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Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Banques en ligne : BoursoBank distance ses concurrents, qui tentent de répliquer

Banques en ligne : BoursoBank distance ses concurrents, qui tentent de répliquer

Tandis que le produit net bancaire et le résultat net de BoursoBank s’envolent, les autres banques en ligne françaises s’engagent dans de nouveaux plans d’acquisition de clients, plus agressifs que par le passé. Pour la troisième année consécutive, mind Fintech a analysé les rapports financiers des banques en ligne françaises.

Par Aude Fredouelle avec Aymeric Marolleau et Caroline Soutarson. Publié le 11 septembre 2025 à 7h00 - Mis à jour le 10 septembre 2025 à 16h01
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Points clé :

  • En 2024, BoursoBank a enregistré un PNB en hausse de 13,5 %, à 440 millions d’euros, et un résultat net de 53,6 millions d’euros.
  • Son succès inspire ses concurrents, qui se lancent dans de nouvelles phases d’acquisition.
  • Monabanq et BforBank continuent de creuser leurs pertes, tandis qu’Arkéa Direct Bank poursuit sa croissance rentable.

Les écarts entre les banques en ligne françaises se creusent. Alors que les résultats de BoursoBank (ex-Boursorama) continuent de s’envoler, et que Fortuneo poursuit sa croissance, quoique de manière bien moins fulgurante, Monabanq et BforBank continuent de creuser leurs pertes. Hello Bank!, qui n’est pas une filiale mais bien une marque de la banque de détail de BNP Paribas, ne communique toujours pas ses résultats financiers. Pour la troisième année consécutive, mind Fintech a réuni les principaux chiffres des rapports financiers des banques en ligne pour le dernier exercice écoulé dans un tableau comparatif : produit net bancaire (PNB), résultat net, nombre de clients… (voir le dossier consacré à 2023)

Ressource data : consultez les principaux indicateurs financiers des banques en ligne françaises

BoursoBank demeure la première banque en ligne et distance largement ses concurrents. La filiale du groupe Société Générale enregistre, depuis 2015 et grâce à une stratégie d’acquisition agressive, une forte croissance de son PNB : +150 %, passant de 176,3 millions d’euros il y a neuf ans, à 440,6 millions l’an dernier. En 2024, la hausse atteint 13,5 %. 

“La croissance est portée par l’acquisition mais aussi par des clients qui s’engagent de plus en plus dans une relation de banque principale au fur et à mesure de leur ancienneté, se félicite Caroline Zanaret-Giros, directrice générale adjointe de BoursoBank. En parallèle, nous avons beaucoup élargi la gamme de produits, avec le plan d’épargne programmé en PEA, par exemple, les ETN cryptos [lancés en mars 2025, Ndlr], la renégociation automatique de prêt immobilier, les cartes dématérialisées… Les encours augmentent, même si nous ne faisons pas d’appels pour vendre des produits. Nous concentrons nos actions marketing sur des pushs personnalisés déclenchés suite à des événements de vie ou des opérations réalisées par le client.”

55 % du PNB d’Arkéa Direct Bank enregistré en France

Arkéa Direct Bank, filiale du Crédit Mutuel Arkéa qui porte les marques Fortuneo en France et Keytrade en Belgique, se place en deuxième position, avec un PNB de 284,9 millions d’euros, en légère hausse de 3 %, “après une croissance de 38 % en 2023”, souligne Grégory Guermonprez, directeur général. Le PNB belge, qui représente près de 45 % du total, est en légère baisse de 1,26 %, tandis que le PNB français enregistre une hausse de 7,2 %.

En 2024, la plus forte croissance de PNB revient toutefois à Monabanq, la banque en ligne du Crédit Mutuel, avec +16 %, de 28,8 millions d’euros à 33,4 millions. Elle reste cependant bien loin derrière les deux leaders du marché. 

Le PNB de BforBank chute

Le PNB de BforBank, filiale du Crédit Agricole, s’est quant à lui effondré en 2024 (-93,5 %), passant de 21,1 millions d’euros à… 1,7 million. Les charges de commissions sont en hausse de 59,4 %, à -20,2 millions d’euros, tandis que les commissions perçues progressent de manière limitée (16,2 millions d’euros en 2024 contre 15 millions en 2023). En menant une stratégie d’acquisition plus agressive et en versant des primes à ses nouveaux clients, comptabilisées dans les charges de commission, BforBank a pénalisé son PNB. Fin 2024, la banque en ligne revendique en effet 300 000 clients, soit 75 000 de plus en un an, alors qu’elle n’en avait recruté que 25 000 l’année précédente.

