Accueil > Services bancaires > Open banking > Le Banking-as-a-Service gagne la finance embarquée Le Banking-as-a-Service gagne la finance embarquée En quête de relais de croissance, les plateformes de Banking-as-a-Service, initialement positionnées sur les projets de néobanques, élargissent leur périmètre. La finance embarquée, qui consiste à permettre à des sociétés non financières de proposer à leurs clients des produits financiers, entre au cœur des stratégies des acteurs. Panorama des principales plateformes de BaaS présentes dans l’Hexagone : Treezor, Xpollens, Solarisbank, Swan, Stripe ou encore CFCAL. Par Aude Fredouelle. Publié le 01 septembre 2021 à 14h53 - Mis à jour le 02 septembre 2021 à 18h17 Ressources L’allemand Solarisbank a annoncé en juillet 2021 son lancement en France, marquant l’entrée d’un nouvel acteur de poids sur le marché hexagonal en pleine expansion du Banking-as-a-Service (BaaS). Cette activité, qui consiste à fournir via des APIs bancaires divers services financiers à des acteurs qui ne sont pas agréés, explose avec l’émergence de nouveaux acteurs financiers non régulés et sous l’effet de la “finance embarquée”. Ce mouvement favorise l’intégration de produits financiers à d’autres écosystèmes numériques et secteurs économiques. Au-delà du paiement en ligne, des acteurs non bancaires peuvent ainsi désormais proposer des comptes bancaires ou de paiement, des cartes, des produits de financement… Dans le domaine de la création de comptes et de cartes de paiement, plusieurs sociétés proposent leurs offres de BaaS en France. Parmi elles : Treezor, rachetée par Société Générale en 2018, Xpollens, lancée par Natixis et Visa en 2019, la britannique Railsbank, née en 2016 et récemment arrivée en France, Swan, issue du start-up studio eFounders en 2020, CFCAL, filiale d’Arkéa également présente sur le créneau en 2020 avec le projet de néobanque de Pumpkin, ou encore Solarisbank. Cibles et cas d’usage Le positionnement diffère pourtant. Depuis plusieurs années, Treezor est le grand leader du marché des néobanques en France. La plateforme est utilisée par les néobanques pour les pros Shine (également rachetée par Société Générale), Prismea (groupe Crédit du Nord), Anytime (rachetée par Orange Bank) et Finom, les néobanques pour ados Xaalys, Pixpay et Banxup ou encore la néobanque verte Onlyone. Le britannique Railsbank présente un positionnement similaire, tout comme Weavr.io (Malte), Griffin (Royaume-Uni) ou encore Hubuc (Espagne). Mais les néobanques ne représentent plus que 40 % de ses clients (contre 50% en mars 2021). “Les autres sont essentiellement des projets autour de l’émission de cartes et du BIN sponsoring, ainsi que pour l’automatisation des flux SEPA, pour de nombreux marchés comme la comptabilité, l’immobilier, les outils d’épargne automatique…” Parmi ces clients, certains utilisent d’ailleurs la solution SaaS de Treezor sans s’appuyer sur son agrément (voir encadré). Notre interview de Nigel Verdon, CEO de Railsbank Le positionnement actuel de l’allemand Solarisbank est semblable : l’acteur souhaite déployer progressivement en France une gamme plus large, mais se concentre pour l’instant sur son offre bancaire, avec des solutions de comptes et de cartes visant à la fois des fintech et de plus gros acteurs. “Nous ciblons notamment les banques traditionnelles, pour les aider dans leur transformation numérique et l’amélioration de l’expérience client en lançant plus rapidement des produits innovants malgré leur legacy, décrit Christophe Maroun, directeur commercial France. Nous approchons aussi les corporates, pour leur proposer d’entrer dans la finance embarquée, comme Amex en Allemagne. Nous accompagnons également les Big Tech, comme Samsung en Allemagne pour le paiement fractionné de Samsung Pay. Enfin, bien sûr, nous proposons plusieurs produits pour les fintech”. Selon le client, Solarisbank apporte un accompagnement plus ou moins poussé. “Certains produits sont standardisés, sur étagère, comme le module carte ou le module de tenue de compte, précise Jean-François Guillaumin, directeur général France. Mais pour des partenariats plus larges, nous accompagnons le client sur l’ensemble du projet.