Des blocages idéologiques, de la « Green Card » à la « Blue Card ». Six mois après l’échéance de transposition de la directive européenne 2009/50 (v. dépêche n°090671), l’Allemagne se décide enfin à transposer le texte dans son droit national. Cette lenteur est à mettre sur le compte de désaccords politiques et idéologiques persistants entre les partis de la majorité, le parti chrétien démocrate (CSU), le parti chrétien social bavarois (CSU) et le parti libéral (FDP). Si ce dernier est depuis longtemps favorable à l’instauration d’un système sélectif permettant l’installation en Allemagne de travailleurs hautement qualifiés venant de pays hors UE, la CSU et une partie de la CDU se sont longtemps opposées à un tel système. Pendant des années, les responsables des deux partis ont estimé qu’en période de chômage de masse, la mesure n’était électoralement pas tenable. Cette position a également été défendue par les puissants syndicats allemands. En 2000, lorsque le gouvernement Schröder a créée une « carte verte allemande » pour faire venir en Allemagne 30 000 informaticiens de haut vol, le leader chrétien démocrate Jürgen Rüttgers a ainsi déclenché une polémique aux relents xénophobes et qui a fait long feu, en estimant qu’il valait mieux «placer nos enfants devant les ordinateurs que des informaticiens indiens». La même année, alors que l’Allemagne comptait 4,3 millions de chômeurs, Wilhelm Adamy, directeur du département « Politique de l’emploi » à la Confédération des syndicats allemands expliquait que son organisation tolérait la Green Card comme une solution temporaire, considérant que « l’Allemagne a les ressources suffisantes pour former des spécialistes « maisons », mais en attendant, il faut boucher les trous ».
rte verte allemande » pour faire venir en Allemagne 30 000 informaticiens de haut vol, le leader chrétien démocrate Jürgen Rüttgers a ainsi déclenché une polémique aux relents xénophobes et qui a fait long feu, en estimant qu’il valait mieux «placer nos enfants devant les ordinateurs que des informaticiens indiens». La même année, alors que l’Allemagne comptait 4,3 millions de chômeurs, Wilhelm Adamy, directeur du département « Politique de l’emploi » à la Confédération des syndicats...
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