Accueil > Services bancaires > La néobanque pour les pros Finom se sépare de Solaris en Allemagne La néobanque pour les pros Finom se sépare de Solaris en Allemagne Agréée en tant qu’établissement de monnaie électronique et disposant de son propre core banking, la néobanque pour les entreprises Finom réduit sa dépendance aux plateformes de Banking-as-a-Service en mettant progressivement fin à ses contrats avec Solaris et Treezor. Par Caroline Soutarson. Publié le 10 février 2025 à 11h26 - Mis à jour le 24 février 2025 à 11h02 Ressources La néobanque néerlandaise pour les indépendants, TPE et PME Finom a annoncé, le 30 janvier, mettre fin à sa collaboration avec la plateforme de Banking-as-a-Service (BaaS) berlinoise Solaris. La start-up invite par conséquent ses clients allemands à migrer vers sa propre infrastructure bancaire, un processus qui ne prend qu’une dizaine de minutes, précise l’entreprise. Les clients doivent notamment passer un nouveau KYB (know your business), via l’outil de vérification Sumsub. “Afin d’assurer une transition en douceur, notre équipe d’assistance à la clientèle fournira un soutien continu pendant deux mois après la migration de votre compte, pour que vos opérations commerciales se déroulent sans heurts”, indique la société. Durant ce laps de temps, les anciens comptes Solaris restent actifs. Migration progressive par marché Dotée d’une licence d’établissement de monnaie électronique (EME) depuis novembre 2021 via sa filiale Finom Payments B.V., la néobanque migre progressivement l’ensemble des comptes clients de ses différents marchés sur son agrément. “En Italie, nous avons achevé la transition avec Solaris en 2024. En France, nous avons mis fin à notre partenariat avec Treezor au quatrième trimestre 2024. En Allemagne, la migration de Solaris est en cours”, détaille la société à mind Fintech. Concernant ses autres marchés, la start-up indique les avoir lancés directement sur son infrastructure agréée. En l’absence d’une licence bancaire – contrairement à Solaris -, Finom conserve les fonds des clients “sur des comptes de sauvegarde auprès de grandes banques européennes, dont BNP Paribas, sous la surveillance directe de la banque centrale néerlandaise”. Comme Qonto (Treezor), Shine (Treezor), N26 (Mambu), Swile (Treezor) ou encore Spendesk (Treezor) avant elle, Finom peut ainsi gagner en indépendance. “Opérer sous notre propre licence d’EME offre une plus grande flexibilité dans le développement de produits et l’expansion du marché, tout en réduisant les dépendances à l’égard de fournisseurs tiers”, explique l’entreprise. Finom vise le million de clients à horizon 2026 Une fois ses différents chantiers de migration terminés, Finom pourra se concentrer sur l’acquisition de nouveaux clients. En janvier 2025, la néobanque a en effet affiché l’objectif ambitieux de dénombrer un million de clients d’ici fin 2026. Elle en comptait 100 000 en juin 2024, dont un tiers en France, où la néobanque est présente depuis 2020. Pour atteindre cette ambition, Finom a récemment nommé Kristjan Kaar (ex-OakNorth Bank et Bloomberg) au poste de chief product officer (CPO) et Elke Karskens (ex-Meta et Coinbase) au poste de chief marketing officer (CMO). La fintech peut par ailleurs s’appuyer sur une levée de fonds de 50 millions d’euros réalisée début 2024, qui devrait également lui servir à s’étendre dans tout l’Espace économique européen (EEE) d’ici fin 2025. Solaris délaisse les fintech au profit des grandes entreprises Depuis plus d’un an, la plateforme de BaaS Solaris voit son portefeuille de clients fintech s’étioler. La société ne dispose, par exemple, plus d’aucun agent en France. La néobanque verte Helios a quitté la plateforme pour Okali et le core banking system de Skaleet. Lancée comme une néobanque à impact, canB a finalement pivoté vers une activité – l’investissement crypto – qui ne nécessitait plus les services de Solaris. Vivid, acteur allemand qui exerçait en France via la plateforme de BaaS, a décroché son propre agrément d’EME via l’acquisition de l’application de paiement luxembourgeoise Joompay et s’est ainsi affranchie de la plateforme de BaaS dans l’Hexagone. Idem pour Trade Republic, qui s’est passé de Solaris après l’obtention de son agrément d’établissement de crédit. En parallèle, Solaris n’a signé aucun nouveau client dans l’Hexagone, dans un contexte compliqué pour la fintech (restrictions imposées par la BaFin, problèmes de financement…). “Le marché français n’a pas pu être priorisé par le siège en Allemagne pendant deux années de restructuration”, indiquait en novembre 2024 à mind Fintech Jean-François Guillaumin, directeur général France. Les obstacles internes, ainsi qu’un marché global en sous-régime, ont amené l’établissement de crédit berlinois à revoir sa stratégie commerciale. “Le marché de la fintech étant bien moins financé, moins de projets ont été lancés en 2023, précisait le dirigeant. Nous avons réorienté notre stratégie commerciale vers les gros corporates plutôt que vers les fintech early stage.” La société mise notamment sur la finance embarquée, avec “des programmes de cartes cobrandées ou bien l’intégration de produits de paiement et de crédit dans les parcours, détaillait Jean-François Guillaumin. L’objectif est de s’appuyer sur une marque forte et une grande base de clientèle – cette taille critique étant nécessaire pour atteindre la rentabilité”. Financièrement, la plateforme de BaaS voit le bout du tunnel. Solaris a bouclé fin 2024 une augmentation de capital de près de 81 millions d’euros (Série G), menée par le Japonais SBI et la Bourse de Stuttgart, accompagnée d’un financement en obligations AT1 d’environ 60 millions d’euros. Solaris reste toutefois sous la supervision rapprochée du régulateur financier allemand, qui a prolongé le mandat de son représentant spécial en juillet 2024. Caroline Soutarson banking-as-a-servicecore bankingnéobanquenéobanque pour entreprise Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Finom veut passer de 100 000 à un million de clients en Europe d’ici 2026 Dossier Néobanques pour les pros : la tentation du “tout-en-un” La néobanque pour les pros Finom lance les Iban français La néobanque pour les pros Finom lève 50 millions d’euros Les néobanques pour les pros, à la veille d’une consolidation ? Mouvement Olivier Binet, ex-PayPal et Finom, nommé à la direction de Bridge