L’accord conclu le 4 juin à La Haye sur la réforme des retraites par les syndicats et le patronat (v. dépêche n°100454), à cinq jours des législatives, a provoqué la colère des adhérents de la FNV. La plus grande centrale des Pays-Bas a longtemps été contre cette réforme, qui vise à faire passer de 65 à 67 ans l’âge de la retraite, en deux étapes, en 2020 et 2025. Elle s’y est finalement résolue, parce qu’une majorité de députés s’est dégagée au Parlement en faveur du projet. La loi, cependant, n’a pas été adoptée et se trouve en suspens depuis la chute du gouvernement de centre-gauche, en février dernier, faisant planer une trop grande incertitude du point de vue du patronat. Aujourd’hui, les adhérents de la FNV se demandent pourquoi les syndicats se sont mis d’accord avec les employeurs, pour pousser en faveur d’une réforme qui va à l’encontre de l’intérêt des salariés. « Si l’on compare notre plan avec la situation actuelle, il représente évidemment une détérioration, et ça fait mal, admet Henk van der Kolk. Mais il faut comparer notre plan à celui du gouvernement et des programmes de certains partis, qui veulent voir passer l’âge de la retraite à 67 ans avant 2025, et se rendre compte qu'il fait moins mal. » Le Parti libéral (VVD), donné comme gagnant lors du scrutin législatif de ce 9 juin, préconise d’augmenter l’âge de la retraite de deux mois par an, à partir de 2011 – arrivant à 67 ans dès 2023. « Les syndicats, au contraire, proposent d’épargner les salaires les plus faibles et les métiers les plus pénibles, en demandant une évaluation nationale sur les conséquences de l’augmentation de l’espérance de vie, après le passage de l’âge de la retraite à 66 ans, pour voir dans quelles conditions reporter, éventuellement, l'âge de la retraite à 67 ans ». Henk van der Kolk plaide pour une attitude réaliste, en rappelant une donnée structurelle du marché de l’emploi : le vieillissement de la population fait que les salariés travaillent déjà, en moyenne, un jour par semaine pour payer les retraites, « un niveau qui passera à deux jours par semaine dans quelques années, si rien n’est fait maintenant ». Une tournée d’explication de l’accord va être organisée par la FNV et Alliés du 21 au 23 juin à travers le pays, et sera suivie par un vote de la base sur l’accord, du 18 au 30 juin. Après quoi la FNV et Alliés se concertera avec la FNV et prendra une décision finale, début juillet, sur l’accord de principe conclu avec les employeurs.
qui passera à deux jours par semaine dans quelques années, si rien n’est fait maintenant ». Une tournée d’explication de l’accord va être organisée par la FNV et Alliés du 21 au 23 juin à travers le pays, et sera suivie par un vote de la base sur l’accord, du 18 au 30 juin. Après quoi la FNV et Alliés se concertera avec la FNV et prendra une décision finale, début juillet, sur l’accord de principe conclu avec les employeurs.
Planet Labor, 9 juin 2010, nº 100463 – www.planetlabor.com
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