a migré (lors de son pivot, Lydia revendiquait 8 millions d’utilisateurs dont 2 millions recourant à des services bancaires). D’autres restent sur l’application Sumeria, bien qu’ils n’utilisent que le service de P2P ou les cagnottes. “En tout, un million d’utilisateurs sont actifs sur ces services [P2P ou cagnotte, Ndlr] chaque mois, dont environ la moitié sur chacune des deux applications. Mais la proportion augmente sur Lydia, car nous incitons les utilisateurs de Sumeria qui ne sont pas intéressés par l’offre bancaire à migrer”, détaille le fondateur. Aujourd’hui, les revenus de Lydia proviennent principalement de sa cagnotte. Paylib migre progressivement vers Wero En novembre 2024, Wero revendique 14 millions d’utilisateurs enrôlés et 8 millions de transactions réalisées en P2P, après un lancement officiel en Allemagne en juillet 2024, en France en septembre, puis en Belgique en novembre.. “Lydia gère trois fois plus de transactions en valeur absolue et 11 fois plus par client”, assure Cyril Chiche. En France, les banques déploient progressivement Wero (entre septembre et janvier 2025, dans le cas du Crédit Mutuel Arkéa) et proposent la migration aux utilisateurs de Paylib. Toutes intègrent Wero à leur propre application, à l’exception de La Banque Postale, qui proposera une application autonome. Wero peut donc s’appuyer sur les 35 millions d’inscrits et 15 millions d’utilisateurs actifs mensuels de Paylib. Jusqu’en mars 2025, les deux solutions seront compatibles, puis la marque Paylib disparaîtra. Sumeria attend son agrément d’établissement de crédit En parallèle, Lydia poursuit ses efforts sur l’activité de néobanque. En mettant l’activité bancaire au cœur de l’application devenue Sumeria, la société espère ainsi parvenir à devenir la “néobanque au quotidien” de ses clients, après avoir abandonné la logique de super-app (lire “Comment Lydia a fait sa mue en 2023”). Le changement de marque, accompagné de la création d’une nouvelle application Lydia, n’a pas manqué de dérouter les utilisateurs. Mais le CEO se dit satisfait des résultats. Sumeria compte encore 5 millions d’utilisateurs (elle en revendiquait 8 millions en mai 2024). La base a en effet été nettoyée en 2023, à la suite de la publication d’un décret encadrant les obligations de vérification d’identité des clients (lire notre article à ce sujet). Surtout, en février 2025, Sumeria recense 1,8 million de cartes activées, dont la grande majorité avec l’offre de base gratuite. “Notre objectif est de rendre le service accessible au plus grand nombre. C’est pourquoi notre carte gratuite propose déjà des plafonds déjà solides (2 000 euros de transactions par mois), une rémunération du compte jusqu’à 2 500 euros, et aucun frais à l’étranger…”. Un peu plus d’un million de clients réalisent au moins une opération par mois. Une partie de ces clients sont des utilisateurs historiques, mais la société recrute chaque mois “une trentaine de milliers de nouveaux utilisateurs de Sumeria – qui ne souscrivent pas tous une carte, cependant”. Le chiffre total des nouveaux utilisateurs de cartes mensuels est un peu plus élevé, et “un peu moins de 50 % de ces nouveaux clients n’étaient pas déjà chez Lydia”. Sumeria a notamment beaucoup misé sur son compte rémunéré. La société a aussi lancé plusieurs produits pour prémunir ses clients de la fraude (les appels certifiés en septembre 2024 et l’authentification sans SMS quelques mois plus tard). En avril, elle supprimera complètement son canal téléphonique – toutes les communications se feront directement dans l’application. Le crédit avec Floa a, en revanche, été stoppé en octobre 2024. Sumeria prévoit de le proposer en propre grâce à son agrément d’établissement de crédit, qu’elle espère obtenir d’ici la fin de l’année. Le trading via Bitpanda, par contre, est toujours disponible. “En 2025, nous souhaitons accélérer encore sur le compte courant rémunéré et établir une relation primaire avec un nombre croissant de clients. Nous allons donc aussi proposer encore davantage de produits d’épargne et d’investissement”, annonce Cyril Chiche. En complément de ses offres payantes (carte standard à 3,90 euros par mois, carte noire à 9,90 euros par mois), Sumeria propose également Sumeria+ un service de gestion budgétaire (alertes, enveloppes…). Facturé 4,90 euros par mois (avec des réductions s’il est couplé avec l’une des cartes payante), ce service compte environ 50 000 utilisateurs, selon le CEO. Aude Fredouelle paiement en lignepaiement en magasinpaiement entre particulierswallet Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind