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Accueil > Médias & Audiovisuel > 20 exemples pour utiliser l’intelligence artificielle générative dans les médias

20 exemples pour utiliser l’intelligence artificielle générative dans les médias

Les nouvelles capacités de l’IA sont source d’inquiétudes pour le respect du droit d’auteur, pour le rôle des journalistes et pour la qualité de l’information en ligne. Elle promet néanmoins des gains de productivité aux éditeurs. mind Media a sélectionné une série de dispositifs testés par des éditeurs médias en Europe, en Asie et en Amérique du Nord, qui offrent une assistance aux journalistes ou permettent de créer de nouveaux contenus, services et produits éditoriaux.

Par Jean-Michel De Marchi avec Charlène Salomé. Publié le 03 novembre 2023 à 15h00 - Mis à jour le 02 février 2024 à 11h51
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Aide à la promotion d’articles pour la page d’accueil, sélection et recommandation automatisées d’articles à lire, robot journalisme pour créer des milliers de contenus textuels pour des résultats d’élections, création de jeux, analyse de rapports financiers ou de comptes rendus de compétitions sportives… l’intelligence artificielle est utilisée depuis une dizaine d’années par les rédactions à des fins éditoriales ou servicielles. 

Ses progrès et son usage se sont cependant largement étendus dans le monde en 2023, dans le sillage du lancement de ChatGPT par OpenAI fin 2022. Quelques tests ont été effectués de façon marginale en France, où les éditeurs se montrent globalement attentistes pour l’usage de ces outils d’intelligence artificielle générative dans les rédactions. Pour des raisons juridiques et sociales, ou par manque de temps et de ressources pour tester et innover. 

Depuis six mois, de multiples expérimentations ont pourtant lieu au sein d’éditeurs dans différents pays, souvent discrètement. Elles visent à améliorer l’efficacité et la productivité des rédactions, ou à créer de nouvelles offres éditoriales.

Tous nos articles sur l’IA générative dans les médias et la publicité

L’ASSISTANCE AUX JOURNALISTES

1) Faciliter la recherche d’informations

Les outils d’IA conversationnels peuvent, avec précaution, être utilisés comme un moteur de recherche ou un premier niveau de documentation pour la préparation d’un sujet en fournissant les tout premiers éléments de réponses qui seront ensuite vérifiés et approfondis par des sources fiables. 

C’est l’un des usages autorisés au sein de Wired pour gagner du temps, “mais certains tests ont montré que cela peut également produire de fausses pistes ou des idées ennuyeuses”, prévient le magazine. Outils : ChatGPT-4, Google Bard, Bing AI.

En France, la charte du groupe Les Echos-Le Parisien publiée en mai 2023, prévoit également cet usage : “Nous nous réservons le droit d’utiliser l’IAG comme un outil d’enrichissement, de recherche ou de synthèse pour aider et nourrir le travail des journalistes. Par exemple, un journaliste pourra utiliser ces outils comme il le ferait avec un moteur de recherche, mais il devra toujours revenir à ses propres sources pour garantir l’origine de ses informations”.

Les outils vont s’améliorer progressivement pour rendre cette utilisation plus efficace.

2) Challenger les journalistes 

Les outils conversationnels peuvent également agir en tant que partenaire pour un journaliste qui prépare un sujet, l’aider dans sa réflexion, lui proposer de nouvelles idées, lui opposer un esprit critique, proposer de nouveaux angles, ou encore compléter les questions prévues pour une future interview. Outils : ChatGPT-4, Google Bard, Bing AI.

3) Analyser et résumer des documents volumineux

La lecture de rapports, d’études et de textes réglementaires est une tâche longue et chronophage au sein des rédactions. Pour libérer du temps aux journalistes, différents outils d’IA en ligne produisent désormais des résumés de PDF avec une qualité satisfaisante. Ils sont gratuits ou payants et proposent des services annexes. Outils : PDF.ai, ChatPDF, AskYourPDF, ChatGPT-4.

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Le bon usage du prompt

L’IA conversationnelle telle que ChatGPT peut assister et faciliter le travail journalistique, par exemple la recherche d’informations ou le résumé de documents volumineux. Pour parvenir à un résultat optimal, il est nécessaire de suivre quelques règles pour maîtriser le “prompt” – soit l’ensemble des consignes adressées – afin de formater l’IA générative utilisée.

