Allemagne : le congrès de l’organisation patronale BDA confirme l’exceptionnelle entente entre les partenaires sociaux

Le patronat veut se battre pour les accords collectifs. Dieter Hundt, président reconduit pour deux ans du BDA, a surpris son monde en annonçant que son objectif « est désormais de travailler au renforcement des accords collectifs de branche » en favorisant le retour des entreprises dans le cadre des négociations collectives. Il a par ailleurs annoncé que son organisation renonçait à l’une de ses principales revendications des dernières années, à savoir imposer par la loi le droit de signer, contre l’avis des syndicats, des accords d’entreprises entre directions et représentants des salariés. Même si les probabilités qu’une telle disposition soit un jour intégrée dans une loi aient été faibles, le changement d’attitude des employeurs allemands est de taille : « Nous avons pu aboutir à des accords très raisonnables dans de nombreuses entreprises, et ainsi, en dépit de l’effondrement du chiffre d’affaires, nous avons pu préserver l’emploi au mieux de ce que nous pouvions », a précisé M. Hundt qui espère qu’il est possible d’aboutir « à une nouvelle culture des accords collectifs ». L’IG Metall a qualifié ces déclarations de « signal remarquable » tout en demandant que le patron des patrons joigne le geste à la parole : « Nous attendons maintenant que les fédérations patronales s’engagent sur le terrain pour qu’il y ait plus d’entreprises qui adhérent aux conventions collectives », a déclaré Jörg Köther, porte-parole de l’IG Metall. Ver.di, le syndicat des services s’est également réjoui : « A nos yeux, le renforcement des accords collectifs est le meilleur moyen d’empêcher le dumping social », estime Margret Möning-Raanedem, membre du directoire de Ver.di.