“ Élément différenciant par rapport à ses concurrents : Solarisbank dispose d’une licence bancaire de plein exercice accordée par la BaFin. “Solarisbank est une société à vocation technologique, l’une des premières banques en Europe à être à 100 % sur le cloud [AWS, ndlr], et qui vient de finaliser sa migration sur son propre core banking propriétaire, poursuit Jean-François Guillaumin. Mais outre cet avantage technologique, la licence bancaire nous permet de proposer un large éventail de produits du domaine bancaire en direct.” Par exemple, des cartes à débit différé ou des produits de crédit. Xpollens : partenaire des gros industriels et de la finance embarquée De son côté, Xpollens, créé par Natixis et Visa en 2019, vise avant tout les corporates. La société, basée sur S-money (dont la marque a désormais disparu à son profit), a fait évoluer sa stratégie après des débuts laborieux. Xpollens avait commencé par cibler les fintech, annonçant la mise en production de deux programmes avant la fin 2020, avec le Français Linxo et l’Espagnol Coinscrap, pour des programmes de néobanques. Mais aucun des deux n’a abouti, les deux start-up ayant renoncé à leurs projets. “Notre vision est désormais celle de l’embedded payment, qui va plus loin que le BaaS, explique Jean Guillaume, CEO de Xpollens. Au-delà de la néobanque, nous voulons être le partenaire de la transformation digitale des grands corporates qui souhaitent intégrer des transferts d’argent en temps réel, automatiser des processus financiers, exploiter le paiement pour fidéliser des clients ou lancer de nouveaux modèles d’affaires. Nous voulons accompagner d’une part la plateformisation d’un certain nombre de business models, comme les marketplaces et le CtoC, et d’autre part la transformation de l’industrie traditionnelle. De gros industriels souhaitent orchestrer des flux sur des grands volumes : par exemple, pour la paie, pour les avances de salaires, le paiement des fournisseurs et des dépenses, pour le remboursement des assureurs…” Xpollens propose désormais trois offres : des programmes bancaires type néobanques ; le “disburse”, c’est-à-dire l’orchestration de flux sur de gros volumes ; et enfin le “customer reward” (programmes de fidélisation et cashback pour des hôteliers, distributeurs, retailers), avec en option des programmes de cartes (virtuelles ou physiques). Face à l’offre de Stripe pour les marchands, Xpollens imagine aussi s’allier au PSP de Natixis. “Dalenys peut proposer une offre similaire à ses clients marchands en s’appuyant sur Xpollens pour émettre des cartes à la volée”, explique Jean Guillaume. Avec dans son viseur de grands corporates, Xpollens mise sur une stratégie d’accompagnement et de construction de solutions sur mesure. “Xpollens dispose de micro-services APIsés pour générer des comptes et sous-comptes avec des propriétés diverses (par exemple, avec IBAN ou non), décrit le CEO. Puis, nous accompagnons le client pour créer un nouveau modèle d’affaires ou amorcer sa transformation numérique”. Pour autant, Xpollens “ne s’interdit pas de signer des clients fintech”, notamment “des fintech qui réussissent et enregistrent des gros volumes, et qui ont des besoins spécifiques”. Un autre acteur bancaire traditionnel s’essaye aussi au Banking-as-a-Service. CFCAL, filiale d’Arkéa spécialisée dans le rachat de crédit et le crédit immobilier, a fait ses armes avec