De même, les charges d’intérêts bondissent de 67,3 % à 47,8 millions d’euros, mais les produits d’intérêts n’augmentent que très légèrement, à 53,2 millions d’euros en 2024 contre 52,5 millions en 2023. Les charges générales d’exploitation ont également connu une hausse, à 133,5 millions d’euros, contre 119,8 millions l’année précédente. En cause notamment : les frais de personnel, avec un effectif moyen en hausse de 433 à 570 personnes. 

Entre 2022 et 2025, la banque en ligne a prévu un grand plan d’investissement de 450 millions d’euros pour croître, élargir sa clientèle historiquement centrée sur des clients haut de gamme et atteindre le point mort en 2030. BforBank a entrepris une profonde transformation, à la fois de son infrastructure tech et de ses offres. En 2023, elle a dévoilé  ses deux nouvelles offres simples de banque au quotidien, l’une gratuite et l’autre à 4 euros par mois, devant progressivement être enrichies avec du crédit, de l’assurance, de l’épargne, des assurances vie… Actuellement, BforBank propose, en plus de ses offres de comptes et cartes, des livrets, le prêt personnel et le rachat de crédit, ainsi que des assurances mobiles.

Autre chantier entrepris : la migration de l’ancienne base clients, comme l’expliquait en juin dernier Vinodh Rajamoney, chief product officer, à mind Fintech. “Nous avons dû travailler à la migration des 230 000 clients de l’ancienne offre sur la nouvelle – 50 % ont déjà réalisé la bascule à l’heure actuelle – et nous devions pour cela compléter les produits dont ils disposaient déjà (assurance vie, compte joint, découvert autorisé…). Nous allons maintenant pouvoir les ouvrir à nos nouveaux clients.” 

“BforBank, proposant peu de produits, voit la majorité de ses revenus provenir des marges réalisées sur les dépôts, décrit Marc Campi, partner chez Square Management et ancien directeur général d’Hello Bank! France. La banque en ligne est donc très dépendante des taux, et leur baisse a impacté ses résultats.”

Le Crédit Agricole a réinjecté 200 millions d’euros dans BforBank

BforBank a également aggravé ses pertes en 2024. Elles atteignent 144,9 millions d’euros, contre 108,5 millions l’année précédente. Pour renforcer ses fonds propres, le groupe Crédit Agricole a recapitalisé sa filiale à hauteur de 155 millions d’euros en 2024 (un apport de 149 millions d’euros avait déjà été acté en 2022). En mars 2025, une nouvelle augmentation de capital de 50 millions d’euros a aussi été effectuée.

En mars 2025, le journal Les Echos a révélé que BforBank bénéficiera d’un apport du groupe de 490 millions sur quatre ans : “Selon les besoins de capitaux estimés par le groupe, 200 millions d’euros seraient appelés en 2025 pour consolider les activités en France, mais aussi pour financer les premiers pas en Allemagne où l’activité devait démarrer au premier semestre. Puis le plan de marche prévoit une nouvelle injection de 290 millions entre 2026 et 2028, pour atteindre une taille critique et le point mort en 2029.” En 2022, le groupe avait déjà acté dans son plan à moyen terme un plan d’investissement de 450 millions d’euros jusqu’à 2025.

Nouvelle directrice générale et plan de croissance chez Monabanq

De même, Monabanq a enregistré une perte nette de près de 24 millions d’euros, contre 16,4 millions en 2023. La banque en ligne n’est encore jamais parvenue à trouver un modèle rentable. En 2024, si elle a légèrement augmenté son PNB, elle a aussi alourdi ses dépenses opérationnelles, notamment les frais de personnel (19,3 millions d’euros, contre 16,1 millions un an plus tôt, avec 355 salariés en moyenne), mais surtout les “autres frais administratifs”, contenant notamment les frais de marketing et communication : 21,9 millions d’euros, contre 16,5 millions en 2023.

