Allemagne : le gouvernement fédéral se décide à plancher sur l’établissement d’un salaire minimum pour les centres d’appels

Des salaires horaires bruts situés entre 5,77 euros et 6,50 euros, des cadences implacables, des heures supplémentaires non décomptées, des congés inférieurs à 20 journées par an, des rotations permanentes entre les différents services de l’entreprise ou l’absence de formations. Selon le dbb tarifunion, un groupement de syndicats sectoriels regroupés autour de l’Union des fonctionnaires allemands mais représentant également de nombreux salariés non-fonctionnaires, les conditions de travail que l’on peut observer dans le secteur des centres d’appels externes sont absolument déplorables et ne respectent ni le droit ni la dignité humaine : « Ceci n’est pas acceptable. Nous demandons un salaire horaire minimum de 9,50 euros pour les 92 000 salariés du secteur des centres d’appel », a donc répété Frank Stöhr, président du dbb tarifunion, avant le début de la réunion de la Commission centrale. Cet organisme réunit des représentants du ministère, des syndicats et du patronat. « L’Allemagne compte environ 6 700 centres d’appels pour 500 000 salariés. La majeure partie d’entre eux travaille heureusement pour des centres d’appels « intégrés » appartenant à de grandes entreprises comme Deutsche Telekom ou Deutsche Post. Ils sont donc couverts par les accords collectifs de leurs entreprises mères. Les conditions de travail y sont convenables. En revanche, 20% de ces employés travaillent dans les centres dits externes, dans des conditions difficilement tenables : « 7% d’entre eux doivent demander un complément d’aide sociale en plus de leur salaire pour pouvoir survivre », a expliqué la porte-parole de ddb tarifunion, Cornelia Krüger, à Planet Labor. Pour M. Stöhr, il est plus que temps « de mettre du feu sous la marmite pour obtenir une stabilisation des conditions de travail dans les centres d’appel ». Pour le dbb tarifunion, le démarrage de cette procédure est une victoire difficilement acquise dans un contexte visiblement réfractaire. En effet, la demande a été déposée en novembre 2009 auprès de la Commission centrale, créée en septembre de la même année. Or, depuis sa création, cette commission qui décide seule de ses interventions, n’a jamais tenu de réunion ni prononcé de décision. 
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difficilement tenables : « 7% d’entre eux doivent demander un complément d’aide sociale en plus de leur salaire pour pouvoir survivre », a expliqué la porte-parole de ddb tarifunion, Cornelia Krüger, à Planet Labor. Pour M. Stöhr, il est plus que temps « de mettre du feu sous la marmite pour obtenir une stabilisation des conditions de travail dans les centres d’appel ». Pour le dbb tarifunion, le démarrage de cette procédure est une victoire difficilement acquise dans un contexte visiblement ré

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