Étude mind RH – Les augmentations de salaire en net recul dans les grandes entreprises en France

Les négociations annuelles obligatoires portant sur les salaires sont bousculées par la multiplication des plans sociaux en France. Alors que l’inflation retrouve un niveau normal, mind RH a cherché à vérifier l’impact du contexte économique sur les augmentations de salaires négociées dans les grands groupes, selon leur secteur. Entre 2024 et 2025, les montants négociés comme la part d’entreprises qui en accordent diminuent nettement avant même l’annonce des tarifs douaniers par Donald Trump.

Par Sara Chaouki et Antoine Piel avec Aymeric Marolleau. Publié le 16 avril 2025 à 14h00 - Mis à jour le 18 avril 2025 à 11h51

En 2022, les entreprises accordaient en moyenne 5% d’augmentations dans le cadre d’accords issus des négociations annuelles obligatoires (NAO) selon la Banque de France, poussées par un contexte de forte inflation et de conflits sociaux. Trois ans plus tard, le marché du travail n’est plus marqué par les pénuries généralisées de main d’œuvre mais par les plans sociaux. Auditionné au sein de la commission d’enquête parlementaire “sur les défaillances des pouvoirs publics face à la multiplication des plans de licenciements”, Michel Houdebine, directeur de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail, évoque une hausse des plans sociaux de 27% en un an. Si cette évolution reste modérée, les ruptures de contrat intervenues dans ce cadre augmentent, elles, de 131%. Ce phénomène, couplé à une baisse du nombre de créations d’emplois, modifie les rapports de force dans les négociations salariales. “Les négociations se fondent sur les marges de manœuvre économiques des entreprises et leur besoin d’attractivité, témoigne Julien Gournay, expert au sein du cabinet d’expertise aux CSE Syndex. Elles sont aussi liées au climat social et à la capacité des partenaires sociaux à porter des revendications de rémunérations.” L’enquête annuelle de la Banque de France évoque des hausses moyennes de 2,1% dans le cadre des NAO cette année, contre 3,3% en 2024 et 4,3% en 2023. 

mind RH a voulu vérifier cette réalité au sein des grands groupes, moteurs de l’économie française du fait de leur internationalisation et organisations où la négociation collective est nourrie. Afin d’analyser les dynamiques salariales en leur sein, nous avons constitué un panel de 117 accords de négociation annuelle obligatoire (NAO) issus de 82 entreprises de plus de 500 salariés appartenant à notre base constituée de 174 groupes appartenant à 12 grands secteurs différents (voir méthodologie). 87 de ces accords portent sur l’année 2024, 30, signés jusqu’à fin février, sur l’année 2025. 

Des augmentations collectives plus rares et plus faibles

Pour l’année 2024, alors que la hausse des prix restait forte au début de la période (4,6% d’inflation en septembre 2023), près de trois accords sur quatre (73%) faisaient mention d’augmentations collectives ou générales pour les salariés des entreprises concernées. Ce n’est plus le cas que de six accords sur 10 en 2025. Ainsi, chez la banque en ligne Boursobank (ex Boursorama), où une augmentation collective de 2,5% pour les salariés gagnant jusqu’à 45.000€ brut annuels avait été obtenue pour l’année dernière, la direction n’a pas octroyé de budget dans ce cadre pour 2025 malgré la demande d’une hausse de 2% émanant de la CFDT. Dans l’accord signé le 2 janvier, elle cite comme raison principale la baisse de l’inflation.…

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