Esclavage moderne dans les chaines d’approvisionnement mondiale : 5 pays, dont la Grande-Bretagne et les États-Unis, érigent 4 principes pour l’éradiquer

Le Canada, la Nouvelle-Zélande ainsi que l'Australie font également partie de ce groupe de pays qui a présenté le 25 septembre un dispositif pratique inédit destiné aux autres gouvernements. Leur objectif ? Que toutes les nations utilisent cette grille de lecture et de conseils afin de supprimer le trafic d'êtres humains et l'esclavage qui continuent de ronger la sous-traitance mondiale. Ce programme comprend notamment la mise en avant des pratiques de recrutement responsables ainsi qu'une volonté de soutien des entreprises engagées dans cette lutte.  Ces quatre principes fondamentaux ont été élaborés suite à un discours prononcé l'an dernier par la Première Ministre britannique Theresa May devant l'assemblée générale de l'ONU. 80 pays ont pour l'instant adhéré à la proposition de Theresa May mais la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande ainsi que l'Australie comptent bien en convaincre encore plus grâce à ce front commun et à la mise en avant de ces principes que tout pays devrait, selon eux, adopter. Voici ces 4 points tels qu'ils ont été présentés : 1. Les gouvernements devraient adopter des mesures pour prévenir et traiter la question du trafic d'êtres humains dans leurs pratiques d'achats - analyser, développer et mettre en place des mesures pour identifier, prévenir et réduire les risques de trafic d'êtres humains dans la chaîne d'approvisionnement de l'État - fournir des outils, mettre en place des incitations et adopter des politiques d'évaluation des risques et des procédures qui exigent aux responsables des achats ainsi qu'aux sous-traitants d'évaluer la nature et l'étendue d'une possible exposition au trafic d'êtres humains dans leurs chaînes d'approvisionnement - prendre des mesures ciblées, comprenant le fait d'adopter des procédures de contrôle appropriées, afin d'identifier, d'éviter, d'atténuer, de remédier et de savoir comment la question du trafic d'êtres humains est traitée 2. Les gouvernements devraient encourager le secteur privé à prévenir et traiter la question du trafic d'êtres humains dans ses chaînes de sous-traitance - travailler en partenariat avec les entreprises, les salariés, les anciennes victimes de l'esclavage afin d'établir des attentes claires sur la responsabilité que les entreprises du secteur privée ont de mener des contrôles appropriés chez leurs sous-traitants afin d'identifier, de prévenir et de réduire la traite - Fournir des outils et mettre en place des incitations pour le secteur privé afin de l'encourager à mener des actions importantes et à communiquer publiquement sur ses efforts, y compris ses programmes politiques ou ses mesures 3. les gouvernements devraient promouvoir les politiques et pratiques de recrutements responsables - promouvoir des pratiques de recrutement responsables, notamment en mettant en place des politiques qui incitent et soutiennent les pratiques responsables, ainsi qu'en soutenant des initiatives comme le code de bonne conduite ‘Employer Pays Principle’(NDRL : dont le principe de base est qu'aucun salarié ne doit "payer" pour son emploi, voir ce lien pour en savoir plus :  https://www.ihrb.org/employerpays/the-employer-pays-principle), - contribuer aux connaissances croissantes sur les pratiques prometteuses visant à protéger les travailleurs de la fraude et de l'exploitation dans le processus de recrutement 4. les gouvernements doivent s'efforcer de s'harmoniser - faire des efforts raisonnables afin de partager des informations et de travailler avec d'autres gouvernements engagés pour aligner les lois existantes ou en cours d'adoption, les réglementations et les politiques destinées à combattre le trafic d'êtres humains dans les chaînes d'approvisionnement mondiales.
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En présentant ce dispositif, la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont aussi fait savoir qu’ils se réuniront tous les ans pour faire un point sur ce sujet. Au moins 25 millions de personnes seraient victimes de travail forcé dans le monde selon des chiffres de l’organisation mondiale du travail (OIT). L’ONU s’est fixé comme objectif de mettre fin à l’esclavage moderne d’ici 2030.

Planet Labor, 27 septembre 2018, nº10827–

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