De multiples pressions pour augmenter les salaires. « Les travailleurs doivent aussi profiter de la croissance », a déclaré cette semaine la ministre de l’Emploi et des Affaires sociales Ursula von der Leyen qui, tout en se gardant de vouloir intervenir dans les négociations salariales qui sont du ressort exclusif des partenaires sociaux, a aussi estimé que « la croissance appartient d’abord à ceux qui l’ont créée ». S’alignant sur des positions similaires à celles déjà défendues par la chancelière Angela Merkel, Mme von der Leyen a envoyé un message politique clair aux partenaires sociaux. Le message s’accorde parfaitement aux revendications des syndicats, tel l’IG Metall qui vient de démarrer des négociations collectives concernant 85 000 salariés de la sidérurgie dans trois Länder et demande 6 % d’augmentation salariale. Mais il est en dissonance avec le message des patrons : « A l’heure actuelle, tout doit être entrepris pour ne pas freiner la croissance », estimait encore Dieter Hundt, président de la Fédération patronale BDA, à la mi-août 2010 : « On ne peut pas dire que les salaires ont particulièrement reculé pendant la crise et que nous devons rattraper le retard aujourd’hui », déclarait-il en rappelant que ce sont surtout les bénéfices des entreprises qui ont souffert et que l’économie allemande n’a pas encore rattrapé le niveau d’avant la crise.
Les responsables patronaux de différents secteurs estiment qu’il serait dangereux d’étouffer la croissance retrouvée par des augmentations salariales trop fortes. Mais les syndicats, des experts économiques renommés ainsi que le gouvernement fédéral pensent le contraire et le font savoir. La publication récente des évolutions salariales dans les pays de l’UE depuis 2000, qui place l’Allemagne en lanterne rouge de l’évolution salariale européenne, a fait monter d’un cran la pression qui pèse sur
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