La mise en place aura pris du temps. Depuis l’annonce en 2014 que la gouvernance économique européenne allait mieux prendre en compte les aspects sociaux, il a fallu attendre la proclamation du Socle européen des droits sociaux fin 2017 (v. dépêche n°10455) pour servir de tremplin à ce « virage » vers plus d’Europe sociale dans des politiques longtemps accusées de faire reculer les droits sociaux au nom de la consolidation budgétaire. Cette année, les recommandations spécifiques par pays, vécues par la population la plus éloignée du projet européen comme des oukases de Bruxelles pour réformer les systèmes sociaux et marchés du travail, « consacrent une place de choix aux enjeux sociaux (…) » avance la Commission européenne. « Elles mettent particulièrement l’accent sur l'efficacité et l'adéquation des filets de protection sociale et un meilleur dialogue social », prétend la Commission. » Réorientation reconnue par la Confédération européenne des syndicats (CES) qui encourage la Commission à poursuivre dans cette voie d’une coordination des politiques économiques, mais aussi sociales.
Le réinvestissement de l’instrument législatif en matière sociale* concrétise l’engagement du Président de la Commission de rééquilibrer le social et l’économique. Mais c’est dans le cadre de la gouvernance économique, le fameux semestre européen, que se jouait une autre partition, celle du « corset » de réduction de déficits publics et d’incitations à des réformes structurelles, portées dans les « recommandations spécifiques par pays ». Cet exercice vise à prévenir des déséquilibres macro-éco
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