Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Cinq ans après sa création, La Fabrique by CA veut ouvrir ses participations Cinq ans après sa création, La Fabrique by CA veut ouvrir ses participations Le start-up studio du groupe Crédit Agricole, La Fabrique by CA, a vu le jour en 2018. Cinq ans plus tard, deux projets ont été intégrés au groupe Crédit Agricole et sept sociétés restent actives. Ce modèle d’innovation est-il un succès ? Par Aude Fredouelle. Publié le 12 avril 2023 à 15h14 - Mis à jour le 17 janvier 2025 à 15h48 Ressources Les points clés À chaque banque ses dispositifs et stratégies d’innovation : acquisitions, partenariats, transformation interne… En créant La Fabrique by CA en 2018, le groupe Crédit Agricole a doté son arc d’une nouvelle corde. Objectif : construire et industrialiser des start-up développant des services “utiles pour les clients du Crédit Agricole, mais pas seulement”, nous assurait Laurent Darmon, CEO de La Fabrique, en juin 2018. L’idée de base consistait à miser sur les avantages compétitifs du groupe pour se différencier de la concurrence. “Ce que l’on développe doit être distribué dans le groupe ou s’appuyer sur sa puissance en mobilisant ses ressources, afin que le taux d’échec des projets soit moins élevé que celui du marché des start-up”, commentait Anaïs Desmoulins, COO, à mind Fintech en mai 2019. Le dispositif de La Fabrique est inédit en France – d’autres banques proposent toutefois des programmes d’intrapreneuriat, à l’image de Société Générale avec son Internal Startup Call. Sept entreprises, 170 collaborateurs Cinq ans plus tard, Laurent Darmon dresse un constat positif du start-up studio. “Dix entreprises ont été lancées, soit un rythme de deux par an, récapitule-t-il pour mind Fintech. Nous avons bien sûr examiné davantage d’idées, mais seules dix ont franchi le cap de la création de projet.” Parmi les dix projets développés, “sept sont encore bien portants”, se félicite le dirigeant. Une initiative a été stoppée et les actifs de deux autres ont été récupérés par le groupe (voir plus bas le détail des projets). Quant aux entreprises qui gravitent encore autour du studio, “deux ouvrent en Italie, Yapla et Blank, ce qui traduit une maturité des entreprises déployées”. Le studio compte 14 collaborateurs (contre 10 en 2019), dont la grande majorité opère dans les fonctions “expertes” (juridique, finance, sécurité informatique, office management) et un tiers dans la création d’initiatives. En comptant les salariés des entreprises portées par La Fabrique by CA, la galaxie réunit 170 personnes. La Fabrique s’inspire du plan stratégique du Crédit Agricole À l’origine, le start-up studio avait identifié cinq “territoires” d’intervention – des marchés porteurs sur lesquels les clients soulevaient des “points de souffrance” : démocratisation de l’approche patrimoniale avec une dimension numérique, adaptation aux nouveaux modes de consommation digitale et la gestion de l’identité numérique, outils de gestion et services financiers pour les entrepreneurs, “néo-mutualisme” et agriculture. “Cela nous a guidés au début mais aujourd’hui, notre approche est plus pragmatique et opportuniste, décrit Laurent Darmon. Nous identifions des besoins ou des changements qui donnent naissance à des start-up – comme l’augmentation des prix de l’immobilier, qui a mené à la création de la société de co-investissement immobilier Khome. En parallèle, le groupe peut nous amener, via son plan stratégique, à travailler sur certains sujets, comme l’économie de l’usage, qui a été inscrite dans le plan à dix ans. Cela a donné naissance à la solution de location pour les marchands Sline.” Une fois un problème identifié au sein de La Fabrique, il est passé au filtre d’une liste de critères puis, s’il passe cette étape, est confié à un chef de