Libérée des restrictions de la BaFin, N26 relance sa croissance

Le challenger allemand N26, longtemps embourbé dans des ennuis réglementaires et forcé de réduire sa croissance, remonte la pente. Après la levée, en juin 2024, des restrictions imposées en 2021 par la BaFin, N26 a rouvert les vannes et revendique désormais un rythme de 200 000 nouveaux clients mensuels. Soit un niveau supérieur aux 170 000 clients recrutés chaque mois avant les restrictions. Ces dernières avaient limité N26 à 50 000 intégrations par mois, avant un relèvement à 60 000 en décembre 2023. C’est toutefois encore bien en-deçà du rythme de croissance de Revolut, qui a gagné 10 millions de clients en huit mois. 

Le challenger indique vouloir atteindre “4,8 millions de clients à revenus pertinents d’ici fin 2024”, contre 4,2 millions fin 2023. À la fin de l’année 2023, N26 revendiquait 8 millions de clients, avant de communiquer sur les clients “à revenus pertinents”, sans que la définition de cet indicateur ne soit davantage précisée. Le volume annuel de transactions devrait augmenter de 23 % en 2024 pour atteindre 140 milliards d’euros. “En moyenne, les 4,4 millions de clients à revenus pertinents effectuent un volume mensuel de 2 400 euros de transactions (soit environ 29 000 euros sur l’ensemble de l’exercice 2024)”, ajoute N26. 

Revolut et bunq en avance sur N26

De son côté, huit mois après avoir franchi la barre des 40 millions de clients, Revolut indique en compter plus de 50 millions. Un objectif que visait le challenger britannique pour l’année 2024. Nouveau cap : les 100 millions d’utilisateurs, assure désormais Revolut, qui a par ailleurs communiqué le chiffre de 4 millions de clients en France. Le Néerlandais bunq comptait de son côté 12,5 millions de clients en mai 2024. Reste à savoir si la nouvelle méthode de comptage de N26 poussera ses concurrents à communiquer, eux aussi, sur la part de clients réellement actifs.

Dans le même temps, N26 a lancé plusieurs produits déjà proposés par ses principaux concurrents. Son service d’épargne rémunéré Instant Savings a été introduit dans plusieurs pays d’Europe en mars 2024, et en France en juin. Le compte joint a été lancé le même mois dans l’Hexagone puis le trading d’actions et ETF a suivi en juillet. De quoi mettre à niveau la proposition de valeur de N26 face aux autres challengers.

Annoncée depuis des années puis plusieurs fois retardée, l’offre pour les entreprises devrait finalement voir le jour au cours de l’année 2025, indique la société. Une liste d’attente a été ouverte. L’offre ciblera “les petites et moyennes entreprises”, précise-t-elle.

Sur le plan financier, N26 atteint l’objectif de rentabilité que la société s’était fixé, avec un résultat opérationnel net de 2,8 millions d’euros au troisième trimestre. Le challenger a dépassé les 10 milliards d’euros de dépôts au cours de la période. N26 prévoit des revenus en hausse de 40 % en 2024, à 440 millions d’euros – dont la moitié de revenus d’intérêts, contre 40 % en 2023 – et un résultat opérationnel net “légèrement positif”. En comparaison, N26 avait enregistré en 2023 une perte nette de 102,4 millions d’euros, contre 213,4 millions d’euros en 2022.