Accueil > Médias & Audiovisuel > L’Équipe veut capitaliser sur les JO 2024 pour accélérer sa transformation numérique L’Équipe veut capitaliser sur les JO 2024 pour accélérer sa transformation numérique La plus grande compétition mondiale de sport, organisée cet été à Paris, représente un enjeu majeur pour l’image et l’économie du quotidien sportif, qui fera face à la concurrence de France Télévisions, RMC et Le Parisien pour capter l’attention du public. Avec un dispositif ambitieux, c’est aussi le moyen pour le groupe d’enclencher de nouveaux projets pour son offre en ligne. Par Jean-Michel De Marchi. Publié le 31 mai 2024 à 16h12 - Mis à jour le 02 juillet 2024 à 17h53 Ressources “Ce sera l’événement le plus important dans l’histoire de L’Équipe ; plus important encore que la Coupe du monde de football 1998 qui avait déjà lieu en France. Cela fait trois ans qu’on se prépare”, souligne Emmanuel Alix, directeur du numérique de L’Equipe, interrogé par mind Media. Les Jeux olympiques d’été à Paris, entre le 26 juillet et le 11 août, constitueront le point d’orgue éditorial d’une année extrêmement riche en compétitions, avec en amont Roland-Garros, l’Euro 2024 et le Tour de France, notamment. Ces deux semaines de JO occuperont largement la scène médiatique française, en particulier chez France Télévisions, RMC et Le Parisien-Aujourd’hui en France, qui proposent traditionnellement une large couverture des sports, et sur L’Equipe, qui veut se différencier et demeurer le média sportif de référence pour suivre la compétition “avant et après les JO et les Jeux paralympiques, ajoute Emmanuel Alix, avec un traitement à la fois pour les experts de sport et pour le grand public, et une offre multimédia via le journal, le site, l’audio via nos podcasts, et la vidéo, via le numérique et La Chaîne L’Équipe.” Parmi les près de 270 journalistes que compte le groupe (sur 500 salariés), 200 seront mobilisés pour l’événement, dont 70 accrédités pour accéder aux épreuves. Le quotidien papier proposera une édition d’environ 40 pages durant les JO, et pour la première fois 100 % des résultats de la veille. Le tirage papier sera augmenté de 30 % et le titre espère 15 à 20 % de diffusion supplémentaire. Sur l’année 2023, il avait vendu environ 60 000 exemplaires papier chaque jour en kiosque et sur abonnement, selon l’ACPM, auxquels s’ajoutaient 150 000 versions numériques individuelles téléchargées. Comment France Télévisions prépare son dispositif publicitaire pour les Jeux olympiques Le groupe s’appuiera aussi sur La Chaîne L’Équipe – qui ne détient pas de droits de diffusion – avec notamment des reportages, du direct autour des enceintes et des talks. L’objectif affiché : battre le record d’audience détenu par son talk L’Equipe du Soir lors de la mi-temps de la finale de la Coupe du monde 2022 avec près d’1,5 million de téléspectateurs. Les replay et des vidéos supplémentaires seront disponibles sur l’offre numérique du groupe, qui concentrera l’essentiel du dispositif éditorial. Un “guide des JO” a été mis en ligne fin mai pour agréger les principales informations des 47 disciplines (présentation et règles de la compétition, calendrier, son historique…) et de tous les athlètes (palmarès, fiches sur les stars mondiales, présentation des Français engagés, les dernières actualités publiées…). Il est sponsorisé par Toyota. Une équipe de 12 journalistes gérera le suivi en direct des épreuves. Le site pourra s’appuyer sur plus de 80 % de son trafic en ligne qui s’effectue en accès direct. La direction table sur 200 articles publiés en ligne par jour lors des JO, contre 120 en moyenne habituellement, pour augmenter de façon significative ses audiences. Le titre totalisait 75 millions de visites mensuelles en moyenne en 2023 sur son site pour 390 millions de pages vues mensuelles. L’application a totalisé en moyenne, elle, 100 à 105 millions de visites mensuelles, et plus ou moins un milliard de pages vues mensuelles (chiffres ACPM). Concernant les audiences attendues, “il y a une part d’inconnu liée aux résultats des sportifs français, mais nous misons sur au moins 40 % de trafic en ligne en plus sur la période olympique”, indique Emmanuel Alix. La période juin-juillet-août sera stratégique pour les ventes et les audiences, et donc pour les revenus annuels. Du côté de l’éditeur comme de la régie publicitaire, on ne communique pas d’objectifs précis. Les Jeux olympiques de Paris vont booster le marché publicitaire français en 2024 Préparer l’après-JO Le groupe se projette en revanche à moyen terme : “Les JO doivent permettre d’accélérer notre transformation numérique”, insiste Emmanuel Alix. Plusieurs initiatives sont donc prévues sur son offre en ligne. Un chatbot serviciel alimenté par l’IA générative sera proposé pour informer à la demande les internautes. Le suivi des matches en direct, parfois peu visible, va être amélioré avec une nouvelle ergonomie et une meilleure visibilité. Enfin, L’Équipe donnera la possibilité à ses utilisateurs logués de personnaliser leur page d’accueil. Ils sont de l’ordre d’1,5 million par jour environ. Ils deviennent un actif stratégique pour les éditeurs dans une optique de développement de la connaissance client et d’alternative au cookie pour le ciblage publicitaire. Si l’Euro de football fait figure de premier levier de recrutement et de fidélisation des abonnés en ligne – ils sont actuellement environ 194 000 -, les Jeux olympiques doivent aussi favoriser leur développement. Le quotidien sportif, qui affrontera plus