projet du start-up studio. Ce dernier dispose alors de six à huit mois pour sortir un produit viable, avec un financement de quelques centaines de milliers d’euros – proche du million. Si c’est un succès, le projet franchit de nouvelles étapes : le spin-off, la création d’une structure et la recherche d’un dirigeant pour la porter. La Fabrique est alors en capacité d’investir “quelques millions d’euros” en Série A pour assurer le développement. Absence d’investisseurs extérieurs au groupe Aujourd’hui, certaines des sociétés sont détenues à 100 % par La Fabrique by CA, comme Okali (ex-SFPMEI, rachetée par La Fabrique), KLS, Khome ou Kolecto. Sline est détenue pour moitié par La Fabrique et pour moitié par Crédit Agricole Consumer Finance. Mais aucune des sociétés n’a encore ouvert son capital à des investisseurs extérieurs. “Quand c’est très adhérent à la stratégie du groupe, il n’y a pas de volonté d’ouvrir le capital, tranche Laurent Darmon. C’est par exemple le cas pour Propulse, ex-Je suis entrepreneur, qui appartient désormais aux caisses régionales. Par contre, pour une société comme KLS, qui se penche sur les métiers du financement, c’est différent. Il fallait que le produit ait une certaine maturité pour intéresser des banques, qui ont une certaine exigence, mais je considère qu’on a passé ce cap et aujourd’hui l’ouverture de capital n’est pas taboue.” Que sont devenus les 10 projets lancés par La Fabrique ? La plupart des sociétés sont encore jeunes et bien loin de concurrencer les plus grandes fintech françaises. Mais, parmi ses dix créations, le start-up studio se targue déjà de quelques succès, comme celui de la plateforme SaaS pour les associations Yapla, déjà rentable, ou de la plateforme KLS pour les acteurs du financement, qui compte 110 banques utilisatrices. Et en parallèle, le groupe Crédit Agricole s’appuie sur plusieurs sociétés – le meilleur exemple étant celui de la néobanque pour les pros Blank, qui opère maintenant les offres des comptes Propulse by CA et LCL Essentiel Pro. Trajectoires Patrimoine Trajectoires Patrimoine est l’une des trois premières initiatives lancées au sein du start-up studio, qui visait à développer des solutions de diagnostic financier personnel. Un outil en ligne permettant aux conseillers d’améliorer et de personnaliser les rendez-vous en agence a vu le jour et a été testé au sein d’une première caisse du groupe. Une société baptisée Hucha a été formée fin 2018 pour porter le projet. “Mais l’adhérence était extrêmement forte avec le groupe et c’est finalement Crédit Agricole Technologies et Services qui a repris l’actif [pour 271 000 euros selon nos informations, Ndlr], qui n’est plus géré par La Fabrique, raconte Laurent Darmon. Nous en avons tiré un enseignement : La Fabrique n’est pas un outil pour gérer les projets IT du groupe.” Comment le Crédit Agricole a refondu son conseil en agence Je suis entrepreneur L’issue a été similaire pour Je suis entrepreneur, second projet du start-up studio visant les professionnels. La Fabrique by CA avait, en 2018, obtenu la licence d’exploitation de “Je suis entrepreneur”, site d’information pour les pros développé par le Crédit Agricole qui comptait alors un million de visiteurs par an. Objectif : en faire une plateforme plus globale d’accompagnement à la création d’entreprise, avec un écosystème de services dédiés à la gestion d’entreprise. “La Fabrique by CA est bien un start-up studio qui crée des entreprises, mais il nous arrive de reprendre des actifs peu matures ou assez petits, quand cela s’insère dans un projet industriel”, explique Laurent Darmon. La reprise du site Je suis entrepreneur a été “ un beau succès”, assure-t-il, avec 1,5 million de visiteurs par an et 50 000 projets par an avec un accompagnement dans la durée. Cette initiative a aussi été rapatriée dans