Accueil > Médias & Audiovisuel > Le chiffre d’affaires de Netflix estimé à 1,5 milliard d’euros en France en 2021 Le chiffre d’affaires de Netflix estimé à 1,5 milliard d’euros en France en 2021 La société de streaming vidéo a annoncé avoir dépassé 10 millions d'abonnés dans l'Hexagone, soit une progression de 50 % en deux ans. Par Jean-Michel De Marchi. Publié le 11 juillet 2022 à 17h31 - Mis à jour le 19 décembre 2022 à 16h05 Ressources La plateforme de SVOD comptait un peu plus de 10 millions d’abonnés en France parmi les 222 millions totalisés à l’échelle mondiale fin 2021, a indiqué dans une interview au Journal du dimanche samedi 9 juillet le co-PDG de Netflix, Ted Sarandos. Le nombre d’abonnés revendiqués par Netflix en France est donc en progression de 50 % en deux ans (6,7 millions fin 2019). En s’appuyant sur un revenu moyen par abonné (ARPU) équivalent en Europe en 2021 à 11,43 euros, comme le mentionne son dernier rapport annuel, le revenu mensuel de Netflix tiré des abonnés s’est établi à plus de 115 millions d’euros en moyenne l’an passé en France. En ajoutant à ces revenus issus des consommateurs ceux tirés de la vente à l’export de ses contenus produits dans l’Hexagone, qui étaient de 45 millions d’euros en 2020, et que l’on peut estimer entre 60 et 100 millions d’euros en 2021, le chiffre d’affaires total réalisé par Netflix en France peut être estimé peu ou prou à 1,5 milliard d’euros en 2021. Interrogé par mind Media, Netflix n’a pas souhaité confirmer nos estimations. Le chiffre est en progression de plus de 50 % aux revenus que nous estimions pour l’année 2020. Comment les acteurs français de la SVOD généralistes se positionnent face aux grandes plateformes américaines La progression de l’activité de l’entreprise a été importante mais elle ralentir désormais nettement. L’audience de la plateforme en France est passée de 13 millions de VU mensuels en janvier 2019 à 19,2 millions de VU mensuels en mai 2021. Sur la même période, le nombre de VU quotidiens est passé de 2,5 millions à 4 millions. L’accélération des usages et des abonnements a eu lieu essentiellement en 2020 et au premier semestre 2021, pendant les confinements. De nouveaux relais de croissance Depuis le deuxième semestre 2021, les souscriptions se tassent dans la plupart des marchés clés. Netflix a même affiché une perte nette de 200 000 abonnés dans le monde au premier trimestre 2022. Ses dirigeants avaient indiqué s’attendre à en perdre deux millions supplémentaires au deuxième trimestre – dont les résultats seront présentés mardi 19 juillet – puis d’en gagner à nouveau au deuxième semestre. En France comme dans le reste du monde occidental, Netflix demeure de loin le premier acteur de la SVOD. Son nombre d’abonnés fin 2021 représentait 33 % des 30 millions de foyers estimés en France par l’Insee en 2021, et même 36 % du nombre de foyers connectés à internet dénombrés par Médiamétrie. Mais le groupe doit trouver de nouveaux relais de croissance pour faire face à la vive concurrence de Disney et Amazon. L’entreprise agit à la fois sur ses offres et sur sa stratégie. Depuis 2019, elle a ainsi augmenté ses tarifs dans ses principaux marchés – parfois à deux reprises. En France, une première augmentation a eu lieu à l’automne 2021, avec des offres fixées depuis à 8,99 euros (plus 1 euro), 13,49 euros (plus 3 euros) et 17,99 euros par mois (plus 2 euros). La société a également supprimé le premier mois d’essai gratuit ; ce fut le cas en février 2020 en France. Cela lui a permis de faire progresser son revenu mensuel moyen par utilisateur : la progression de cet indicateur pour le marché EMEA est de 12 % depuis 2019, et de 27 % depuis 2017. Des chiffres sans doute proches de ceux réalisés en France. Le groupe veut également lutter contre le partage frauduleux de comptes. Il teste dans une poignée de pays l’ajout d’une option payante additionnelle à ses offres pour permettre aux abonnés de partager leur compte en dehors de leur foyer contre quelques dollars supplémentaires chaque mois. Les services de SVOD tentent de limiter les désabonnements Un modèle à repenser Mais ces mesures ne seront pas suffisantes. L’entreprise prend dans le même temps de nouvelles orientations stratégiques. Elle se diversifie et complète son modèle : ces dix derniers mois elle a déjà réalisé trois acquisitions de studios de développement de jeux vidéo et elle travaille, comme Disney, au lancement mondial d’une nouvelle offre, moins chère et avec publicité. Celle-ci, testée notamment au Kenya, est prévue au cours du deuxième semestre ou début 2023. Le recrutement d’un responsable de l’activité publicitaire est en cours, a rapporté le Wall Street Journal. Selon CNBC, Netflix a débuté des discussions avec Google, mais aussi Comcast, Roku et NBCUniversal aux Etats-Unis pour éventuellement se faire aider dans la commercialisation publicitaire de ses espaces, un nouveau métier pour la société. Ces initiatives n’empêchent pas Netflix de prendre des mesures plus radicales. Le groupe a supprimé 450 postes depuis le début de l’année, soit 6 % de ses effectifs. La société doit rassurer les investisseurs sur son modèle : malgré une remontée de 10 % sur les 30 derniers jours en Bourse, le titre affiche toujours une baisse de 65 % sur les six derniers mois. Signe des doutes qui agitent les marchés financiers, le titre a chuté de 22 % en une seule journée le 21 janvier lors de la présentation de ses résultats annuels pour 2021, avant une nouvelle chute de 35 % le 20 avril lors de la journée de publication de ses résultats du premier trimestre. Les résultats de l’entreprise au deuxième trimestre, publiés mardi 19 juillet, seront particulièrement observés. L’évolution du cours de Bourse de l’action Netflix sur les six derniers mois : 11 janvier – 11 juillet 2022 (capture d’écran depuis Google Finances). Jean-Michel De Marchi Résultats économiquesStreaming vidéoSVOD Besoin d’informations complémentaires ? 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