– Faire preuve de clarté et de précision dans les consignes

– Contextualiser et expliciter la demande, notamment en assignant un rôle précis (“Vous êtes un journaliste expérimenté spécialisé dans les sujets liés à l’écologie. Présentez-moi un résumé précis et factuel du dernier rapport du Giec”)

– Limiter les erreurs (les “hallucinations”) en donnant un cadre et en limant les sources utilisées (“Basez-vous uniquement sur le rapport du Giec et indiquez-moi les numéros de page de chacun des éléments que vous en sortez”)

– Multiplier les relances, parfois avec des reformulations, pour améliorer et préciser si nécessaire les réponses jusqu’à parvenir à une réponse qui vous satisfait

– Vérifier systématiquement le résultat final avec des sources fiables

4) Retranscrire les enregistrements audio

L’IA peut faciliter la transcription des interviews et des conférences en texte en quelques minutes, via les outils de speech-to-text. Les résultats ne sont pas parfaits et nécessitent des retouches, mais quelques outils – payants – sont performants, s’améliorent sans cesse et offrent déjà un gain de temps. Outils : Trint, Speechmatics, Whisper, Elevan Lab, Otter.ai, ou HappyScribe.

L’AIDE À LA PRODUCTION ÉDITORIALE

5) Créer des newsletters

C’est l’un des produits éditoriaux les plus évidents et qui est déjà pratiqué par dans une certaine mesure par les outils existants. En simplifiant encore les outils et pratiques déjà utilisés dans les rédactions, l’intelligence artificielle générative peut automatiser davantage la création de newsletters. 

Aux Etats-Unis, le pure player d’actualités locales ARLnow expérimente depuis début avril une newsletter quotidienne “rédigée presque entièrement par l’IA”, en s’appuyant sur des outils comme Zapier, Airtable et le RSS. Les titres et chapos sont rédigés par GPT4 à partir de ceux présents sur le site d’ARLnow, avec un nouvel e-mail matinal sans intervention humaine supplémentaire. Le dispositif est prévu pour compenser un manque de moyens humains. Un premier bilan réalisé en mai auprès du Nieman Lab faisait part de résultats mitigés.

En France, Numerama propose depuis fin juin un dispositif similaire, mais supervisé par la rédaction. Sa newsletter, Artificielles, se compose d’une sélection automatisée d’articles sur l’intelligence artificielle écrits par sa rédaction. Le dispositif s’appuyait à l’origine sur ChatGPT-4 et depuis peu par l’API mis à disposition par OpenAI, tandis que le logo a été généré par Midjourney et personnalisé par Dall-E. Chaque édition est vérifiée par la rédaction avant d’être envoyée aux abonnés. Voici un exemple de la newsletter conçue par Numerama, à la fin de laquelle la rédaction explique sa fabrication.

6) Appuyer le datajournalisme 

L’utilisation des données au service du contenu journalistique s’est progressivement installée ces dix dernières années dans les rédactions et les outils dédiés s’améliorent. L’IA générative va plus loin dans l’appui des journalistes sur ce poste. Elle peut être utilisée sur deux aspects du datajournalisme, avec des progrès constatés de mois en mois.

D’abord pour assister les développeurs qui travaillent sur des projets rédactionnels en produisant des lignes de code d’un bon niveau. L’IA agit ici comme un collaborateur junior. Ensuite pour analyser et traiter des données et des chiffres, voire pour générer à la demande des datavisualisations à partir de données brutes ou de documents Excel et Google Sheets. Ici aussi, l’IA peut agir en premier niveau sur certains projets accessibles en facilitant la génération de tableaux et graphiques, plus facilement et plus rapidement que les outils existants. Outils : ChatGPT-4 et Microsoft Copilot.

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7) Corriger et améliorer les articles 

Les correcteurs orthographiques sont déjà installés dans la plupart des CMS utilisés dans les rédactions, mais l’IA générative agit de façon plus rapide, moins coûteuse et plus large, en vérifiant à la fois l’orthographe et en améliorant la syntaxe et le style d’écriture. C’était le souhait fin octobre 2023 du groupe Ebra qui voulait tester la démarche sur les articles des correspondants locaux de L’Est Républicain, via ChatGPT-4. Devant l’opposition des syndicats de journalistes, la direction a fait marche arrière très rapidement.