le groupe : le site est devenu celui de “Propulse by CA”, l’offre du Crédit Agricole pour les petits pros mise sur le marché en octobre 2022. La société Destination Pro, éditrice du site, a donc été revendue par La Fabrique aux caisses régionales. Elle avait enregistré un chiffre d’affaires de 405 000 euros en 2021 (contre 217 000 euros en 2020) et une perte nette de 672 000 euros (795 000 euros en 2020 et 1,45 million d’euros en 2019). Blank En parallèle du site accompagnant à la création d’entreprise, l’offre de compte pro de Propulse by CA est d’ailleurs opérée par Blank, autre projet issu du start-up studio. Cette néobanque pour les indépendants, créée début 2021, existe non seulement en propre, mais a également développé plus récemment une activité de marque blanche pour servir des entités du groupe Crédit Agricole. Elle gère donc la plateforme des offres de Propulse by CA, mais aussi de LCL Essentiel Pro, également proposée depuis octobre 2022. Un système de partage des revenus a été élaboré. “C’est un très bel exemple de continuité : Je suis entrepreneur a rejoint le giron des caisses régionales tandis que Blank est devenu une structure groupe avec des adhérences conservées avec La Fabrique”, commente Laurent Darmon. Blank a en effet été financé par La Fabrique by CA jusqu’à la Série A, comme le prévoit le modèle du start-up studio. Puis, en 2022, la société a été rachetée par les caisses régionales et Crédit Agricole SA, pour un montant non communiqué. L’opération a été accompagnée d’une augmentation de capital pour accompagner son développement. En février 2023, Blank revendiquait 20 000 comptes et en ouvrait 2 000 par mois, de manière équilibrée entre la marque Blank et celles du Crédit Agricole et de LCL, expliquait son CEO Simon Parisot à mind Fintech. Objectif : multiplier par trois le nombre de clients d’ici à la fin de l’année. Mais la start-up évolue sur un segment extrêmement concurrentiel. La société a enregistré une perte nette de 5,3 millions d’euros en 2021 pour un report à nouveau de 8,2 millions d’euros, et son chiffre d’affaires net s’élève à 46 000 euros en 2021. Blank a aussi annoncé en mars 2023 son lancement en Italie, avec le soutien financier de la filiale du groupe Crédit Agricole dans le pays, qui est entré au capital de son entité italienne. Les néobanques pour les pros, à la veille d’une consolidation ? Okali (ex-SFPMEI) Si La Fabrique by CA se positionne comme un start-up studio, elle a tout de même également réalisé une acquisition : celle de la SFPMEI, société de Banking-as-a-Service proposant son agrément à des fintech. Blank s’appuyant depuis son lancement sur l’agrément de la SFPMEI et BlackFin Capital Partners, propriétaire de la SFPMEI, cherchant un acheteur, La Fabrique a entrevu une opportunité. “Nous nous intéressions depuis quelques temps à la Bank-as-a-Service, se remémore Laurent Darmon. La SFPMEI disposait historiquement d’une réelle expertise sur les paiements et les contrôles réglementaires mais elle utilisait peu ce levier d’innovation au service de l’écosystème fintech. Pour nous, l’intérêt était de sécuriser l’agrément pour Blank, mais aussi d’acquérir un actif d’innovation pouvant être utilisé dans d’autres initiatives que nous allions porter.” À la suite du rachat, en janvier 2022, la SFPMEI a été rebaptisée Okali. “Sa particularité, c’est sa grande modularité, car Okali n’est pas attachée à un core banking system donc les clients peuvent choisir le core banking qui leur va le mieux ou l’internaliser par la suite.” La SFPMEI avait enregistré un résultat net de 177 000 euros en 2021 (458 000 euros en 2020). Dans le sillage de la reprise de la SFPMEI, les comptes d’Okali, SASU créée en 2022, affichent une perte nette de 747 000 euros en 2021. Yapla Troisième projet historique de La Fabrique, Yapla est une