Le changement de gouvernance annoncé en juin 2025 modifiera-t-il la donne ? Arrivée chez Monabanq en 2018 au poste de directrice marketing, Amandine Montac a été nommée directrice générale et a intégré le comité exécutif de Cofidis, dont Monabanq est une filiale (groupe Crédit Mutuel). Elle a ainsi remplacé Alain Colin, fondateur et DG de Monabanq depuis sa création en 2006. L’objectif qui lui est assigné : “accélérer fortement le développement de l’entreprise”. La nouvelle directrice générale n’a pas souhaité répondre aux questions de mind Fintech. En juin 2025, à l’occasion de sa nomination, elle évoquait toutefois auprès du média MoneyVox une stratégie d’investissement du groupe Crédit Mutuel pour financer la croissance de la banque en ligne.

BoursoBank dans le vert pour la seconde année consécutive

Contrairement à BforBank et Monabanq, BoursoBank reste dans le vert et améliore sa rentabilité. “Après trois années de très forte conquête, avec 1,5 million de clients gagnés par an, ce résultat net montre d’autant plus notre capacité à maîtriser nos coûts, commente Caroline Zanaret-Giros. La banque compte 1 000 collaborateurs, contre 750 environ il y a trois ans.” Par comparaison, Monabanq en comptait en moyenne 355 en 2024, Fortuneo 319 et BforBank 570. 

La banque en ligne cible un résultat net de 300 millions d’euros en 2026 (contre 53,6 millions en 2024). Le report à nouveau, même après affectation du résultat, affiche -194,9 millions d’euros. BoursoBank a réalisé une augmentation de capital de 200 millions d’euros en mars 2024 auprès de sa maison-mère pour renforcer ses fonds propres.

BoursoBank comptait 7,2 millions de clients fin 2023 et a annoncé en août 2025 avoir franchi la barre symbolique des 8 millions de clients, objectif qui avait été fixé pour 2026 au plus tard. BoursoBank devance ainsi toutes les banques en ligne, mais aussi les challengers et néobanques : Revolut (5 millions de clients), Nickel (4 millions), N26 (3 millions), Sumeria (ex-Lydia) (1,7 million). En parallèle, l’engagement des clients progresse : 16,5 opérations mensuelles en moyenne par client au premier semestre 2025, contre 15,6 un an auparavant. L’offre pour les professionnels Bourso Business, lancée en octobre 2024, compte environ 50 000 clients fin août 2025. 

“Nous poursuivrons une acquisition dynamique en 2026”, assure la directrice générale adjointe. En 2024, BoursoBank a consacré 59,3 millions d’euros aux frais de publicité, marketing et communication, contre 44,1 millions d’euros en 2023.

Selon Bloomberg, le groupe Société Générale tiendra en septembre 2025 une réunion de son conseil d’administration pour examiner les options stratégiques pour le futur de sa banque en ligne – avec, en tête, la concurrence de plus en plus accrue de Revolut, qui vise 10 millions de clients en France d’ici 2026 et a décidé d’en faire son hub pour l’Europe de l’Ouest. “Le directeur général de Société Générale, Slawomir Krupa, envisage de ralentir un plan antérieur qui consistait à réduire les coûts d’acquisition de clients une fois l’objectif des 8 millions atteint”, rapporte Bloomberg.

Le classement des néobanques et banques en ligne qui ont le plus de clients en France

Hello Bank! bondit grâce à Orange Bank

Hello Bank! est désormais la deuxième banque en ligne en termes de nombre de clients total (étranger compris). La marque de BNP Paribas revendique un million de clients détenant un compte à fin 2024 en France, sans préciser la part de clients professionnels – Hello Bank! ayant lancé en 2021 une offre pour les indépendants. En 2024, Hello Bank! a acquis 180 000 clients particuliers en croissance organique, tout en bénéficiant d’un accord avec Orange Bank pour reprendre ses clients (105 000 nouveaux clients sont issus de ce canal). En Europe, la banque en ligne comptait 3,7 millions de clients fin 2024, en hausse de 5,7 %.

Le nouveau plan stratégique des activités de banque commerciale en France de BNP Paribas, présenté en mars 2025 aux organisations syndicales, vise 2 millions de clients à horizon 2030. Par ailleurs, “les passerelles et les complémentarités entre le réseau BNP Paribas et [Hello Bank!] seront renforcées pour rester dans la course face aux poids lourds de la banque à distance BoursoBank ou Revolut”, indique le journal Les Echos.

