Accueil > Services bancaires > Le compte rémunéré de N26 arrive à son tour en France Le compte rémunéré de N26 arrive à son tour en France Plus d’un an après avoir lancé son compte rémunéré Instant Savings pour la première fois, en Espagne, N26 installe le service en France. Le déploiement accompagne la fin des restrictions imposées par la BaFin au challenger allemand. Par Caroline Soutarson. Publié le 04 juin 2024 à 11h31 - Mis à jour le 05 juin 2024 à 16h40 Ressources Le challenger allemand N26 déploie enfin son offre de compte rémunéré en France le 4 juin, où la société compte près de 3 millions d’utilisateurs (sur 8 millions au total). Le service a d’abord été inauguré en Espagne, en mai 2023, avant d’être étendu à l’Allemagne en novembre de la même année, puis à 13 autres marchés européens en mars 2024. Ce délai pour la France, qui est “l’un des marchés les plus importants pour N26”, selon son directeur général Jérémie Rosselli, est dû à un enjeu de migration, assure-t-il. “Nous souhaitions d’abord inviter nos clients ayant un Iban commençant par DE à le changer pour un Iban français.” N26 a entamé la migration vers l’Iban français depuis septembre 2023. “Plus de la moitié de nos clients ont déjà franchi le pas et d’ici les prochaines semaines, nous serons proches de la quasi-totalité”, confie Jérémie Rosselli à mind Fintech. Notre base de données des nombres de clients, en France et à l’étranger, des néobanques, challengers et banques en ligne Ce déploiement d’Instant Savings en plusieurs étapes a permis à N26 d’expérimenter plusieurs offres telles qu’un taux d’intérêt similaire pour tous ses utilisateurs d’abord – ce que fait par exemple la plateforme d’investissement berlinoise Trade Republic, qui se rapproche progressivement d’un modèle de banque mobile -, puis des taux différenciés, en fonction de l’abonnement choisi – une stratégie pour laquelle a opté le néocourtier munichois Scalable Capital. N26 a finalement choisi cette seconde option, avec un taux d’intérêt préférentiel à 4 % pour les clients Metal (16,90 euros par mois), de 2,8 % pour les clients You (9,90 euros par mois) et Smart (4,90 euros par mois), et de 2,6 % pour les clients gratuits (Standard). Cette rémunération évoluera en fonction des taux directeurs de la banque centrale européenne. “Notre produit diffère d’un livret d’une banque traditionnelle par plusieurs aspects : le calcul quotidien des intérêts (pas à la quinzaine), leur versement mensuel, et ce sans conditions (ni minimum ni maximum de dépôts et sans critères de revenus)”, argumente Jérémie Rosselli. Les offres des acteurs de la banque numérique Doubler les dépôts Avec ce nouveau service, le DG France souhaite “doubler nos dépôts en France dans les prochains mois, comme cela a été le cas en Espagne”. Le dirigeant ne souhaite toutefois pas communiquer sur les encours actuels de dépôts en France. “En 2022, le dépôt moyen d’un client N26 en France était de 1 500 euros en moyenne”, indiquait Jérémie Rosselli en juillet 2023. En novembre 2023, le challenger espérait gérer “8 milliards d’euros de dépôts clients” d’ici le 31 décembre 2023. “Avec la hausse des taux qui génèrent des revenus de trésorerie, les dépôts sont devenus une ligne de revenus additionnels à côté des abonnements, des revenus d’activité (interchange, envoi d’une carte suite à sa perte…) et des revenus bancaires (liés aux produits de crédit, d’investissement…). Toutefois, ils ne changeraient pas notre aptitude à atteindre la rentabilité s’ils étaient amenés à diminuer. Nous nous sommes lancés durant une période de taux faibles, voire négatifs, et nous sommes pourtant rentables en France depuis 4 ou 5 ans”, développe le dirigeant pour mind Fintech. 4 millions de clients “pertinents” La rentabilité est d’ailleurs au cœur de la nouvelle stratégie de N26, confiait récemment son cofondateur et CEO Valentin Stalf au Financial Times. Alors que la société a enregistré plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, pour une perte de 100 millions d’euros, elle vise désormais “une rentabilité globale mensuelle au cours du second semestre 2024”. Pour l’atteindre, le challenger veut se concentrer sur les “revenue-relevant customers”, qui étaient au nombre de 4 millions fin 2022. Fin 2021, 3,7 millions étaient “sources de revenus”. Pour l’année 2023, l’entreprise estime que cette clientèle augmentera “d’un pourcentage à un chiffre”, indiquait-elle en novembre 2023. Cette augmentation limitée s’explique notamment par les restrictions d’onboarding des clients imposées par le régulateur financier allemand à cette époque-là, à cause de failles dans le dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent. Ces limitations ont été révoquées le 1er juin 2024. Même si N26 entend “arrêter la course aux clients” et “la croissance à n’importe quel prix”, d’après Jérémie Rosseli, le dirigeant affirme néanmoins à mind Fintech “pouvoir doubler nos parts de marchés en France dans les prochaines années” et “doubler notre base de clients rapidement” en attirant des “clients rentables” grâce à la complétion de l’offre. “À partir du moment où des clients sont actifs, nous sommes capables de les rentabiliser grâce à une structure de coûts faibles”, résume Jérémie Rosselli. Caroline Soutarson challengerépargne Besoin d’informations complémentaires ? 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