Pumpkin. La start-up de paiement P2P rachetée par Arkéa s’est appuyée sur CFCAL pour lancer sa néobanque, fin 2020. Mais CFCAL souhaite désormais cibler “de grandes enseignes, qui atteindront en trois à quatre ans la barre des 100 000 comptes au moins”, expliquait en octobre 2020 Emmanuelle François, présidente du directoire, à mind Fintech – . Cette dernière a depuis rejoint le pôle innovation et opérations du groupe Arkéa pendant l’été 2021 et a été remplacée à son poste par François Leprince. Des enseignes rassurées par la marque Arkéa. “Des acteurs bancaires de petite taille se montrent déjà intéressés par la solution CFCAL”, ajoute le nouveau président. Emmanuelle François : “L”offre de Banking-as-a-Service de CFCAL cible des grandes enseignes” Swan : comptes de paiement et self-service Swan, lancé en septembre 2020, présente un positionnement différent de ces plateformes. Son offre APIsée sur étagère et modulaire est bien moins personnalisable que celle de Treezor, par exemple. “Il n’est pas possible de faire soi-même son KYC ou de gérer l’authentification forte”, indique Nicolas Benady, CEO. La start-up met en avant un temps de déploiement très court. “Le client le plus rapide est passé en production en une semaine. Certains ont besoin de plus de temps, entre deux et trois mois.” Nicolas Benady : “Swan est une solution packagée de Banking-as-a-Service déployable en un jour” Swan ne cible pas en priorité les projets de néobanques. “Nous mettons en avant plusieurs cas d’usage, expose Nicolas Benady. D’abord, nous permettons aux outils de gestion financière comme les comptables 2.0, les outils de gestion de notes de frais ou de facture et les logiciels de trésorerie d’aller au-delà de la comptabilité en gérant le paiement via nos comptes de paiement Swan.” Par exemple, grâce à Swan, un client de la solution de comptabilité Pennylane peut émettre une facture avec un IBAN différent pour chacun de ses propres clients, pour simplifier la réconciliation. Autre cas d’usage : la proptech. “Nous travaillons avec une agence locative, Mon Bel Appart, dont on a totalement automatisé le paiement des loyers et le rapprochement puis le paiement des propriétaires”, poursuit le CEO. Enfin, Swan cible les logiciels RH et de paiement des salaires. “En plus du règlement des salaires, nous pouvons mettre à disposition des cartes de dépenses pour les salariés, intégrables dans Google Pay ou Apple Pay”, ajoute Nicolas Benady. D’autres cibles pourront être développées à terme. “Si ces cas d’usages sont prioritaires, nous avons identifié plus de 30 utilisations possibles de Swan, poursuit Nicolas Benady. Par exemple, pour des places de marché qui veulent distribuer un compte de paiement avec une carte pour rémunérer les utilisateurs, pour ceux qui veulent éviter de verser les gains sur leur compte joint. Ou encore pour mettre en place du cashback avec une carte ou pour des néobanques spécialisées.” Deux concurrents de taille semblent se positionner d’une manière proche à Swan. Stripe a annoncé en avril le lancement en Europe de Stripe Issuing, sa solution d’émission de cartes, un an après sa généralisation aux États-Unis. Quant à Adyen, le PSP néerlandais propose une solution voisine depuis novembre 2019 en Europe. Les entreprises clientes de Stripe, qu’elles soient européennes ou non, peuvent ainsi créer, gérer et distribuer des cartes virtuelles et physiques en Europe. Et elles ont la possibilité de contrôler les plafonds, de bloquer des catégories de marchands et d’autoriser des transactions en temps réel. Les cas d’usage sont nombreux, assure Stripe. Par exemple, des places de marché peuvent émettre des cartes utilisées par leurs clients finaux, un prêteur peut accorder un crédit sur une carte, une entreprise de livraison peut donner aux coursiers