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UE : entretien avec Nicole Notat, Présidente de l’agence européenne de notation extra-financière Vigeo, sur la communication de la Commission européenne sur la Responsabilité sociale des entreprises
Nicole Notat. Parlons plutôt d’une actualisation de la définition de la RSE par l’Union européenne, assortie de recommandations pour l’action que de véritable stratégie européenne. Ceci dit, cette communication, attendue, marque des évolutions appréciables, qui font suite aux nombreux forums et discussions qui peinaient à déboucher sur des conclusions concrètes. En fixant en quelque sorte un nouveau cap conceptuel, cette communication affine le sens et le champ de la responsabilité des entreprises à l’égard de leurs parties prenantes. Ainsi, elle opte sans ambiguïté pour une approche stratégique de la RSE, relevant d’un processus d’intégration des préoccupations sociales, environnementales, sociétales et éthiques qui visent à « recenser, prévenir et atténuer les effets négatifs que les entreprises peuvent exercer sur la société. » L’entreprise est invitée à élargir le champ de ses responsabilités, à maîtriser ses externalités sociales et environnementales, non pas sous l’angle de la contrainte morale, mais sous l’angle de la nécessité, de son intérêt bien compris compte tenu des mutations qu’appellent les enjeux d’un nouveau mode de croissance, comme les nouvelles attentes sociétales. Cette approche se veut pragmatique. Elle part du constat que l’entreprise peut de moins en moins s’exonérer de ces engagements, au nom des risques qu’elle court à les négliger comparés aux opportunités d'innovation, de croissance, de renouvellement de son image et de sa réputation, du renforcement de l’attractivité de ses produits ou services qu’elle gagnerait à les prendre. Ce faisant, une vision renouvelée du rôle et de la finalité de l’entreprise s’affine. Sans le dire, l’Union européenne encourage une démarche qui s’écarte de la théorie de l’agence qui fait des actionnaires de l’entreprise la partie prenante dont les intérêts s’imposent à ceux des salariés, des clients, des consommateurs et de la société. Sa définition de la RSE s’inspire de la vision « partenariale » qui invite l’entreprise à reconnaître l’existence d’autres parties prenantes que les actionnaires, dans une approche dynamique de leurs intérêts particuliers.
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