Les dates anniversaires sont souvent l’occasion de dresser un bilan et de révéler les divergences de fond. A l’occasion du centenaire de la première convention collective signée le 15 novembre 1918 en Allemagne, célébré le 16 octobre lors d’une conférence à Berlin, les syndicats et les fédérations des employeurs ont conclu à un bilan positif du « partenariat social », qualifié de « pilier du modèle allemand ». Mais leur identité de vue s’arrête là. Car si les partenaires sociaux ont affiché leur volonté commune de consolider le système des accords collectifs en pleine perte de vitesse, ils nourrissent des idées très différentes sur la meilleure façon d’y parvenir. Alors que les employeurs misent sur une nouvelle flexibilité des accords de branche, les syndicats plaident entre autres en faveur de l’introduction d’avantages fiscaux pour les salariés syndiqués dans les entreprises liées par les accords de branche. Le débat porte notamment sur le rôle que l’État devrait jouer pour enrayer le déclin des accords de branche.
Un pacte entre employeurs et syndicats. « L’une des spécificités des relations industrielles allemandes est qu’elles sont nées des circonstances particulières liées à la Première et de la Seconde Guerre mondiales », explique Wolfgang Schröder, chercheur au centre de recherche sur les sciences de Berlin (WZB). Dans le contexte de la révolution de novembre 1918, des industriels craignant une nationalisation de leurs entreprises, ont accepté de faire des concessions à leurs ouvriers. Le 15...
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