[Info mind Media] Corinne Mrejen probable nouvelle présidente du SRI avec un programme offensif 

La succession de Sylvia Tassan Toffola à la présidence du Syndicat des régies internet françaises (SRI) est presque finalisée. La présidente de TF1 Pub, qui occupe la fonction depuis mars 2018, avait annoncé en juillet, lors de la dernière édition de l’Observatoire de l’e-Pub, vouloir céder le fauteuil. De l’avis de plusieurs membres du conseil d’administration du SRI, la fonction est exigeante et demande du temps : représentation, étude des dossiers, travail avec l’interprofession, réunions internes, etc. 

Après presque six ans, il s’agit pour elle de se consacrer pleinement à TF1, dont les enjeux autour de sa nouvelle plateforme de streaming TF1+ seront très importants en 2024. Elle formait depuis deux ans un tandem avec Fabien Scolan, vice president advertising du Groupe Leboncoin, en tant que vice-président de l’association.

Une conduite du SRI souvent collégiale

C’est Corinne Mrejen, administratrice du SRI depuis plusieurs années, qui selon toute vraisemblance succédera à Sylvia Tassan Toffola pour un mandat de deux ans. Plusieurs témoignages recueillis en interne vont en ce sens. L’élection aura lieu le 18 décembre. A une dizaine de jours du vote, aucun autre candidat ne s’était d’ailleurs manifesté, s’est fait confirmer mind Media jeudi 7 décembre.

Son nom a émergé il y a plusieurs mois déjà : la conduite du SRI est souvent collégiale parmi les principales régies : l’association réussit jusque-là le petit miracle de concilier sous une seule voix les intérêts parfois divergents d’acteurs publicitaires très différents, issus de la presse quotidienne nationale, de la presse régionale, des magazines, de l’audiovisuel et du numérique. Ils subissent tous les tensions du marché, provoquées notamment par la domination des grandes plateformes.

Corinne Mrejen jouit d’une solide expérience au sein du marché publicitaire où elle exerce depuis plus de 35 ans. D’abord chez l’annonceur et en agence (Ogilvy, SFR, Zénith), avant de devenir directrice générale des régies des groupes Figaro, puis Le Monde. Elle collabore depuis 2016 au sein du groupe Les Echos-Le Parisien, aujourd’hui comme présidente de sa régie, chief impact officer et directrice générale en charge de la monétisation et du développement.

“Dans la continuité des travaux précédents”

Si le conseil d’administration du SRI valide sa candidature, elle sera secondée par Olivier Rozental en tant que vice-président. Celui-ci est plutôt discret dans l’écosystème mais déjà expérimenté. Là où Corinne Mrejen a un profil commercial et politique, Olivier Rozental a un profil plus technique. Il est depuis juin 2020 directeur de la transformation et des activités commerciales numériques d’Altice Media Ads & Connect. 

Avant de rejoindre la régie publicitaire du groupe Altice Media, il a effectué une large partie de sa carrière à la direction produit, d’abord chez SFR où il est resté 11 ans (2004-2016) puis, après le rachat de l’opérateur, chez Altice Group, où il a piloté la création et le développement de l’activité OTT (2016 à 2020). Il est également président de la régie programmatique commune aux principaux éditeurs médias, Mediasquare, depuis juin 2022.

“La candidature que je porte en tandem avec Olivier Rozental s’inscrit dans la continuité des travaux effectués par les précédents présidents et présidentes, et plus spécifiquement les chantiers menés par Sylvia Tassan Toffola, souligne Corinne Mrejen auprès de mind Media.  L’élection à la présidence du SRI aura lieu le 18 décembre et nous nous soumettrons à ce moment au vote des administrateurs du SRI. Il faut respecter le processus électif, prendre le temps d’écouter et de donner la parole à chacun.”

Le projet : rationalisation du programmatique, souveraineté, évolution des mesures

Le marché publicitaire est déjà agité ces dernières années, mais il le sera un peu plus encore en 2024, avec la fin effective des cookies tiers et le renforcement des contraintes de réduction carbone. Alors même que les revenus publicitaires des éditeurs médias ont souvent oscillé ces 18 derniers mois entre déclin et très légère croissance.

Le SRI aura donc fort à faire. Si son élection est confirmée, le duo veut “adresser toutes les transitions, au-delà de la transformation déjà engagée autour de la transition environnementale”, indique Corinne Mrejen. 

Cela passe par répondre aux enjeux liés aux modèles économiques et sociétaux de l’industrie, et de façon incidente et plus opérationnelle, adresser les enjeux de transformation des métiers, des pratiques et des indicateurs de mesure du marché. Les grandes orientations pour les deux prochaines années sont dressées : “Sur les technologies, il faudra rationaliser les flux programmatiques pour limiter l’impact carbone des enchères inutiles et regagner de la valeur et de la transparence en limitant les intermédiaires, indique Corinne Mrejen. Sur la privacy, la fin des cookies tiers devra nous permettre de reconquérir de la souveraineté face aux acteurs supranationaux. Enfin, sur la mesure, nous voulons challenger les indicateurs existants pour revaloriser les inventaires des régies internet.”

Le point commun à ces enjeux : une meilleure productivité autour de la vente publicitaire. 

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Mise à jour du vendredi 8 décembre 11h45 : le vice-président du SRI était bien jusque-là Fabien Scolan (Leboncoin), et non Philipp Schmidt (Prisma Media) à qui il a succédé en mars 2022, comme mentionné par erreur dans une première version de cet article.

_{Crédit photo : Bruno Levy}