Accueil > Adtechs & Martechs > Comment Smart veut atteindre 100 millions d’euros de revenus nets en 2022 Comment Smart veut atteindre 100 millions d’euros de revenus nets en 2022 La société française de technologies publicitaires, rentable, vise à nouveau 40 % de croissance organique. Elle va pour cela développer davantage sa présence aux États-Unis, renforcer son intégration verticale SSP-DSP-adserving, et s'appuyer sur la publicité contextuelle, notamment en vidéo via DynAdmic, acquise en 2021. Par Jean-Michel De Marchi. Publié le 17 février 2022 à 19h14 - Mis à jour le 19 février 2022 à 14h01 Ressources Smart veut accélérer le développement de ses activités, en France mais aussi aux États-Unis, et songe à une introduction en Bourse. La société adtech française, positionnée historiquement comme fournisseur de SSP et d’adserver pour les éditeurs médias, veut pour cela s’appuyer sur le développement de son modèle, qu’elle juge en adéquation avec l’évolution du programmatique. “Le marché de la publicité en ligne se consolide, avec la majorité du display qui s’achète de façon programmatique (à 64 % en France en 2021, hors opérations spéciales, selon l’Observatoire de l’ePub, ndlr). Il gagne en maturité et est plus structuré ; la répartition des rôles entre acteurs – DSP, DMP, SSP – sont plus clairs, mais le marché tend vers les acteurs de taille importante et dont les activités sont complètes ; c’est ce à quoi nous aspirons”, observe auprès de mind Media Arnaud Créput, PDG de Smart. Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire Recevez gratuitement notre sommaire par email chaque lundi à 6h L’entreprise a doublé son activité l’an dernier (1 500 milliards d’auctions publicitaires effectuées par mois, soit des impressions publicitaires disponibles, contre 700 milliards il y a 12 mois, affirme-t-elle) et son chiffre d’affaires net, passé de 36,4 millions à 71,3 millions d’euros (+ 97 %). L’acquisition en juin 2021 de l’entreprise DynAdmic, qui fournit aux acheteurs une technologie de ciblage contextuel en vidéo et télévision connectée, compte pour 60 % dans cette croissance, 40 % étant organique. “La société a amélioré sa marge ; l’EBITDA a quadruplé pour atteindre 15,5 millions d’euros”, indique Quentin Michon, directeur financier de la société. Des ambitions élevées aux États-Unis La société s’est largement internationalisée ; elle est maintenant présente dans 14 pays et réalise 85 % de son chiffre d’affaires hors de France, contre 15 % seulement en 2014, au moment de sa cession par Aufeminin au fonds d’investissement franco-chinois Cathay Capital. À l’international, outre l’Europe, elle développe également son activité en Amérique latine, et depuis fin 2020 au Moyen Orient et en Asie, depuis des bureaux à Dubai et Singapour qui ont réalisé chacun plus d’1 million d’euros de revenus nets en 2021. “16 % des revenus sont générés en France et 40 % dans le reste de l’Europe, tandis que les États-Unis représentent à eux seuls 38 % du chiffre d’affaires”, affirme Quentin Michon, directeur financier. C’était 20 % en 2020, avant l’acquisition de DynAdmic. Les États-Unis ont ainsi représenté 27 millions d’euros de chiffre d’affaires net, en forte progression : l’activité organique en Europe, France incluse, est en hausse de 35 %, mais de 80 % aux États-Unis. L’activité de Smart sur le sol américain est importante mais relative ; la société y bénéficie d’un effet prix-volume. Le marché de la publicité en ligne y est en effet beaucoup plus important qu’en Europe – il est attendu à 200 milliards de dollars en 2022, selon GroupM – et les prix de vente sont beaucoup plus élevés. Les revenus programmatiques des principaux éditeurs médias français augmentent de 20 % en 2021 La société possède donc dans cette zone une marge importante de progression pour sa SSP, qui ne figure pas dans les 10 premiers acteurs du marché, reconnaît Arnaud Créput, du fait d’un fort encrage des sociétés spécialisées locales (Google, Amazon, PubMatic, OpenX, Magnite, Yahoo, Xandr, SpotX, Index Exchange…) et d’un déficit de visibilité. Elle veut y intensifier son déploiement. Aux Etats-Unis, les éditeurs médias sollicitaient 5,4 SSP en moyenne fin 2021 À cet effet, Greg Coleman, ancien président respectivement d’AOL Advertising, Huffington Post, Criteo et Buzzfeed, a récemment été recruté dans un rôle de conseiller stratégique et directeur commercial aux États-Unis (sa fiche LinkedIn). Une intégration verticale à approfondir Sur le marché américain, Smart compte aussi désormais sur la présence de DynAdmic, qui y développe la majorité de ses revenus. Smart voit dans cet actif un moyen de faire face à l’évolution du marché vers le ciblage sans cookie : Dynadmic, qui représente déjà 30 % des revenus de la société – a développé une technologie propriétaire de ciblage contextuel vidéo et en télévision connectée à destination des acheteurs. 