Par ailleurs, la publication des contenus sur les moteurs de recherche et sur les plateformes sociales nécessite du temps et obéit à des règles particulières pour chacun de ces écosystèmes. Cela demande du temps. Les outils d’IA générative offrent la possibilité d’optimiser rapidement les contenus pour chacune des plateformes, et pour le site de l’éditeur en axant sur le SEO pour un référencement optimal. Outils : ChatGPT-4, Jesper.

8) Optimiser la titraille pour le référencement  

Le titre et le chapo des articles sont déjà des instruments clés pour les médias depuis 15 ans sur le numérique. Leur adéquation aux critères de référencement par Google est par ailleurs essentielle pour émerger rapidement en ligne et leur qualité éditoriale l’est tout autant pour générer l’attention et le clic de l’internaute. 

Des outils existent pour répondre à ces deux enjeux, mais les outils d’intelligence artificielle générative vont faciliter encore l’exercice et optimiser leurs résultats. Ils peuvent être intégrés directement dans le CMS. Outil : ChatGPT-4.

9) Illustrer avec des photos

C’est l’une des avancées les plus importantes apportées par l’IA générative ces deux dernières années. De nombreux outils permettent de créer des photos de bonne qualité pour un coût presque nul. La problématique du droit d’auteur sur les images utilisées pour entraîner et alimenter ces outils reste cependant entière.

En France, Le JDD (Lagardère News) a testé Midjourney pour concevoir la Une de l’un de ses magazines du week-end, fin mai 2023. Le Figaro l’a également utilisé en mars pour illustrer un article, mais sur une initiative individuelle, avant que l’image ne soit remplacée quelques heures plus tard par une “vraie” photo. Outils : Midjourney, DallE-2, Stable Diffusion.

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LA CRÉATION DE PRODUITS ÉDITORIAUX ET SERVICIELS

10) Développer et personnaliser le text-to-speech 

Ces dernières années, sous l’effet de la mobilité et du podcast, la lecture vocale automatisée des articles de presse en ligne a été un développement majeur pour les offres des médias. L’outil de text-to-speech prend la forme d’un player audio et permet aux médias d’offrir un nouveau service aux internautes. Outils : Audion, ETX Studio, Podle, Odia, Remixd, ElevenLabs.

Des médias vont plus loin et veulent appliquer les voix de leurs journalistes et animateurs aux synthèses vocales sur leurs dispositifs audio. C’est le cas par exemple de RTS en Suisse, et Sky en grande Bretagne.  

Text-to-speech (1/2) : les outils s’installent dans le paysage média français
Text-to-speech (2/2) : les éditeurs d’informations dressent un premier bilan satisfaisant

11) Traduire des articles

Traduire tout ou partie de leurs articles dans des langues les plus courantes – en anglais, en espagnol, en arabe – avec l’intelligence artificielle, avant une vérification humaine et des ajustements manuels – indispensables l’un et l’autre – peut permettre aux éditeurs d’atteindre une audience beaucoup plus large et de renforcer leur notoriété pour un coût accessible. Si des initiatives peuvent donner des résultats mitigés – ici pour l’espagnol colombien – l’automatisation de la traduction en premier niveau offre des perspectives, d’autant que les outils s’améliorent régulièrement.

Le processus a été déployé en France par Le Monde pour lancer sa version anglophone en avril 2022 afin d’élargir son audience, en s’appuyant sur les services de traduction de ProofReadingServices.com et Lionbridge, combinant IA et traducteurs humains. En Finlande, le groupe de radio-télévision public Yle propose depuis mai 2022 une offre d’actualité en ligne en Ukrainien, initialement pour aider les réfugiés. Elle est traduite à partir de ses éditions en anglais et en russe, avant d’être vérifiée et publiée par un journaliste ukrainien de langue maternelle. 

Outils : DeepL affichait déjà ces dernières années (et affiche toujours) de très bons résultats. ChatGPT-4 apporte une qualité de résultats encore supérieure, en lui adressant les bonnes consignes. 

12) Produire des résumés d’articles

L’IA peut être utilisée pour créer des formats éditoriaux plus courts – des brèves, par exemple – à partir d’un long article, un dossier ou un entretien. Ils peuvent être utilisés pour proposer de nouveaux produits éditoriaux. The Telegraph, HuffPost US, El País, BBC Associated Press, The Washington Post, Reuters… les expérimentations pour résumer des longs articles par l’IA sont nombreuses. Outil : ChatGPT-4.