des cartes pour payer les commandes, une société de location de voitures peut fournir des cartes aux conducteurs pour acheter de l’essence… Mais la société ne propose pas de comptes ni d’IBANs, contrairement à Swan. Nouveaux produits : crédits et crypto-actifs Progressivement, les plateformes de BaaS élargissent leurs gammes. Treezor se lance par exemple dans le crédit à la consommation, grâce à la filiale spécialisée de Société Générale Franfinance. Un créneau déjà occupé par Younited Credit avec son offre de Credit-as-a-Service. C’est le cas également de Railsbank, qui assure que le lancement de produits de crédit est prévu “à court terme en Europe” (il était initialement prévu pour 2020). Enfin, CFCAL assure “pouvoir proposer des découverts, du crédit à la consommation et du crédit immobilier”, activité historique de la filiale d’Arkéa. Éric Lassus : “Treezor proposera le crédit à la consommation avec Franfinance au premier trimestre 2021” De son côté, Solarisbank compte déployer en France toute la gamme de services déjà proposée en Allemagne. “Nous disposons du spectre de services le plus large en Europe, dans six familles de produits : KYC et onboarding ; banque digitale ; cartes de paiement (éventuellement cartes prépayées) ; paiement (flux en back office des comptes, comptes de compensation…), crédit, et enfin crypto-actifs (solutions d’infrastructure de banque dépositaire pour les traders en crypto-actifs)”, décrit Jean-François Guillaumin. Le crédit à la consommation peut être facilité par Solarisbank en tant que banque portant l’agrément et même financé sur son bilan si le client le souhaite. Xpollens veut aussi proposer du débit différé et le paiement fractionné, “probablement en partenariat avec Oney” et “plutôt en 2022”, souligne Chloé Mayenobe, deputy CEO de Natixis Payments. “Nous cherchons à construire une usine qui sait traiter différents types de crédit ou créances clients.” Xpollens souhaite par ailleurs s’allier à des partenaires spécialisés pour proposer des programmes de cashback. “Nous travaillons par exemple avec un acteur de référence de la distribution sur une carte de paiement qui permet de révolutionner l’expérience utilisateur dans les listes de mariage”, ajoute Jean Guillaume. Projets paneuropéens Pour les clients des plateformes de BaaS se projetant à l’international, le déploiement européen et la mise à disposition d’IBANs locaux est primordial. SolarisBank est “déjà active dans pratiquement tout le continent”, assure Christophe Maroun. La plateforme a annoncé au début du mois de juillet son lancement commercial et l’ouverture de bureaux en France, Espagne et Italie et “proposera dans l’année des IBANs dans ces pays, en plus de l’Allemagne”. Résultat : “un client français souhaitant lancer une néobanque peut le faire avec une projection européenne”. Swan affiche aussi des ambitions européennes. “Nous avons déjà un client belge, un allemand et un italien dans la sandbox.” Les cartes de paiement sont déjà valables dans 18 pays mais la société ne propose pour l’instant que des IBANs français. “Proposer des IBANs étrangers fait partie de nos axes de développement dans les douze mois à venir”, assure Nicolas Benady. Treezor s’appuie sur le groupe Société Générale pour renforcer sa présence hors de France. “Nous avons passeporté l’agrément dans 27 pays européens, dont le Royaume-Uni malgré le Brexit, indiquait Eric Lassus en février 2021 à mind Fintech. Nous maintenons la capacité de travailler outre-Manche car le groupe Société Générale y est présent.” Treezor a aussi ouvert trois bureaux, en Italie, Espagne et Allemagne. Six collaborateurs y sont répartis. “Nous allons y construire une relation plus étroite avec le marché et les régulateurs. Nous comptons déjà une dizaine de clients à l’international, notamment