Plusieurs accords d’entreprises importants ont été négociés, axés sur la formation des collaborateurs. On peut citer par exemple, la signature de l’accord-cadre mondial de Safran, de l’accord GEPP de Michelin en France ou de l’accord Heineken en Italie. Certaines entreprises ont par ailleurs poursuivi leurs actions dans ce domaine comme en France, Renault, qui investit dans la reconversion des salariés face à l’obsolescence programmée du thermique ou le groupe pharmaceutique Sanofi qui, lui, oriente sa formation sur la transformation numérique et l’innovation dans les biotechnologies. Enfin, le groupe La Poste accélère la formation à la data et à l’IA grâce à son école interne tandis que Derichebourg Multiservices s’appuie sur son nouveau CFA pour augmenter ses embauches.
Une préoccupation des gouvernements et de l’UE
L’Allemagne, où la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée devient critique, a voté une “Loi sur le renforcement de la formation continue” afin de mieux faire face aux transformations du monde du travail induites par la numérisation et la recherche de la neutralité climatique. Elle a également révisé sa législation en matière d’immigration pour soutenir les employeurs en quête de compétences et faciliter l’embauche de travailleurs étrangers. C’est également le cas du Luxembourg, du Danemark, de la Tchéquie et de l’Islande. À l’inverse, le Royaume-Uni a dernièrement annoncé un durcissement des règles pour l’obtention d’un visa de travailleur qualifié afin de réduire “la main-d’œuvre étrangère à bas prix“. L’Australie resserre également l’étau pour privilégier une main-d’œuvre hautement qualifiée dans des secteurs en croissance tels que la cybersécurité ou les technologies vertes. Au niveau de l’Europe enfin, la Commission a lancé un pacte pour les compétences dans le domaine des énergies et souhaite engager l’ensemble des États membres à prendre des mesures pour simplifier les procédures de reconnaissance des diplômes et la validation des compétences acquises dans les pays tiers. Elle a par ailleurs présenté un projet de plateforme pour faciliter la mobilité internationale. Le sujet de la pénurie des compétences est une de ses priorités politiques et sera à l’ordre du jour d’un sommet réunissant les partenaires sociaux européens au premier semestre 2024.