La majorité des lecteurs en ligne ne vont pas jusqu’au bout de l’article qu’ils consultent et quittent la page. Certains médias expérimentent donc l’IA pour générer les points essentiels à retenir d’un article (des “bullet points”), qui sont alors placés au début de l’article : ils ont un rôle à la fois de synthèse, pour les lecteurs pressés qui ne liront pas l’article entièrement, et d’incitation à lire l’article. 

Le quotidien régional britannique Nottingham Post a annoncé en août tester cette utilisation (quelques usages ici et là). Parmi les expérimentations les plus notables figurent celles réalisées par les médias de Schibsted (VG, Aftenposten, E24, Bergens Tidende, Stavanger Aftenblad, Aftonbladet…). Le groupe scandinave a intégré ChatGPT-4 au sein de son CMS (GPT-3.5 pour les longs articles) pour permettre cette génération automatisée et proposer un titre pour chaque article. Il revendique des taux d’ouverture moyens compris entre 20 et 30 %, avec un engagement plus fort parmi les jeunes utilisateurs.

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13) Générer des comptes rendus et des articles factuels 

La rédaction d’articles factuels, parfois chiffrés, pouvant s’appuyer sur une structure narrative simple et des bases de données, se développe depuis une dizaine d’années : ce premier niveau d’intelligence artificielle s’appuie sur des règles (linguistiques, sémantiques…) pour relayer des résultats financiers d’entreprises, des résultats sportifs, des résultats d’élections locales ou des articles sur les prix de l’immobilier local. On parlait jusqu’ici de “robot-journalisme”. 

Aux Etats-Unis, le Los Angeles Times utilise depuis 2014 un outil pour automatiser la rédaction de brefs articles sitôt la survenue de tremblements de terre – à partir des rapports rapidement publiés par l’US Geological Survey – ou la connaissance de nouveaux homicides dans sa zone de couverture – à partir d’une base de données officielle.

En France, deux start-up travaillent sur ce type d’activités pour les médias. Ces dernières années, Syllabs a rédigé des milliers d’articles sur les résultats électoraux pour les éditeurs (Le Monde, France Info, Radio France, France Info, Ouest-France, Sud Ouest, Groupe Ebra). Son concurrent, LabSense (Groupe Pratique) revendique avoir travaillé notamment avec TF1, M6, France Télévisions, Groupe Marie Claire, CMI France, 20 Minutes et Capital (Prisma Media), pour lequel elle rédige des articles sur les prix de l’immobilier par localité, ou encore Boursorama, pour des articles plus ambitieux.

Les progrès de l’intelligence artificielle ces dernières années améliorent ce type de procédé avec des méthodes qui reposent non pas sur des règles mais sur l’apprentissage automatique (machine learning) et l’apprentissage profond (deep learning), qui permettent d’exploiter des algorithmes et des contenus par un traitement automatique. 

À l’étranger, de nombreux médias (Associated Press, Yahoo, Bloomberg, TechCrunch, Nikkei…) utilisent désormais des outils pour générer automatiquement des articles financiers sur les entreprises et/ou des résultats de compétitions sportives. Le Wall Street Journal utilise depuis 2021 l’outil Narrativa pour automatiser deux types d’articles : les informations sur l’état des marchés financiers aux États-Unis, en Europe et en Asie, et les indices des prix à la consommation et des prix à la production. 

Plusieurs initiatives aux Etats-Unis tentent ces dernières années d’appliquer l’IA à l’information locale. Dans l’Ohio, Richland Source, un média local de Mansfield, a développé en 2018 un outil d’IA générative, Lede.AI, pour traiter environ 10 000 matchs sportifs chaque année dans les lycées de l’État. Aujourd’hui, cet outil est commercialisé auprès d’autres médias. Avec parfois des résultats mitigés quand l’outil est mal programmé et le contenu publié sans relecture humaine : en août, le groupe de journaux Gannett a dû suspendre l’utilisation de cet outil après que des erreurs factuelles et des textes mal rédigés concernant des résultats sportifs dans les lycées ont été publiés sur ses sites.

