« Abus du droit de grève ». Le Syndicat des Travailleurs de la Construction de l’État du Pará (Sindicato dos Trabalhadores nas Industrias da Construçao Pesada e Afins do Estado do Pará, SINTRAPAV) a refusé d’exécuter la décision judiciaire et a décrété un nouveau jour de grève à Belo Monte le jeudi 26 avril. Le Tribunal du Travail de la 8e Région avait tranché la veille en faveur de l’entreprise Consorcio Construtor Belo Monte (CCBM) dans le conflit qui l’opposait aux 7000 travailleurs du chantier. La demande du groupe constructeur que cette grève soit déclarée illégale avait en effet été satisfaite. La construction du troisième plus grand barrage au monde à Belo Monte, dans l’État amazonien du Pará, est complètement paralysée par ce mouvement. Les ouvriers réclament des modifications de leurs contrats de travail. Ils demandent notamment des congés tous les trois mois pour rendre visite à leurs familles, au lieu des six mois prévus dans le contrat, ainsi qu’une augmentation de leurs bons d’alimentation de 90 à 300 reals (de 36 à 120 euros). Deux rounds de négociation antérieurs n’avaient pas permis aux parties de parvenir à un accord. Le groupe CCBM avait refusé d’octroyer ces avantages, argumentant qu’ils n’étaient pas prévus dans le contrat collectif en vigueur. Le Tribunal du Travail de la 8e Région lui a donné raison en considérant que l’Accord collectif de Travail (Acordo Coletivo de Trabalho) signé par les parties en novembre dernier était pleinement valide et que l’action des travailleurs constituait « un abus du droit de grève » dans la mesure où l’employeur avait respecté les clauses de ce contrat.
Les syndicats ont décidé de braver la condamnation judiciaire et de maintenir la grève à Belo Monte, sur le chantier du 3e plus grand barrage au monde. Quelque 7000 ouvriers paralysent la construction depuis le mardi 23 avril. Ils réclament de meilleures conditions de travail. Le groupe constructeur a obtenu le 25 avril que la justice brésilienne déclare cette grève illégale et interdise aux syndicats de bloquer les accès au chantier. (Réf. 120278)
« Abus du droit de grève ». Le Syndicat des...
Vous avez une information à nous partager ?