Accueil > Marques & Agences > Publicis et Omnicom, champions de la croissance au premier semestre 2024 Publicis et Omnicom, champions de la croissance au premier semestre 2024 Que ce soit sur le premier semestre écoulé ou sur les prévisions pour l'ensemble de l'année, Publicis, suivi par Omnicom, forment le groupe de tête des holdings publicitaires. Publicis s'était déjà démarqué de ses concurrents en 2023, en termes de croissance, talonné par Havas, qui a ralenti sur les six premiers mois de l'année. Par Raphaële Karayan. Publié le 28 août 2024 à 14h59 - Mis à jour le 29 août 2024 à 16h03 Ressources Publicis et Omnicom mènent la course à la croissance Publicis a enregistré au premier semestre une croissance organique de 5,4 % de son revenu net (+ 5,9 % au total), à 6,7 milliards d’euros. Sa croissance s’élève à 7,4 % en base comparable sur son revenu brut. L’Ebitda est quant à lui en progression de 4,9 %. Consulter les indicateurs financiers des grands groupes de communication depuis 2015 Ce sont les activités médias qui tirent cette croissance, ainsi que l’intégration d’actifs data et technologiques. Epsilon, porté par sa solution d’identifiant unique Core ID, réalise une croissance de 6,1 % sur un an, tandis que celle de Publicis Media est “à deux chiffres”, indique le groupe. C’est significatif, car à eux deux, Epsilon et l’activité média représentent 50% du revenu net de Publicis. Dans le même temps, Sapient (conseil en transformation technologique) est en recul de 3,8 %, et l’activité de création publicitaire s’inscrit en dessous de la croissance moyenne du groupe. Citant un classement des facturations liées aux gains et aux pertes de budgets au premier semestre, établi par JPMorgan Research, Publicis est également loin devant ses concurrents, au premier rang desquels figure Omnicom, avec 1,7 milliard de dollars de facturation nette en achat média ; WPP et IPG étant dans le rouge, dans ce tableau. A l’aune de ces bons résultats, Publicis a donc relevé sa prévision annuelle de croissance organique du revenu net, attendue désormais entre + 5 % et + 6 % en 2024. Par type d’annonceurs, le secteur de la santé, qui représente 15 % du revenu net (autant que l’automobile), s’affiche comme un gros pourvoyeur de croissance, à + 26 % au premier semestre. Le site spécialisé AdExchanger relève néanmoins, dans une enquête, une ombre au tableau pour Publicis. Elle concerne les activités technologiques, notamment dans le secteur de l’adtech pour l’e-commerce, issues des acquisitions réalisées par Publicis au cours de ces dernières années (Epsilon, Citrus…). Selon cette enquête, les autres agences publicitaires qui travaillaient avec ces sociétés, ainsi que certains annonceurs, s’en éloignent désormais du fait qu’elles ne sont plus indépendantes. Ce qui pourrait représenter un risque, à terme, neutralisant la hausse des marges à court terme. Résultats des Big Six : Publicis s’est démarqué en 2023 Du côté d’Omnicom, la croissance organique a atteint 4,6 % au premier semestre, pour un revenu (le groupe ne communique pas son revenu net) en augmentation de 6,1 % sur un an, à 7,5 milliards de dollars. Comme pour Publicis, la croissance organique est d’abord venue de l’achat média. Le secteur “Branding & Retail Commerce” est en déclin de 3,8 %, mais le groupe investit fortement dans ce relais de croissance (rachat de Flywheel, collaboration avec Amazon Ads), tout comme dans la data, la technologie et dans sa plateforme Omni, qui regroupe toutes ses solutions et que le CEO d’Omnicom considère comme un atout stratégique dans ses succès médias. Omnicom, qui a notamment remporté le budget de la marque Gap aux États-Unis sur la période, table sur une croissance organique entre 4 et 5 % en 2024. Havas : une croissance portée par les acquisitions Si le revenu net du groupe français Havas a progressé de 3,4 % à 1,3 milliard d’euros au premier semestre, il cache des disparités géographiques, et notamment une chute de 6,4 % aux États-Unis. La croissance organique s’est limitée à 0,3 %, l’essentiel de la croissance du revenu total étant issue des acquisitions (Uncommon Creative Studio, Eprofessional, Shortcut, Ledger Bennett…). Le résultat opérationnel ajusté (EBITA) a augmenté de 6 %, à 125 millions d’euros. Havas annonce “Converged”, un nouveau plan stratégique doublé d’une plateforme informatique commune IPG parvient à maintenir la croissance, Dentsu la retrouve IPG, qui a dégagé un revenu net de 4,5 milliards de dollars au premier semestre, en croissance de 0,1 % seulement sur