Si ses résultats financiers ne sont pas connus, Bertrand Cizeau, directeur Hello Bank! France, indiquait en avril à mind Fintech être “sur le chemin, à court terme, de la rentabilité opérationnelle. Nous le sommes déjà si l’on exclut nos coûts d’acquisition, et nous nous attachons à maîtriser ces dépenses”. 

Cibler la clientèle patrimoniale

Les banques en ligne convoitent la clientèle patrimoniale (entre 100 000 et un million d’euros de patrimoine en moyenne). “Fortuneo a historiquement une clientèle patrimoniale et nous avons une part de marché importante sur le segment, indique ainsi Grégory Guermonprez. 6 % des cadres Français sont clients chez nous et nous en visons 10 % à moyen terme, dans le cadre de notre plan stratégique 2030.”
BoursoBank a même lancé en décembre 2024 une offre dédiée, BoursoFirst, ciblant notamment les 400 000 clients patrimoniaux de sa base. “Nous avons beaucoup densifié l’offre depuis le lancement, en lui réservant le crédit lombard, des produits structurés à la carte, l’assurance vie luxembourgeoise et du private equity, détaille Caroline Zanaret-Giros. Elle se développe bien.” Facturée 29,90 euros par mois, l’offre permet notamment de contacter une vingtaine de collaborateurs formés à ces sujets. “Ce qu’il faut encore évaluer, c’est si nous allons réussir à recruter des clients issus du marché de la banque patrimoniale ou privée, habitués à avoir un conseiller dédié et à payer entre 700 et 1 200 euros par mois, s’interroge la directrice générale adjointe. Chez BoursoFirst, nous faisons très peu voire pas de sollicitations externes. C’est plus naturel pour nos clients historiques qui sont déjà assez autonomes, par exemple sur la Bourse.”

Monabanq part en conquête

Monabanq communique peu sur son nombre de clients. Fin 2023, le président du Crédit Mutuel et du CIC, Daniel Baal, en revendiquait 180 000 actifs (qui réalisent plusieurs opérations par mois) au sein de la banque en ligne. Il faut dire qu’elle ne propose pas, comme ses concurrents, d’offres gratuites. “La comparaison n’est pas possible, car les chiffres publiés par nos concurrents sont acquis grâce à des offres gratuites”, expliquait en juin 2025 Amandine Montac à Moneyvox. (…) Nous assumons notre modèle d’abonnement au juste prix, et nous estimons que nous pouvons continuer à croître significativement grâce à lui.” En effet, l’offre d’entrée de gamme de Monabanq, Pratiq, est facturée 2 euros par mois. 
La nouvelle directrice générale précise que 70 % des clients de la banque en ligne la choisissent comme banque principale. Chez Fortuneo par exemple, ce taux atteint 57 % des clients. À l’autre bout du spectre, Fortuneo, justement, “est le seul à assurer la gratuité sur toute sa gamme de cartes, avec aussi l’absence de frais pour les paiements et retraits à l’étranger sans conditions ni plafonds” – une modalité sur laquelle même les challengers N26 et Revolut, qui l’avaient introduite sur le marché, sont depuis revenus. “Nous maintenons cette gratuité grâce à un modèle économique solide.”

Le détail des offres des banques en ligne, challengers et néobanques présents en France

Il y a près d’un an, Daniel Baal indiquait dans un post sur LinkedIn que “Monabanq entr[ait] dans une nouvelle ère de son développement avec comme ambition d’approcher les 500 000 clients avant la fin du plan stratégique 2024-2027”. 

Si la banque cible pour l’instant principalement le segment des particuliers, elle n’exclut pas d’explorer également le marché des professionnels : “nous allons nous concentrer sur le client particulier dans les mois qui viennent. Mais nous allons nous y intéresser, plutôt à l’horizon 2026”, révélait Amandine Montac à Moneyvox en juin.

BforBank attend les retombées du plan stratégique

BforBank revendique 300 000 clients fin 2024, contre 225 000 un an auparavant. Encore loin des 3 millions visés d’ici à fin 2028 – dont deux millions en France et un à l’étranger. La filiale du Crédit Agricole veut en effet se lancer d’ici à 2030 en Espagne, en Italie, au Portugal et en Allemagne. Seul le lancement outre-Rhin est pour l’instant initié – un site dédié a été créé, mais aucune annonce officielle n’a encore été réalisée. 