Au premier semestre 2023, le journal White River Valley Herald a utilisé ChatGPT pour générer des articles constitués à partir de procès-verbaux de conseils municipaux. Deux citoyens de la ville d’Arlington ont créé le projet Nano Media pour “revitaliser l’information locale de manière économiquement durable”. Ils s’appuient sur l’IA pour retranscrire et synthétiser sur leur site, Inside Arlington, les comptes rendus de réunions municipales qui “reflètent fidèlement les discussions”, à partir des enregistrements vidéo et audio des réunions mis en ligne sur YouTube par des citoyens qui assistent aux réunions. Un dispositif similaire est lancé au New Jersey via un projet à but non lucratif LocalLens afin là encore de dynamiser l’information locale. Outils utilisés : Syllabs, LabSense, Narrative Science, Automated Insights, Lede.AI.

14) Générer une offre météo 

L’information liée à la météo est l’un des contenus les plus consultés au quotidien par les internautes. Les médias peuvent se positionner sur ce type de contenu serviciel et de proximité via l’IA générative. 

En France, Sud Ouest s’appuie sur la société de robot-journalisme Labsense pour publier quelques dizaines de bulletins météo chaque jour. Ce sont des articles très courts pour les principales villes de la région. Depuis juillet, le groupe média britannique National World expérimente sur l’une de ses éditions locales, à Londres, une présentation météo sous formats vidéo et textuel générés par l’IA. London World publie chaque jour des vidéos de 40 à 50 secondes entièrement automatisées qui mettent en scène un présentateur virtuel, accompagné d’une version textuelle. Ces contenus utilisent la signature AI Newsroom.

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15) Créer un chatbot d’information 

La mise en place d’un dispositif conversationnel complet et performant, capable de fournir des réponses rapides et personnalisées aux questions des utilisateurs, est une option intéressante pour les médias afin de créer du lien et de l’engagement avec leurs lecteurs. Il fait office de moteur de recherche personnalisé. 

Les quelques initiatives mises en place entre 2012 et 2016 se sont heurtées à des modèles trop simplistes, mais l’amélioration des IA offre de nouvelles perspectives. Plusieurs rédactions ont testé des chatbots alimentés par l’IA ces derniers mois. En Allemagne, Bild (Axel Springer) propose depuis juillet 2023 un plugin disponible dans la boutique d’OpenAI pour GPT-4 afin d’interroger l’IA sur les dernières informations publiées par le titre. Aux Etats-Unis, Forbes teste depuis fin octobre une version bêta d’un chatbot, “Adelaide”, développé via Google Cloud : il répond de façon spécifique aux questions des internautes en redirigeant vers les articles du site publiés ces 12 derniers mois. Enfin le groupe de médias et de services financiers Bloomberg a annoncé en mars travailler au lancement d’un outil baptisé BloombergGPT pour “simplifier le travail des professionnels” en s’appuyant sur les nombreuses bases de données du groupe et ses expertises en data science.

16) Améliorer la modération des commentaires

Malgré l’utilisation d’outils de modération et d’équipes dédiées, la gestion des commentaires des internautes sous les articles en ligne a été ces dix dernières années de plus en plus difficile et coûteuse pour les rédactions, au point que de nombreux médias d’actualités les ont supprimés ou fortement limités. OpenAI affirme que son outil GPT-4 est adapté à la modération en ligne : “Il est capable d’interpréter les règles et les nuances dans une longue documentation sur les politiques de contenu et de s’adapter instantanément aux mises à jour des politiques, ce qui permet d’obtenir un étiquetage plus cohérent”, estime la société qui met à disposition son API.

Aux Etats-Unis, Graham Media Group estime que l’IA peut contribuer à une meilleure participation en générant automatiquement une question placée en fin d’article pour engager la discussion autour du contenu de l’article. Le dispositif est testé depuis août.

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17) Apporter de l’information servicielle

L’intelligence artificielle peut permettre de créer à moindre coût des informations servicielles ou des services pour compléter la couverture de l’actualité par la rédaction. 

En Australie, News Corp Australia produit ainsi 3 000 articles d’informations de proximité par semaine pour ses différents médias locaux, a indiqué fin juillet le président exécutif du groupe, Michael Miller. Il s’agit d’articles sur la météo, mais aussi sur les prix du carburant et sur les conditions de circulation. Ces contenus sont pensés pour le référencement et restent, selon le groupe, toujours supervisés par un journaliste.   

L’IA peut également être employée par les sites médias pour rédiger des contenus pédagogiques, des formations et du coaching ; des contenus moins engageants que les actualités. En février, certains articles de coaching et d’exercice de sport de Men’s Journal ont été générés avec ChatGPT à partir de ses archives. 