plateforme SaaS permettant aux associations de gérer leurs flux financiers et la vie associative. “Cette société est déjà rentable, assure Laurent Darmon, et elle atteindra bientôt les 40 000 clients.” Il faut dire qu’elle n’a pas été créée de zéro. “Elle est issue de l’association avec Pascal Jarry, CEO et actionnaire, qui avait déjà créé un actif au Canada, raconte Laurent Darmon. Nous avons revu le produit puis défini la stratégie ensemble et nous aidons à la distribution au quotidien. Cette société a donc plus d’indépendance que les autres du studio.” Yapla compte 35 collaborateurs et son offre est distribuée “dans presque toutes les caisses régionales du Crédit Agricole et LCL. Cela représente une grande partie de l’acquisition en volumes, mais pas en poids dans le chiffre d’affaires, car le groupe apporte plutôt de petites associations avec une offre freemium.” Laurent Darmon évoque “un modèle innovant basé sur une licence et des contreparties pour les caisses régionales”. Présente en France et au Canada, Yapla ouvrira bientôt en Italie. La structure française de la société a enregistré un chiffre d’affaires de 820 000 euros en 2021 et une perte nette de 77 700 euros, et la structure canadienne 1,5 million d’euros. KLS En janvier 2021, La Fabrique a annoncé le lancement de KLS, éditeur de solutions en ligne destinées aux métiers du financement et plus particulièrement aux processus du financement multipartenaire (impliquant plusieurs prêteurs, investisseurs ou garants). Son premier produit, baptisé KLS Syndication, visait une traçabilité renforcée, une meilleure collaboration et un gain de temps sur la syndication de crédits, de l’arrangement au suivi des financements. Un produit sur le suivi des critères ESG a aussi vu le jour. Aujourd’hui, “110 banques, essentiellement françaises, sont utilisatrices, dont les caisses régionales et LCL et pour deux tiers des banques extérieures au groupe Crédit Agricole”, se félicite Laurent Darmon. KLS gère plus de 13 milliards d’euros d‘encours et revendique 2 000 utilisateurs individuels de sa plateforme chaque mois. La société compte 28 salariés et veut désormais s’attaquer à l’international. Elle a dégagé un chiffre d’affaires de 195 000 euros en 2021 pour une perte nette de 1,79 million d’euros (après une perte de 1,35 million d’euros en 2020 et 1,3 million en 2019). “Aujourd’hui, KLS est détenu à 100 % par La Fabrique, mais nous serions très ouverts à ouvrir le capital pour en faire un produit de place, à l’image d’Amadeus dans le secteur aérien”, insiste le dirigeant de La Fabrique by CA. J’aime mon producteur local J’aime mon producteur local est le seul projet ayant vu le jour au sein de La Fabrique qui a depuis été complètement stoppé. Dans le contexte du confinement, en mars 2020, le start-up studio a créé une plateforme de mise en relation entre particuliers et producteurs locaux, qui a reçu 150 000 visiteurs le premier mois. La Fabrique y a finalement mis un terme. “Il y avait déjà pas mal d’acteurs du circuit court, explique Laurent Darmon. Nous avons ouvert la réflexion avec le groupe, mais nous avons décidé de prioriser d’autres projets.” Khome La plateforme de co-investissement immobilier Khome a été lancée en test par la Fabrique en 2022. “Nous travaillons avec le groupe Crédit Agricole pour monter des foncières appartenant aux caisses régionales, explique Laurent Darmon. Khome est gestionnaire d’actifs et opérateur et cela simplifie l’expérience client : nous apportons la compétence juridique et l’expertise sur la valeur du bien. Sur ce modèle aux marges réduites, notre plateforme en ligne nous permet d’industrialiser autant que possible les processus.” La société est détenue à 100 % par La Fabrique. “Nous discutons très régulièrement avec Crédit Agricole Immobilier et nous avons identifié des synergies