au Portugal (qui sera géré depuis l’Espagne) et aux Pays-Bas”, ajoutait Eric Lassus en février. La société ne propose pour l’instant que des IBANs français, mais sa direction assure que trois autres IBANs locaux seront développés Xpollens propose déjà ses produits de cartes et de paiement dans toute l’Union européenne en euros, et “nous avançons rapidement pour traiter les devises non euros de l’UE”, annonce Jean Guillaume. La plateforme n’émet pour l’instant que des IBANs français mais “prévoit de lancer des succursales dans les principaux pays de l’UE (pour démarrer, Espagne, Italie et Allemagne) afin de proposer des IBANs locaux de ces pays”. Dans un premier temps, la société accompagne les grandes entreprises françaises présentes en Europe. Mais elle souhaite aussi, dans un second temps, accompagner des clients d’autres pays d’Europe sur des cas d’usage où l’IBAN local n’est pas un pré-requis, en s’appuyant notamment sur son partenaire Visa “pour accélérer les opportunités commerciales, en particulier en Espagne et Italie, dès la fin de l’année 2021”. Les IBANs locaux devraient arriver plus tard, fin 2022 ou début 2023 – sauf si un client pousse à un développement plus rapide, précise Jean Guillaume. Treezor leader Treezor, acteur historique, domine pour l’instant le marché français. La société revendique 115 clients, dont 85% en France, et un million de cartes en circulation. Parmi eux, les néobanques citées précédemment, qui représentent 40% de la base clients, mais aussi d’autres acteurs comme Swile, Libeo, Upflow, TotalEnergies… Swan, de son côté, a signé 14 clients, parmi lesquels Pennylane (comptabilité), Mon bel appart, Pandaloc, Rosaly, Fintecture et Aria. “Nous enregistrons une très forte traction commerciale, bien supérieure à ce que nous avions imaginé, se réjouit Nicolas Benady. Nous avons reçu plus de 800 demandes entrantes d’un peu partout en Europe. Une cinquantaine de prospects travaillent sur notre sandbox”. En juillet 2021, Swan a annoncé avoir dépassé le seuil des 15 millions d’euros de transactions bancaires en six mois d’existence. La société compte une trentaine de collaborateurs et devrait en rassembler 100 d’ici la fin 2022. Chez Xpollens, “nous avons déjà signé huit clients, dont six depuis le début de l’année, plutôt sur des grands programmes de centaines de milliers de cartes et de flux supérieurs à 300 millions d’euros par an, explique Jean Guillaume. Nous ciblons entre six et huit nouveaux programmes par semestre.” Parmi eux, celui d’Oney (filiale du groupe BPCE, auquel appartient aussi Xpollens), qui a dévoilé en juin 2021 Oney +, une carte de paiement permettant de payer en plusieurs fois chez n’importe quel commerçant, en ligne ou en magasin. Xpollens fournit aussi la tenue de comptes et la gestion des flux entrants et sortants de Regate.io (plateforme comptable) ; les cartes d’Apetiz (titres resto de l’activité historique de S-money), qui permettent de payer au restaurant avec ses tickets-restaurants tout en prélevant le surplus sur la carte ; les cartes de la marketplace de bricolage Adeo, lancée par la famille Mulliez en France en 2020 et en Italie en 2021. Xpollens a aussi signé une néobanque “de niche” qui doit se lancer dans l’Hexagone à l’automne. “À court terme, notre offre d’orchestration de flux “disburse” est celle qui fonctionne le mieux, et elle intéresse notamment beaucoup les logiciels de paie ou de comptabilité et les assureurs, décrit Chloé Mayenobe. Mais nous pensons que celle de “customer reward” va devenir un gros moteur de croissance dans les deux années à venir. Jusqu’ici, les programmes de fidélité ont été l’apanage des plus grandes marques. Nous pouvons leur permettre de faire beaucoup mieux en termes d’UX et nous pouvons aussi donner la possibilité à des