Reste à savoir si la banque en ligne parviendra à se développer à l’étranger. Hello Bank!, qui nourrissait de fortes ambitions en Europe, les a finalement fortement revues à la baisse au fil des années (lire notre article à ce sujet). Seule Fortuneo est présente en Belgique, après avoir cependant fermé ses activités en Suisse. “Les acteurs comme Revolut et N26 ont créé des plateformes à vocation internationale dès leur conception, et ont pris le parti de ne pas lancer de produits locaux très spécifiques – en France, ils ne proposent par exemple pas de livrets A, commente Marc Campi. Ils sont capables de proposer pour des coûts extrêmement bas des solutions financières dans de multiples pays. Au contraire, les banques en ligne françaises ont un système d’information conçu spécifiquement pour la France et l’expansion internationale est plus difficile.”

Les stratégies de conquête réenclenchées

Le segment de la banque en ligne entre dans une nouvelle phase de conquête. “Comme en 2013, tous les acteurs se lancent dans une phase d’acquisition client, commente Marc Campi. D’abord, parce qu’un certain nombre d’acteurs qui ont, à un moment donné, eu des projets très ambitieux sont sortis du marché, comme ING, qui a été la première banque en ligne française, puis Orange Bank, Ma French Bank… Mais surtout, parce que l’hypothèse selon laquelle les banques en ligne ou néobanques vont prendre une part de marché croissante et importante dans l’activité bancaire se vérifie, et que les dirigeants en prennent conscience.”

Selon la dernière étude de Bain & Company sur les comportements des clients des banques, en effet, la mobilité bancaire profite principalement aux banques en ligne, qui présentent par ailleurs un taux d’attrition faible, autour de 4 %. Elles sont également en train de remporter le pari de l’équipement, grâce à des offres de plus en plus étoffées, et accroissent la proportion de clients les utilisant en banque principale, notamment dans les cohortes les plus anciennes. “Cela peut monter à 50 ou 60 % des clients, selon la banque et la définition qu’elle donne à la relation principale”, évoque Marc Campi. Hello Bank! assure ainsi vouloir porter la proportion de 50 % à 70 % dans les trois ans, nous indiquait récemment Bertrand Cizeau, directeur France. 

Résultat : les dynamiques entre banques en ligne et maisons-mères évoluent. En franchissant les 8 millions de clients, BoursoBank peut désormais se mesurer avec sa maison-mère (9 millions de clients particuliers, professionnels, associations et entreprises dans la banque de détail SG en France) – même si ses encours et les résultats financiers restent encore moindres. Les encours moyens de dépôts du réseau SG (banque de détail en France, banque privée et assurances) s’élèvent à 232 milliards d’euros fin 2024, contre 34,5 milliards chez BoursoBank (voir plus bas). Son PNB s’établit à 8,657 milliards d’euros en 2024, contre 440,6 millions pour BoursoBank.

En parallèle, les néobanques et challengers gagnent du terrain. Leur taux de pénétration atteint 11 % en France en 2025, contre 3 % en 2021, selon l’étude Bain & Company. Et une fois adoptés, ces nouveaux entrants captent de plus en plus d’interactions et d’actifs chez leurs clients. Résultat : 80 % des clients des néobanques et challengers (N26, Revolut et consorts) indiquent qu’ils ont réduit leur activité avec leur banque principale, dont 24 % n’ont même gardé leur banque traditionnelle “que pour certains services”. “Les grands réseaux traditionnels ont une base de clientèle rentable, âgée, avec du patrimoine, mais ils ont beaucoup de mal à acquérir de jeunes clients et à les accompagner dans la durée”, détaille le dirigeant de Square.

De quoi pousser les banques traditionnelles à relancer le développement de leurs banques en ligne. Après celle de BforBank, les inflexions récentes de Fortuneo et Monabanq, jusque-là plutôt prudentes, sont “un changement assez notoire, avec un cap mis sur la croissance”, qui montre que “dans les années à venir, la bataille de l’acquisition va faire rage”, assure Marc Campi.
Selon lui, elle se jouera entre les acteurs déjà en place, à la fois banques en ligne et challengers, car “il serait très difficile aujourd’hui de lancer une nouvelle banque en ligne, dans un environnement plus contraint, avec moins de liquidités pour créer des projets et la notion de rentabilité revenue sur le devant de la scène”.