intéressantes à mettre en place ensemble”, glisse Laurent Darmon. En test au sein du Crédit Agricole Alpes Provence, Khome est en cours de déploiement dans d’autres régions. La société rassemble dix collaborateurs. “Nous étudions aussi la possibilité de distribuer ailleurs qu’au sein du groupe, c’est en discussion”, conclut Laurent Darmon. Sline La solution Sline, qui aide les e-commerçants à mettre en place des solutions de location, a été incubée au sein de La Fabrique puis a levé 6 millions d’euros auprès du start-up studio et de Crédit Agricole Consumer Finance. La Fabrique détient désormais la moitié du capital de l’entreprise qui emploie 14 collaborateurs. Kolecto Dernier projet en date de La Fabrique, Kolecto, une entité qui se positionne de nouveau – comme Je suis entrepreneur et Blank – sur la clientèle des entreprises. Dévoilée en mars 2023, Kolecto est une solution destinée à améliorer la gestion financière des TPE et PME, tandis que Blank s’adresse plutôt aux indépendants. Une version pilote de la plateforme ouvrira à de premiers utilisateurs en juin 2023 puis le produit final sera mis sur le marché au cours du troisième trimestre 2023. Kolecto a levé 4 millions d’euros, indique la société dirigée par Neila Choukri. L’activité est opérée par la société qui avait auparavant lancé Trajectoires Patrimoine – actif revendu officiellement au groupe en 2021. Évaluer l’utilité pour le groupe Pour mesurer le succès du start-up studio, “nous regardons l’utilité pour le groupe de nos sociétés, et nous la rapportons à notre consommation budgétaire globale jusqu’à maintenant, décrit Laurent Darmon. Les projets rachetés par d’autres entités sont une bonne façon d’externaliser la valeur créée par La Fabrique. Cela montre aussi la qualité de nos sociétés, car même si nous n’avons pour l’instant réalisé des sorties qu’au sein du groupe, ce sont des actionnaires exigeants et qui ont réalisé des évaluations de marché.” La vente de Blank en 2022 à d’autres entités du groupe, par exemple, a permis de financer de nouvelles initiatives. La plupart des sociétés du start-up studio sont encore jeunes, mais “nous doublons de taille globalement chaque année et l’activité cumulée a été de 6 millions d’euros en 2022 et suit une tendance très satisfaisante en 2023”, assure le dirigeant. En parallèle, La Fabrique by CA opère une activité de mutualisation de ressources (juridiques, comptabilité, RH…) qu’elle facture aux start-up créées. “Cela permet à chaque société de bénéficier d’une expertise qu’elle ne pourrait avoir individuellement, au studio de maîtriser le risque de ses filiales et à l’ensemble de mutualiser ses coûts”, explique Laurent Darmon, qui rappelle que l’objectif de La Fabrique by CA n’est pas de faire des bénéfices. Autre motif de satisfaction du start-up studio : le recrutement de talents pour diriger les sociétés de la galaxie de La Fabrique. “Le modèle situé entre le statut de salarié classique dans une grande entreprise et l’entreprenariat est performant, assure Laurent Darmon. Il motive de vrais talents très fidèles.” Les dirigeants des sociétés ne sont pas actionnaires mais salariés, et ils touchent un bonus pluriannuel, selon l’atteinte de KPIs. Aude Fredouelle banking-as-a-servicefinancement des entreprisesnéobanque pour entreprisestart-uptransformation digitale Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Les néobanques pour les pros, à la veille d’une consolidation ? La Fabrique by CA dévoile sa nouvelle start-up, Kolecto Le Crédit Agricole lance une offre de néobanque pour les pros grâce à Blank et la SFPMEI Comment le Crédit Agricole démocratise l’usage des données pour ses managers Le Crédit Agricole rachète la SFPMEI pour contrer Treezor et Société Générale Qui est la SFPMEI, société régulée qui se cache derrière Lydia, Spendesk et Kard ?