particulièrement la concurrence de RMC, France Télévisions et Le Parisien, reste sur trois exercices profitables. Il compte sur une année 2024 riche en événements sportifs pour le demeurer. Les dispositifs du Parisien et de RMC France Télévisions aura le privilège de s’appuyer sur les droits audiovisuels en clair dont le groupe dispose pour diffuser les compétitions en direct sur ses antennes et sur sa plateforme vidéo, où il proposera une chaîne vidéo en ligne éphémère exclusivement dédiée à l’événement. Sollicité par mind Media, le groupe indique qu’il présentera officiellement son dispositif dans quelques semaines. Le volet numérique sera significatif. Il y a totalisé 24,7 millions de VU en avril, selon Médiamétrie//NetRatings. L’événement représente “un enjeu colossal” aussi pour sa régie publicitaire, FranceTV Publicité, comme nous l’indiquait en janvier Nathalie Dinis, sa directrice générale adjointe Commerce. Huit annonceurs parraineront ses programmes consacrés aux Jeux, avec des “offres publicitaires originales, immersives et de nouvelles écritures”. RMC (Altice Media) pourra également s’appuyer sur son statut de radio officielle des JO, ce qui lui offrira des ressources techniques et opérationnelles sur place et un accès facilité aux sportifs au sein des enceintes. “C’est un plus, mais ce qui nous distingue véritablement, c’est notre ADN tourné vers le sport tout au long de l’année, qui nous permet d’avoir une organisation flexible et une expertise dans la couverture sportive, affirme Emmanuel Renard, directeur des rédactions de la radio, interrogé par mind Media. Cela fait un an qu’on se prépare. C’est le dispositif le plus ambitieux financièrement et éditorialement pour l’histoire de la radio, avec au moins une centaine de journalistes – dont 60 accrédités sur les lieux des épreuves – et le chiffre pourra être supérieur, auxquels s’ajoutent 18 consultants. Outre sa couverture à Paris et en Île-de-France, une douzaine de ses journalistes seront présents dans différentes villes françaises. RMC produira 20h de direct chaque jour sur son antenne, avec des matinales quotidiennes dédiées aux Jeux, les épreuves en direct et des émissions de talk. La radio réunit habituellement 3,1 millions d’auditeurs par jour (avec une durée d’écoute d’environ 2h), dont environ 1 million en mobilité (Médiamétrie, janvier-mars 2024). Elle veut aussi s’appuyer sur le numérique (10,6 millions de VU mensuels), notamment avec une offre en mobilité. Trois web-radios en continu, très éditorialisées, seront ainsi proposées : “100 % Bleus”, “100 % Sports collectifs” et “100 % Sports individuels”. Avec quel objectif d’audience ici ? RMC a totalisé 22 millions d’écoutes actives en mars, pour une durée moyenne de 37 minutes (ACPM). “C’est difficile d’être précis pour un événement comme celui-ci, indique Emmanuel Renard, mais l’offre proposée pour la dernière Coupe de monde de football a totalisé environ 5 millions d’écoutes. Nous dépassons à chaque fois nos attentes et les précédents chiffres.” Ses programmes seront disponibles en podcast replay, et son site en ligne offrira ses programmes radio ainsi qu’un live et des articles complémentaires sur les coulisses. Un guide des Jeux y sera également disponible, comprenant la présentation des Français en lice, celle des 35 enceintes sportives, ainsi que les chances de médailles tricolores. De son côté, Le Parisien-Aujourd’hui-en-France, qui se présente comme “le plus sportif des quotidiens généralistes”, veut s’appuyer sur ses forces : 30 journalistes composent déjà habituellement sa rédaction des sports et 90 autres sont dédiés à son ancrage local en Île-de-France. Le projet éditorial déployé pour les JO sera le plus important de l’histoire du journal, a indiqué sa direction lors de sa présentation début avril. “Nous voulons couvrir la compétition mais aussi son impact sur la société, en particulier sur les transports, le logement et la politique, avant, pendant et après, et proposer un guide des sorties pour les loisirs, les concerts, etc.”, avait indiqué Pierre Chausse, son directeur délégué de la rédaction. Quelques dizaines de journalistes sont déjà mobilisés depuis plusieurs mois pour proposer différents formats. Le dispositif augmentera progressivement pour mobiliser lors des compétitions la moitié de la rédaction, soit environ 200 de ses 400 journalistes. 35 journalistes ont été accrédités. 30 offres éditoriales sont annoncées autour des Jeux, à partir du tryptique ”Informer, accompagner et émouvoir” : des suppléments dédiés avant et pendant les JO, des newsletters, de grands formats numériques, etc. Sur le numérique, son site, qui a totalisé 16,5 millions de VU en avril (Médiamétrie//NetRatings), s’appuiera sur une maquette spéciale et un live sera proposé de 6h à minuit, tandis que le quotidien papier bénéficiera d’un cahier spécial et d’une pagination renforcée d’une cinquantaine de pages. Des vidéos en direct seront produites, également diffusées sur les plateformes sociales, et son podcast Code Source proposera une programmation spéciale. Enfin, des athlètes ont été engagés comme consultants et ambassadeurs du Parisien, notamment Marie-José Pérec, ancienne championne olympique d’athlétisme. Le journal a investi deux millions d’euros pour son dispositif, essentiellement sur l’éditorial, avec des recrutements de journalistes. Jean-Michel De Marchi LoginMarché publicitaire 2024SportTransformation des médias Besoin d’informations complémentaires ? 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