commerçants qui ne proposaient pas de programme de fidélité, car cela nécessite des points de vente physique, d’en mettre en place grâce aux wallets.” Solarisbank, pour sa part, revendique une cinquantaine de clients “significatifs”, dont la majorité en Allemagne, parmi lesquels American Express, Samsung, Otto, Vivid Money, Trade Republic, Penta ou encore Bitwala. “Beaucoup, comme Carnext et Trade Republic, ont vocation à se déployer sur tout le continent”, souligne Christophe Maroun. La plateforme compte aussi quelques clients en France, comme Helios et CanB, et des clients en Espagne, Italie ou aux Pays-Bas. Valorisée à 1,4 milliard d’euros en juillet 2021 à l’occasion d’une levée de 190 millions d’euros en série D, la société a enregistré un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros en 2020, et souhaite le doubler cette année. Solarisbank va créer une filiale en France et recruter des équipes en local. “Nous voulons nous rapprocher du marché et de nos clients”, assure le directeur commercial. Treezor et Xpollens : À la fois BaaS et SaaS Plusieurs acteurs du Banking-as-a-Service ont également développé une offre SaaS, qui s’adresse aux acteurs régulés ne souhaitant pas s’appuyer sur leur agrément. C’est par exemple le cas de Treezor, qui propose désormais aussi sa plateforme en mode SaaS, comme un core banking. Treezor a notamment développé une forte activité de BIN sponsoring : ses clients émetteurs choisissent alors Treezor comme BIN sponsor, société ayant obtenu les agréments nécessaires auprès des autorités de supervision bancaire et membre principal des réseaux Visa ou Mastercard pour recevoir et attribuer des numéros de carte. “C’est un modèle qui permet à Treezor de servir des émetteurs qui ne souhaitent pas prendre en charge la complexité de gestion des schemes”, expliquait Éric Lassus, CEO, en mars dernier à mind Fintech. La solution SaaS peut aussi intéresser des fintech qui ont commencé comme agent de Treezor puis ont demandé leur propre agrément, “mais veulent continuer à grandir en conservant la partie technique back-office de Treezor”. C’est l’option qui a été choisie par Shine, qui a annoncé le 1er septembre 2021 avoir décroché l’agrément d’établissement de paiement auprès de l’ACPR. Les deux fintech continueront de travailler ensemble et Shine devient en effet le premier client de l’offre “EP” de Treezor, qui vise les acteurs agréés. Shine utilisera le core banking de Treezor en marque blanche et y déploiera ses propres processus, produits et contrôles grâce à son nouvel agrément. Xpollens propose également les deux possibilités. “Nous recevons davantage de demandes d’acteurs ayant besoin de notre agrément, mais nous proposons les deux, commente Jean Guillaume, CEO. Par exemple, Oney utilise Xpollens en mode SaaS. Cela peut aussi être utile pour un client qui veut démarrer comme agent puis éventuellement se doter de son propre agrément et nous faire basculer sur un modèle de prestation technique par la suite.” L’offre SaaS permet par ailleurs de surmonter l’obstacle d’absence d’IBANs locaux à l’étranger. “Si notre client à son propre agrément bancaire local et utilise Xpollens comme fournisseur technique et opérationnel, nous savons déjà supporter ses IBANs locaux”, conclut le CEO. SociétéCréationSiègeAgrémentPays déployésIBAN ?PartenairesTarifsNombre de clients et volumes de transactionsExemples de clientsEffectifsFonds levésInvestisseursRésultatsSolarisbank2015BerlinÉtablissement de crédit en Allemagne, agréé par la Bafin Libre passation de services en FranceEspace économique européen Succursales en Espagne, France, ItalieIBAN allemand IBANs français, espagnol et italien à venir Fourthilne pour le KYC, AWS pour le cloudNCUne cinquantaine de clients en Europe, majoritairement en AllemagneTomorrow, Penta, Otto, Trade