52 % des revenus de Smart sont aujourd’hui tirés de méthodes de ciblage sans cookie. Comment Cofidis a expérimenté le ciblage publicitaire sans cookie avec Weborama “Dynadmic a plusieurs atouts pour Smart : l’entreprise est positionnée comme plateforme de media-services et propose une solution technique de publicité vidéo contextuelle, tire déjà 20 % de son activité de la télévison connectée, a une forte présence aux États-Unis, et possède une organisation commerciale très poussée coté demande”, souligne Arnaud Créput. Ce dernier point doit d’ailleurs participer au renforcement de l’organisation commerciale côté demande de Smart et à l’accélération de sa stratégie d’intégration verticale offre-demande, complétée par la DSP en self service LiquidM, acquise fin 2019. Cette intégration verticale doit permettre de sécuriser la demande publicitaire et répondre en partie aux attentes de transparence de plus en plus fortes des agences – notamment via le procédé en supply path optimization (SPO), qui permet aux plateformes d’achat programmatique de ne retenir que les sources de ventes publicitaires les plus efficaces. En cela, Smart peut s’appuyer sur ses offres de curation et les services associés : accès direct à l’inventaire, activation de “données first party”, efficacité coût, meilleur reporting, deal-ID multi-éditeurs. Un contexte de marché jugé favorable La direction de Smart estime le contexte réglementaire et politique favorable au développement de ses activités. “L’amende de 220 millions d’euros infligée par l’Autorité de la concurrence en France contre Google pour ses pratiques anticoncurrentielles dans l’adserving et les SSP, la procédure antitrust en cours aux États-Unis contre ce même groupe, les enquêtes et les nouveaux textes amorcés par la Commission européenne contre les GAFA, la volonté croissante des acteurs de la chaîne de valeur de s’appuyer sur des acteurs indépendants et de se libérer de leur dépendance vis-à-vis des walled gardens, les enjeux de transformation du business vers des pratiques plus respectueuses de la privacy… il y a de nombreux signaux qui nous font penser qu’il y a de réelles opportunités pout Smart”, estime son PDG Arnaud Créput. On vous explique : comment fonctionne l’analyse sémantique pour le ciblage contextuel Après-cookie : panorama de quelques acteurs positionnés sur le ciblage contextuel La société française tente en effet de substituer son adserver à celui de Google, qui au fil des ans a verrouillé le marché du top 20 des médias d’informations en France. Smart a cependant remporté un premier succès en signant en décembre le contrat d’adserving de Vocento, l’un des trois plus grands groupes médias en Espagne, qui utilisait jusque-là l’outil de Google. Une introduction en Bourse en toile de fond Smart, qui indique être rentable chaque année, vise désormais 100 millions d’euros de revenus nets en 2022 – soit 40 % de hausse -, puis 130 millions en 2023, en conservant un EBITDA autour de 30 %. Une introduction en Bourse est étudiée à partir de fin 2023, en fonction des conditions de marché. La société va adopter les normes de gestion nécessaires (organisationnelles, commerciales, administratives, financières) pour être en capacité de réaliser une éventuelle opération à cette date. L’entreprise, dont les effectifs sont passés de 280 personnes fin 2020 à 440 fin 2021, veut créer 150 postes supplémentaires en 2022, dont 60 % en France (100 postes ouverts), pour atteindre un effectif de 600 salariés. Parmi ses priorités : le développement international – en particulier aux États-Unis où le groupe veut générer 50 % de ses revenus dès fin 2023 (37 % actuellement), avec une politique agressive de recrutements – mais aussi l’accélération de l’intégration verticale de ses activités Smart, LiquidM et DynAdmic). Sur ce point, l’objectif est d’atteindre 50 % de demande directe ou directement influencée par sa relation aux demandeurs, contre 20 % aujourd’hui. James Bird, product manager à Xandr, “La création d’une curated marketplace devrait être une priorité pour les acheteurs médias” Enfin Smart veut accompagner le développement du marché de la télévision connectée – avec 20 % de ses revenus visés sur ce levier en 2023 contre 8 % aujourd’hui – et développer davantage l’implémentation de ses outils adserving et SSP auprès des acteurs des e-commerçants ayant des actifs publicitaires et ou data. Smart a déjà signé avec La Redoute, Leboncoin et Ebay. Jean-Michel De Marchi Achat programmatiqueAdserverAdtechConcurrenceDSPEtats-UnisPublicité programmatiqueSSPTransparence Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Analyses Les revenus programmatiques des principaux éditeurs médias français ont augmenté de 20 % en 2021 Aux Etats-Unis, deux nouvelles plaintes du Texas contre Google Entretiens Christian Röpke (Die Zeit) : "Faire payer un euro la période d'essai de l'abonnement numérique est plus efficace que de la rendre gratuite" Entretiens Emmanuel Crego (Values) : "Chaînes de télévision et opérateurs télécoms ont dans l'immédiat des intérêts partagés à ne pas ouvrir l'écosystème audiovisuel à de nouveaux acteurs ou nouveaux services" Tribunes gratuit “Les chaînes de télévision doivent adopter une approche hybride pour tirer parti des atouts de leurs offres linéaires et digitales” Smart rachète DynAdmic, une société adtech française spécialisée dans le ciblage contextuel vidéo Publicité en ligne : pourquoi l’Autorité de la concurrence française inflige une amende de 220 millions d’euros à Google 366 et M Publicité s'équipent d'un adserver dédié pour monétiser leur trafic sans consentement : leurs stratégies et les objectifs Adtech : des journaux européens portent plainte contre Google devant la Commission européenne Aux Etats-Unis, les éditeurs médias sollicitaient 5,4 SSP en moyenne fin 2021 Optimisation de la publicité programmatique : Hubvisor accélère son développement Dossiers RGPD (2/5) : quelles données les SSP, DSP et DMP collectent-elles ? 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