70 % des revenus du Guardian proviennent du numérique 

Guardian News & Media (GNM), détenu par le fond de dotation Scott Trust Endowment, qui publie The Guardian sur papier et en ligne – qui génère l’essentiel de l’activité – et l’hebdomadaire The Observer, a publié mardi 25 juillet ses résultats annuels clôturés au 2 avril 2023. Ses revenus totaux ont augmenté de 3,4 % sur l’exercice pour atteindre 264,4 millions de livres sterling. 70 % de son chiffre d’affaires est maintenant généré par le numérique (soit 81,9 millions de livres sterling), en hausse de 7,6 % en un an.

Son modèle associe dons et abonnements en ligne, pour lesquels il revendique plus d’un million d’abonnés et contributeurs réguliers, complétés par la publicité, en déclin. Les revenus issus des lecteurs sur le numérique (abonnés numériques et contributeurs récurrents), qui constituent la priorité affichée par la direction, ont augmenté de 8 % en un an, pour atteindre 81,9 millions de livres sterling : ils représentent désormais 31 % des revenus totaux du groupe. Les revenus publicitaires ont diminué de 3,3 %, à 73,7 millions de livres sterling. 

Le groupe affiche cependant 21 millions de livres sterling de pertes, contre 6,7 millions de bénéfice il y a un an ; une évolution négative que le groupe explique par des investissements dans les équipes éditoriales, notamment en dehors de son marché local. “Alors que les perspectives économiques au Royaume-Uni restent difficiles, nous continuerons à donner la priorité aux investissements dans le journalisme et à nos capacités organisationnelles pour offrir aux lecteurs une couverture toujours plus riche et approfondie”, a d’ailleurs déclaré dans un communiqué Charles Gurassa, président du Guardian Media Group.

Un média de plus en plus international 

Le Guardian est l’éditeur britannique le plus en avance sur le numérique et sur l’abonnement, ce qui lui permet de compenser la hausse du coût du papier et la baisse structurelle de la publicité. Mais ses activités aux Royaume-Uni ont baissé de 3 % sur le dernier exercice, à 171,2 millions de livres sterling. 

Pour compenser le déclin progressif de son activité locale, le groupe a déjà orienté son développement vers d’autres marchés anglo-saxons grâce au numérique : plus de 50 % de ses lecteurs sont situés en dehors du Royaume-Uni, en particulier en Amérique du Nord et en Australie. Ses revenus internationaux ont augmenté de 17 % en un an, pour atteindre 93,2 millions de livres sterling. Ils représentent désormais 35 % de ses revenus globaux. 

Le Guardian veut accentuer ses efforts à l’international. Il a annoncé le 13 juillet le lancement d’une édition numérique européenne dès l’automne 2023. Car Le nombre de ses lecteurs européens progresse chaque année, représentant désormais 25 millions de VU mensuels, pour un total de 250 millions de pages vues sur son dernier exercice annuel, indique le groupe. En langue anglaise, cette nouvelle édition s’ajoutera à ses éditions britannique, américaine, australienne et internationale. Une dizaine de postes vont être créés à partir de mobilité interne et de recrutements.

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