Republic, American Express, Kontist, Bitwala... Effectifs : plus de 400 En France : 2 personnes 345 millions d'euros Valorisé à 1,4 milliard d'eurosBBVA, Samsung Catalyst Fund, HV Capital, Storm Ventures, Vulcan Ventures, Yabeo Capital, Pathway Capital Management, CNP (Groupe Frère), Ilavska Vuillermoz Capital...35 millions d’euros de CA en 2020. Objectif : doubler en 2021Treezor2015ParisÉtablissement de monnaie électroniqueEspace économique européen Bureaux en Italie, Espagne et AllemagneIban français A partir de Q1 2022, Ibans dans trois autres paysMastercard, Idemia, Hipay, GPS, AWS, Ubble et Webhelp NC115 clients, dont 85% en France 40% de néobanques Un million de cartes en circulationQonto, Lydia, Shine, Swile, Cashbee, Pixpay...150Racheté par Société Générale en 2018Filiale à 100% de Société Générale2019 : CA de près de 19 millions d’eurosRailsbank2016LondresÉtablissement de monnaie électronique au Royaume-Uni et en Europe (Estonie), ainsi qu'à Singapour. Demandes en cours pour les Philippines, Malaisie et Australie.Royaume-Uni, Europe, SIngapour, Australie, États-UnisIBANs britannique et estonien. IBAN lithuanien à venir sous peu. Railsbank a aussi fait la demande pour un IBAN français, allemand et espagnol.NCNCPlus de 300 clients, dont des banques et des fintechPigari, Rewire, Singlife et Wirex440121 millions de dollarsOutrun Ventures, Anthos Capital, Visa, Ventura Capital, Central Capital Ventura, Global Brain Corporation...NC L'activité UK et européenne sera bientôt rentable, assure la société.Xpollens2019ParisÉtablissement de paiementZone euro, autres devises de l'UE à venirIBAN français Autres IBANs (Espagne, Italie, Allemagne) à venir fin 2022 ou début 2023OneyTrust, Ubble pour le KYCNC8 clients Objectif : six à 8 nouveaux programmes par semestreOney, Apetiz (S-money), Adeo, Régate.io160 personnes-Marque de Natixis Payments. A vocation à reprendre la structure S-moneyNCCFCAL1872 Lancement de l'activité de BaaS en 2020StrasbourgÉtablissement de créditFranceIBAN françaisAriadnext pour le KYCNC1 client Plus de 15 000 cartes en juin 2021 et un objectif de 70k cartes à fin 2021Pumpkin211 collaborateurs -Filiale d'ArkéaPNB 2020 : 85 millions d’euros (sur l'activité principale de crédit de CFCAL)Swan2020ParisÉtablissement de monnaie électroniqueAmbition européenne. Quelques clients étrangers dans la sandbox, un client belge signé. IBAN français Autre IBANs à venir dans les 12 moisUbble pour le KYC, Monext pour la connexion à Mastercard, BNP Paribas comme chef de file SEPA, Antelop pour l’authentification forteStandard : 900 euros par mois puis 1 euro par compte particulier, 5 euros par compte entreprise, 1 euro par carte additionnelle https://www.swan.io/pricing14 clients 15 millions d’euros de transactions bancaires en six moisPennylane (comptabilité), Mon ben appart, Pandaloc, Rosaly, Fintecture, Aria Une trentaine Objectif : 100 d’ici fin 20225 millions d'euroseFounders, Creandum et BpifranceNCStripe issuing2010 Lancement de Stripe issuing en 2020 aux États-Unis et avril 2021 en EuropeSan FranciscoÉtablissement de monnaie électronique20 pays en Europe États-UnisNonNCStandard : 3 euros pour une carte physique https://stripe.com/fr/issuingNCKlarna, Flexshopper, Ramp et Cornershop 30002,2 milliards de dollarsSequoia, Fidelity, Allianz X, AXA Group, Google, Baillie Gifford...Chiffre d'affaires de 7,4 milliards de dollars en 2020, selon le WSJ Stripe a atteint en mars 2021 une valorisation de 95 milliards de dollars. Aude Fredouelle banking-as-a-servicecore bankingfinance embarquéenéobanqueopen bankingPSP Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire La néobanque pour les petits pros Shine devient établissement de paiement Banking-as-a-Service : Solarisbank se lance en France et lève 190 millions d’euros