18) Créer des services de divertissement

Les nouvelles solutions d’IA permettent également de simplifier la génération d’offres et services de divertissement qui ont souvent complété l’offre éditoriale de la presse généraliste : horoscopes, quizz, mots croisés, mots fléchés… Le Washington Post a initié en 2016 un outil automatisé, baptisé Heliograf, pour générer différents contenus, dont des horoscopes, afin de compléter les actualités. De son côté, BuzzFeed utilise l’IA pour multiplier les quiz. Le New York Times l’utilise dans un rôle plus événementiel : le titre a proposé à son audience un dispositif pour générer aléatoirement un message de Saint-Valentin en utilisant ChatGPT. Outils : ChatGPT-4.

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5 étapes pour initier l’intégration de l’IA générative dans sa rédaction :

1 – Co-construire le projet. Expliquer sa démarche et clarifier les objectifs pour rassurer et embarquer les équipes internes  

2 – Nommer un ambassadeur en interne pour fédérer et une équipe projet multidisciplinaire composée de collaborateurs volontaires

3 – Créer une charte, en insistant sur le rôle central de l’humain dans le dispositif, avant, pendant et après l’usage de l’IA 

4 – Editeur ou responsable éditorial, formez-vous. Investissez dans un compte ChatGPT-4 (20 dollars / mois)

5 – Benchmarker les pratiques, expérimenter les différents outils (à utiliser en version payante, notamment ChatGPT-4, incontournable) et les cas d’usage en faisant preuve de transparence envers les équipes et les lecteurs

19) Développer des journalistes virtuels

En Asie, différents médias télévisuels testent et utilisent des avatars numériques en guise de présentateurs TV, de journalistes ou de voix off, parfois depuis plusieurs années. Le premier usage médiatisé au niveau mondial a été celui mis en place fin 2018 par l’agence de presse officielle chinoise Xinhua, avec deux présentateurs virtuels. Différentes initiatives se mettent en place au Japon, en Corée du Sud et en Inde, avec des résultats mitigés. Il s’agit souvent d’avatars relativement simples dont le contenu n’était pas autonome mais dicté par un humain. 

Différentes initiatives, plus ou moins développées, ont vu le jour depuis, et le mouvement s’accélère depuis début 2023. L’objectif : créer rapidement des courtes vidéos mettant en scène les “doubles numériques” (des avatars) de leurs journalistes après avoir enregistré leur morphologie et leurs mouvements. Le dispositif est ensuite complété par des outils d’animation vidéo et/ou de synthèse vocale. Il y a quatre ans, Reuters et Synthesia ont déjà expérimenté ce type de dispositif basé sur l’IA pour générer un reportage et une présentation d’émission sportive entièrement automatisés. 

En France, Brut a testé ce dispositif en janvier 2023 en mettant en scène l’un de ses journalistes vedettes. La vidéo, diffusée sur ses comptes sociaux, s’est appuyée sur HeyGen, qui a généré l’avatar, Midjourney, qui a créé l’animation photo et vidéo, et Eleven Labs pour la synthèse vocale et la synchronisation des lèvres. Capital (Prisma Media) a expérimenté le même type de dispositif en avril en s’appuyant sur la start-up israélienne Hour One pour générer l’avatar de son directeur de la rédaction et GPT-4 pour le dialogue imaginé avec lui. Outils : Hour One, HeyGen, Midjourney, Eleven Labs, Deep Brain AI.

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20) Imaginer de nouveaux médias

Certains éditeurs veulent s’appuyer sur l’IA pour automatiser la totalité des métiers de l’édition journalistique. Au Pays-Bas, le groupe Mediahuis a lancé en août 2023 un site d’actualités sportives entièrement basé sur l’IA baptisé Resport. Il s’appuie sur les contenus de l’agence de presse ANP et repose sur la technologie de ChatGPT-4. Aux Etats-Unis, The Newsroom, une start-up a pour projet de lancer une offre de curation via l’IA en identifiant et en rédigeant automatiquement des résumés des principaux articles d’actualité du jour, en y ajoutant des liens, avant une vérification humaine. 

Toujours aux Etats-Unis, le média en ligne Channel 1 News, a annoncé fin juillet 2023 vouloir utiliser l’IA générative pour créer des journaux télévisés personnalisés. Cette startup veut créer un CNN généré pour produire des journaux télévisés en ligne personnalisés.

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