Fortuneo conserve le PNB par client le plus élevé

Quant à Fortuneo, la banque en ligne évoque un total de 1,4 million de clients en France et en Belgique (sous la marque Keytrade) fin 2024, contre 1,2 million un an plus tôt. Alors que la société privilégiait depuis des années une croissance modérée de sa base, favorisant des clients actifs et rentables, elle a dévoilé en février une stratégie plus agressive dans le cadre du plan stratégique “Faire 2030” du Crédit Mutuel Arkéa, sa maison-mère. Objectif : doubler de taille d’ici 2030 en atteignant les 3 millions de clients dans ses deux pays, “uniquement en croissance organique”, précise Grégory Guermonprez. Pour y parvenir, la société est prête à abandonner provisoirement la rentabilité si cela s’avère nécessaire.

Fin 2024, Fortuneo conserve en tout cas le PNB par client le plus élevé, à plus de 200 euros. “57 % des clients nous utilisent comme compte principal, une proportion qui reste stable malgré la croissance de la base clients, précise Grégory Guermonprez. Nous visons des clients engagés et le cross-sell est assez significatif par rapport au reste du marché, notamment parce que notre offre est très complète.”

Dépôts bancaires en hausse de 15 % chez BoursoBank

Les dépôts bancaires sont en hausse de plus de 15 % chez BoursoBank, à 34,5 milliards d’euros, et de 14 % chez Fortuneo, à 15,4 milliards d’euros. Chez cette dernière, les comptes d’épargne réglementée portent la croissance (+1,6 milliard d’euros).

Mais si BoursoBank détient bien plus de dépôts, les clients de Fortuneo déposent en moyenne plus de fonds dans la banque en ligne. La forte acquisition client de BoursoBank signifie en effet que les cohortes de clients arrivés plus récemment font baisser sa moyenne.

Encours d’épargne : 1,2 milliards d’euros pour Monabanq

BoursoBank et Fortuneo ont toutes deux accepté de transmettre à mind Fintech leurs encours d’épargne, qui englobent à la fois les dépôts, mais aussi les assurances vie et placements financiers, depuis 2016. Chez Fortuneo, les encours d’épargne ont progressé de 4 milliards d’euros en 2024, à 39 milliards, soit 11 % de croissance par rapport à 2023. “L’épargne bancaire puis la Bourse représentent à eux deux 80 % de la croissance. Puis vient l’assurance vie”, renseigne Grégory Guermonprez. 

Monabanq a de son côté ponctuellement partagé des montants. Pour 2024, sa maison mère indique par exemple dans son rapport annuel que “les encours de dépôts et l’épargne financière progressent de 9 % par rapport à 2023 pour atteindre 1,2 milliard d’euros”.

Des banques très orientées sur les dépôts

Le ratio crédits sur dépôts montre des acteurs très orientés vers la collecte de dépôts, avec une faible transformation en crédits. Ainsi, les banques universelles ont souvent un ratio dépassant les 80 % (par exemple, celui de Société Générale atteint 85 % en 2024, et celui de BNP Paribas 87 %), alors que celui de BforBank n’est que de 7,7 % en 2024 et celui de Fortuneo 16 %. BoursoBank affiche un ratio de 38 % – qui a cependant baissé avec les grandes phases d’acquisition de la banque et la hausse des taux, puisqu’il dépassait 70 % entre 2015 et 2021. Le ratio de Monabanq atteint quant à lui 63 % en 2024 – reflétant ainsi la stratégie historique de la banque en ligne de cibler une base plus restreinte mais active de clients.

Encours de crédit

Les encours de crédit, eux, sont en berne, impactés par la hausse des taux. Sur le segment du crédit immobilier, par exemple, “nous souhaitons être volontaristes et nous proposons des taux attractifs, mais le marché reste assez atone”, regrette Caroline Zanaret-Giros. Chez BoursoBank, l’encours de crédits moyen par client atteint ainsi 1 826 euros en 2024, contre 2 146 euros l’année précédente. Au total, la banque en ligne détient un stock de plus de 13,1 milliards de crédits, loin devant Fortuneo (2,5 milliards d’euros), qui affiche un montant de crédits moyens par client quelque peu similaire (1 761 euros). Chez BforBank, l’encours de crédits moyen ne s’élève qu’à 601 euros, contre 876 euros en 2023.

Crédits :

Recueil des données, interviews, rédaction : Aude Fredouelle

Dataviz : Aymeric Marolleau, Aude Fredouelle, Caroline Soutarson

Aude Fredouelle avec Aymeric Marolleau et Caroline Soutarson
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