Privacy Sandbox : une API limitant le partage de données intra-éditeur menace les sites médias, selon la CMA

Related Website Sets (RWS) n’est pas l’API de Privacy Sandbox dont le marché parle le plus, mais l’une de ses spécifications techniques pourrait le plus poser problème aux éditeurs médias, comme l’a relevé Press Gazette le 1er février. Cette fonctionnalité autorise les éditeurs à associer plusieurs noms de domaine (représentant différentes marques, services ou pays), “de sorte que les navigateurs autorisent un accès limité aux cookies tiers” entre eux à des fins non publicitaires, explique Google. “Chrome utilisera ces relations déclarées pour décider quand autoriser ou refuser un site à accéder à ses cookies dans un contexte tiers”, ajoute-t-il. 

Cinq sites seulement par ensemble

Or, Google limite ces ensembles à cinq. Movement for an open web, une association britannique à but non lucratif dont les membres réunissent des entreprises de toutes tailles parmi lesquelles des sociétés d’analytics, des annonceurs, des éditeurs et des broadcasters, a saisi l’autorité de la concurrence britannique (CMA) à ce sujet, a appris Press Gazette. Selon l’association, cette fonctionnalité menace le modèle des médias sur internet, d’autant que Google sera seul juge pour accepter ou non les ensembles proposés, d’où un certain pouvoir d’arbitraire. Dans le cas où un éditeur trackerait un internaute entre deux domaines non associés, Chrome afficherait un avertissement à l’utilisateur. 

La CMA, à laquelle a été dévolu le rôle de donner le feu vert à Privacy Sandbox à condition que l’initiative respecte ses lignes directrices. Le 31 janvier, elle a mis à jour son étude d’impact, qui inclut une nouvelle liste de points de vigilance dont certains concernent RWS. In fine, la crainte est que Google se serve de Privacy Sandbox pour renforcer sa domination sur la publicité en ligne.