Belgique : interview de Nico Cué, Secrétaire général de la centrale des Métallurgistes Wallonie Bruxelles MWB-FGTB

Nico Cué.  En Belgique, on négocie des conventions collectives au niveau interprofessionnel. Le point de départ est un rapport du Conseil central de l'économie (CCE),  qui compte en son sein des représentants du gouvernement, de la Banque Nationale de Belgique et des interlocuteurs sociaux (patrons et syndicats), rendu au mois de novembre de l’année précédant les négociations, qui évalue depuis 1996 l'évolution des salaires des deux dernières années par rapport à la Hollande, l'Allemagne, et la France. Ce rapport donne ce qu’on appelle la marge salariale qui est la moyenne de l'évolution des salaires des 3 pays qui nous entourent. En Belgique, nous avons un principe d'indexation automatique des salaires, et même si nous tenons compte de ce mécanisme d’élaboration de la marge salariale, il ne doit pas remettre en question ce principe d’indexation des salaires. En novembre dernier, le CCE a dit que les salaires pouvaient être augmentés en moyenne de 5%, mais le patronat a décidé que l'inflation pour les 2 prochaines années allait se situer aux alentours de 3,9% et qu'il ne donnait que 0,3% d'augmentation des salaires en augmentation du pouvoir d'achat. Nous avons eu de grandes discussions, mais ne sommes pas tombés d’accord. En Belgique, nous pratiquons une séparation des cols blancs et des cols bleus, avec des différences de régime importantes  puisque par exemple un préavis de licenciement pour une ancienneté de 5 ans est de 3 mois pour un col blanc, et de 35 jours pour un col bleu. Nous voulions absolument améliorer les conditions des uns et des autres, essayer de faire en sorte que le statut du travailleur soit harmonisé à celui des employés. Les propositions qui ont été mises sur la table étaient insuffisantes à nos yeux. Après l’échec des négociations, la médiation du gouvernement n’a pas abouti parce qu'elle restait bloquée sur les positions du patronat en ce qui concerne l'augmentation du pouvoir d'achat. Aujourd’hui, le gouvernement doit soumettre sa proposition d’accord au parlement. Actuellement, nous sommes en train de discuter avec les verts, les démocrates humanistes et les socialistes pour qu'un certain nombre d'amendements soient déposés dans le cadre du processus législatif. Pour nous, il s’agit surtout de garantir la liberté de négocier les augmentations salariales au niveau des  secteurs. 
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nous pratiquons une séparation des cols blancs et des cols bleus, avec des différences de régime importantes puisque par exemple un préavis de licenciement pour une ancienneté de 5 ans est de 3 mois pour un col blanc, et de 35 jours pour un col bleu. Nous voulions absolument améliorer les conditions des uns et des autres, essayer de faire en sorte que le statut du travailleur soit harmonisé à celui des employés. Les propositions qui ont été mises sur la table étaient insuffisantes à nos yeux.

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