La première séance de travail des négociations collectives dans la métallurgie autrichienne s’est ouverte sur un coup d’éclat provoqué par les patrons du secteur. Hier, à Vienne, ces derniers ont expliqué qu’ils refusaient d’intégrer la question de la flexibilisation du temps de travail dans les négociations collectives et qu’ils préféraient en appeler au gouvernement pour qu’il légifère. Cette annonce intervient quelques jours après que les syndicats ont signalé leur disposition à trouver un c
…Autriche : les patrons de la métallurgie bernent les syndicats dès la première rencontre des négociations collectives
Les employeurs de la métallurgie ont annoncé, hier à Vienne, qu’ils n’étaient plus prêts à discuter de la flexibilisation du temps de travail dans le cadre des négociations collectives qui viennent de démarrer et concernent les 165 000 salariés du secteur. Ils envisagent de « déléguer le sujet à une instance supérieure », a déclaré Christoph Hinteregger, le négociateur patronal. C'est-à-dire à demander au gouvernement de légiférer. Une voie qui leur semble plus sûre, même si rien ne dit que la coalition gouvernementale réunissant sociaux-démocrates et conservateurs parviendra à s’accorder sur la question. M. Hinteregger avait déjà évoqué son intention fin septembre, alors que les syndicats étaient venus présenter des revendications salariales qui oscillaient entre 2% et 3% (v. dépêche n° 100654). Mais personne n’y croyait vraiment, d’autant qu’Erich Foglar, président de la Confédération des syndicats autrichiens (ÖGB), avait appelé récemment ses collègues métallos à trouver un compromis : « Si les employeurs veulent plus de flexibilité et que les travailleurs veulent négocier la réduction du temps de travail, il me semble évident qu’il y a matière à compromis », avait-il déclaré. Comme l’année dernière, les négociations sur la flexibilisation du temps de travail sont donc repoussées aux calendes grecques (v. dépêches n° 091046, 100532 et 100604). Cette fois-ci, c’est le fait des patrons, peu disposés à accepter les concessions demandées par les syndicats (limitation drastique des heures supplémentaires). Ce mouvement tactique enlève aussi à ces derniers un moyen de pression sur les patrons pour faire monter le niveau des salaires. La négociation va se concentrer maintenant sur la question de la rémunération. Au moins, les deux parties sont tombées d’accord sur le niveau des indicateurs qui serviront de base à la négociation. A savoir une inflation de 1,31 % sur la période allant de septembre 2010 à septembre 2011 ainsi que les dernières prévisions de croissance de l’Institut autrichien d’études économiques (Wifo) qui attend une croissance de 2% pour 2010. L’entente s’arrête pourtant là. Pendant que les syndicats lisent dans ces chiffres une embellie qui justifie de franches augmentations salariales, les patrons parlent eux de « feu de paille » qui pourrait bien s’éteindre prochainement.
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