un an, et une croissance organique de 1,5 %, n’envisage dans ses prévisions annuelles qu’une croissance organique de 1 % en 2024. Il table pour cela sur une stratégie assise sur la data et la stack technologique, comme ses concurrents, ainsi que sur ses investissements dans l’IA générative pour ses activités de création et de contenu. Le revenu opérationnel (Ebita) des activités médias et data affiche une croissance de 23 % sur un an, et une marge qui augmente plus rapidement que celle des activités créatives, dont le revenu opérationnel a progressé de 5 % au premier semestre. Dentsu souffle, le groupe japonais ayant publié un revenu net en croissance de 11% au deuxième trimestre, et un bénéfice opérationnel de 11,2 milliards de yens (environ 69 millions d’euros), contre une perte de 4,3 milliards de yens un an plus tôt. Sa croissance organique sur la période n’est que de 0,2 %, mais elle était en recul de 3,7 % au premier trimestre. Thomas Jamet (IPG Mediabrands) : “Nous allons assister au retour des agences à forte personnalité” Sur le premier semestre, le groupe ne communique pas un chiffre global de croissance organique, mais des résultats par zone géographique : + 2,1 % au Japon, et dans le rouge partout ailleurs (- 5,1 % sur le continent américain, – 0,9 % en EMEA où l’achat média soutient l’activité, et – 6,6 % en APAC hors Japon). Dentsu compte sur le déploiement de sa plateforme Merkury pour remonter la pente aux États-Unis. Il laisse inchangée sa prévision annuelle de croissance organique, aux alentours de 1 %, citant des gains de budgets au plus haut depuis cinq ans, le déploiement de son organisation One Dentsu, et une croissance historique du revenu net au Japon, où la publicité digitale connaît actuellement une progression à deux chiffres. WPP pourrait reculer en 2024 Avec un revenu net de 5,6 milliards de livres (6,5 milliards d’euros), WPP est derrière Publicis sur le semestre. Le groupe britannique a vu son revenu net chuter de 3,6 % sur un an au premier semestre, et sa croissance organique est en recul de 1%. A périmètre et taux de change constants, le résultat opérationnel baisse de 3 %, tandis que la marge est stable. Un passage à vide pour la holding, qui a abaissé ses prévisions de croissance organique pour l’année 2024, entre – 1 % et 0 %, contre une estimation de 0 à + 1 % précédemment. En cause selon le groupe, les pressions macro-économiques et la faiblesse de l’activité en Chine (- 24 % au deuxième trimestre). Alexandra Chabanne (GroupM) : “Notre métier est de trouver le juste équilibre entre investissement technologique et humain” Dans ce contexte, GroupM s’en tire plutôt bien, avec une croissance à périmètre constant de 1,4 % au deuxième trimestre, alors que la moyenne du groupe s’établit à – 0,6 %. Cependant, l’une des agences du réseau, Mindshare, risque de perdre Volvo, client depuis 25 ans, qui remet en jeu son achat média global. Sur la période, WPP a notamment gagné les budgets de AstraZeneca, Colgate-Palmolive et J&J. L’une des faiblesses de WPP en 2023, son activité dans le secteur de la technologie, est en phase de stabilisation (- 1 % au deuxième trimestre, après – 9 % un an plus tôt). En revanche, le secteur de la santé, qui fait la force de Publicis ou d’IPG, a vu plusieurs clients passer à la concurrence en 2023, tout comme le retail, ce qui impacte négativement les résultats du premier semestre 2024. La bonne nouvelle pour WPP est le retour à la croissance au deuxième trimestre de la zone Amérique du Nord, et la vente de sa participation majoritaire dans FGS Global (conseil stratégique) au fonds KKR, annoncée début août, qui va lui permettre de récupérer plus de 600 millions de livres qui serviront à réduire sa dette. WPP peut ainsi dégager plus de ressources pour continuer à investir dans l’IA. Raphaële Karayan AgencesRésultats économiques Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire GroupM s'adosse à Pacvue pour une nouvelle solution de retail media Dossiers Comment les agences créatives s’emparent de l’intelligence artificielle générative Publicis relève ses objectifs de croissance organique pour 2024 Havas : + 3,6 % de croissance au premier semestre 2024 Confidentiels Olivier Baconnet devient CEO de Publicis Media Exchange en France Havas annonce "Converged", un nouveau plan stratégique doublé d'une plateforme informatique commune Havas Media lance GeoTech, une agence de marketing local essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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